DUIGOU Serge - La vie romanesque de Pierre-Jean Le Calvez - GrandTerrier

DUIGOU Serge - La vie romanesque de Pierre-Jean Le Calvez

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Image:LivresB.jpgCatégorie : Media & Biblios  

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DUIGOU (Serge), « La vie romanesque de Pierre-Marie Le Calvez de Plobannalec à l'abbaye d'Oka », dans Revue Cap-Caval, Startijenn ar Vro vigoudenn, Plomelin, 5
Titre : La vie romanesque de Pierre-Marie Le Calvez de Plobannalec à l'abbaye d'Oka
Auteur : DUIGOU Serge Type : Article
Edition : Startijenn ar Vro vigoudenn Publication : Revue Cap-Caval
Impression : Plomelin Année : 2014
Pages : 5 Référence : -

[modifier] Notice bibliographique

Couverture

L'incroyable histoire d'un jeune prêtre bigouden, qui, à l'issue d'une année scolaire comme premier instituteur de l'école communale du bourg d'Ergué-Gabéric, s'en va comme prêtre dans un tout nouveau diocèse au nord-est des Etats-Unis, tombe amoureux d'une jeune communiante, rompt ses vœux et change de nom pour se marier, a quatre enfants, puis quitte sa famille après 32 ans de mariage et rentre incognito comme moine dans une abbaye trappiste près de Montréal, alors que sa femme fait publier dans la presse une annonce de demande de retour dans ses foyers.

Enquête menée par Serge Duigou, avec l'aide de Paul Carnahan, bliothécaire de la Vermont Historical Society.

Article complet : CapCaval32-PMLeCalvez.pdf

Autres lectures : « Pierre-Jean Le Calvez, prêtre et instituteur (1854-1855) » ¤ « LE FLOC'H Jean-Louis - Le diocèse de Quimper » ¤ « 1849-1856 Ouverture de la première maison d'école communale au Bourg » ¤ « 1833-1850 - Positions municipales sur la loi Guizot d'instruction primaire » ¤ 

[modifier] Extraits

De Plobannalec à l'abbaye d'Oka

La vie romanesque de Pierre-Jean Le Calvez

Quel destin ! Pierre-Jean Le Calvez, fils de paysan de Plobannalec, fut tour à tour curé d'une paroisse au nord-est des Etats-Unis, marié selon un rite protestant, père de quatre enfants, avant de terminer sa vie comme moine trappiste au Canada ! Serge Duigou ouvre les portes d'une aventure hors du commun.

Pierre-Jean Le Calvez est né le 10 octobre 1829 à Plobannalec, à la ferme de Kerlan Plonivel, tenue par ses parents, Pierre-Jean Le Calvez et Jeanne Le Guichaoua [1]. Ces derniers occupent une position sociale enviée en Pays bigouden. En effet, la grand-mère paternelle de Pierre-Jean, Tudine Toulemont, était la fille de Pierre Toulement, un cultivateur hors norme qui, sous la Révolution, fit l'acquisition comme biens nationaux de trois propriétés ayant appartenu au dernier baron du Pont. Parmi celles-ci, le fonds de Kerlan Plonivel, dont il était déjà domanier et dont sa fille hérite en 1808.

Pierre-Jean Le Calvez fait donc parie de l'une des familles paysannes les plus aisées et les plus en vue du Pays bigouden. Bien qu’aîné de fratrie, il fait le choix - à moins que ses parents l'aient fait pour lui - d'entrer au séminé. Ordonné prêtre en 1854, à l'âge de vingt-cinq ans, il est nommé instituteur libre [2] à Ergué-Gabéric. Mais son destin bascule l'année suivante.


En octobre 1853, le Finistérien Louis Le Goesbriand, originaire de Saint-Urbain, au sud de Landerneau, alors vicaire général du diocèse de Cleveland aux Etats-Unis, est nommé premier évêque du diocèse de Burlington, nouvellement créé dans le Vermont, l'un des États de la Nouvelle Angleterre ...

En janvier 1855, le nouvel évêque revient dans son Finistère natal afin d'y recruter quelques prêtres de langue française qui étofferont son maigre troupeau de pasteurs. Il convainc trois jeunes compatriotes de le suivre outre-Atlantique, les abbés Pierre-Jean Le Calvez, François Picard et Stanislas Daniélou ...

François (devenu Francis outre-Atlantique) Picard et Le "Reverend Peter J. Calvez" se retrouvent en charge d'un important secteur de quelque 2 500 kilomètres carrés ...

Le coup de Foudre

A la différence de son supérieur, l'engagement sacerdotal du Père Le Calvez sera de courte durée. À Vergennes, où il célèbre la messe une fois par mois, il fait la connaissance d'une jeune paysanne venue à la célébration dominicale avec ses parents ... Elle raconte : « ... Nous sommes tombés amoureux l'un de l'autre, mais la barrière de la prêtrise nous empêchait de nous marier. » Au printemps de 1857, la santé du père Calvez se dégrade, il retourne chez lui "à Pont-l'Abbé-Lambour", où il séjourne un an ...

Le prêtre incite son amie à venir le rejoindre en Bretagne afin d'entrer dans un couvent. La voici en Bretagne mais on lui refuse le voile ... Marie-Elizabeth s'en retourne au Vermont, bientôt suivie par Pierre-Jean ... Il abandonne l'habit religieux pour convoler en (justes ?) noces. Le mariage est célébré le 25 juin 1858 à Hudson, dans le même Etat, dans la demeure du Révérend Walton, pasteur de l'Eglise épiscopalienne ... Il adopte le nom de Carpenter, traduction anglaise de calvez, charpentier en breton.

 

Prêtre à Burlington  :

Carpenter disparaît

Le jeudi 20 novembre 1890, coup de théâtre. Après trente-deux ans de mariage, Pierre-Jean Le Calvez, alias Carpenter, alors âgé de soixante-et-un ans, quitte sa femme et ses fils sans laisser d'adresse. Un an plus tard, le 9 novembre 1891, son épouse lance un S.O.S. sous forme d'une annonce dans la presse locale : « Peter J. Carpenter, come house and settle your property, for I am in need. You are obliged to support me. ». Ce qui peut se traduire ainsi : « Pierre Carpenter, reviens t'occuper de ta propriété, car j'ai besoin de toi. Tu es obligé dans l'obligation de prendre soin de moi » ...

Le fait divers fait grand bruit dans tout le nord-est des Etats-Unis ...

Moine trappiste au Canada

Mais Pierre-Jean Le Calvez n'a pas fait les choses à moitié, ni rien laissé au hasard sur le plan géographique que celui de la pénitence. Afin de déjouer les recherches, il s'est bien gardé d'entrer dans un monastère américain. Il a franchi la frontière canadienne et trouvé refuge dans ce qui était sans doute la clôture nord-américaine à la règle la plus sévère : l'abbaye trappiste d'Oka, située à 45 kilomètres au nord-ouest de Montréal sur les rives du lac des Deux-Montagnes ...

Pendant 17 ans l'existence de Pierre-Jean Le Calvez se confond avec celle du monastère ... Il décède le 27 mars 1907 à l'âge de 78 ans. Il est enterré dans le cimetière des moines de l'abbaye ...

* * *

Un grand merci à Paul Carnahan, bibliothécaire de la Vermont Historical Society de la ville de Barre (Vermont) pour son aide décisive dans le dévoilement du singulier destin de Pierre-Jean Le Calvez.

[modifier] Annotations

  1. Acte de naissance : Media:Naissance1829PJLeCalvez.jpg. [Ref.↑]
  2. Pierre-Jean Le Calvez est nommé instituteur non pas dans une école livre, mais dans l'école communale du bourg d'Ergué-Gabéric. [Ref.↑]


Thème de l'article : Fiche bibliographique d'un livre ou article couvrant un aspect du passé d'Ergué-Gabéric

Date de création : mars 2023    Dernière modification : 18.03.2023    Avancement : Image:Bullgreen.gif [Fignolé]