Corentin Guillou (1895-1916), soldat du 411e RI - GrandTerrier

Corentin Guillou (1895-1916), soldat du 411e RI

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Catégorie : Biographies
+ Poilus
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Un soldat de 21 ans mort le 2 avril 1916 des suites de ses blessures à l'ambulance 3/15 [1] de Somme-Bionne en Champagne, après les combats de janvier à Beauséjour.

On trouvera ci-dessous l'évocation de la campagne de Champagne de de début 1916 par le 411e Régiment d'Infanterie, ainsi que le dossier de demande de pécule par sa sœur en 1919

Autres lectures : « Portail des Poilus de 1914-18 » ¤ « Yves Guillou (1892-1914), soldat du 71e RI » ¤ « Jean-Marie Chiquet (1894-1916), soldat du 411 RI » ¤ « Alain-François Normant (1887-1918), maréchal des logis du 2e RAC » ¤ « 1915-1919 - Cahier de campagne du brigadier fourrier Pierre Tanguy » ¤ « DOUGUET Jean-François - Etienne Le Grand, un regard breton dans la Grande Guerre » ¤ 


1 Résumé biographique

  • Naissance le 9 mars 1895 à Ergué-Gabéric.
  • Fils de Jean décédé en 1903 à Ergué-Gabéric et de Marie Jeanne Le Meur.
  • Soldat 2e classe dans le 411e Régiment d'Infanterie 1ère compagnie.
  • Matricule 24387 au Corps, classe 1915.
  • Matricule 224 au recrutement de Quimper.
  • Décédé le 2 avril 1916 à l'ambulance de Somme-Bionne (Marne) des suites de blessures de guerre.
  • Inhumé tombe 5542 à la nécropole nationale "Pont-de-Marson" dans la commune de Minaucourt Le Mesnil Lès Hurlus (Marne)
  • Acte de décès le 2 avril 1916 Somme-Bionne (Marne)
  • Registre de décès d'Ergué-Gabéric n° 23 le 11 mai 1916.
  • Mémoires des Hommes et Mémoire des Hommes Sépultures de Guerre.
 

Corentin Guillou ...

2 Le 411e RI en Champagne en 1916

Le 411e Régiment d'Infanterie où est incorporé Corentin (et ses deux compatriotes gabéricois Jean Marie Chiquet, mort au combat 3 mois avant Corentin, et François Le Ster, mort en 1917) fait campagne du côté de Beauséjour début 1916 :

« BEAUSÉJOUR (Janvier - Avril 1916) Ce secteur nous surprend. La plaine dénudée et aride s'étend à perte de vue, couverte de. nombreux trous d'obus ; d'interminables boyaux creusés dans la craie blanche, remplis d'eau et d'une boue gluante, gênant la marche, rendent la relève pénible ...

Les rafales d'artillerie se succèdent avec rapidité sur toutes nos positions, surprenant nos agents de liaison, nos coureurs, nos corvées. Les pluies diluviennes qui sent tombées ont, avec le bombardement, ébranlé nos abris qui ensevelissent sous leurs débris quelques-uns des nôtres. L'ennemi s'acharne sur nos boyaux qui restent impraticables le jour. Tout passant sert de cible à de nombreuses mitrailleuses qui le prennent d'enfilade sous leurs feux ....

Pendant ces trois journées (11-12-13 janvier), nos pertes ont été lourdes : 4 officiers tués, 5 blessés ; 54 sous-officiers, caporaux et soldats tués, 263 disparus, plus de 250 blessés. Une section de mitrailleuses complète avec toutes ses munitions a été détruite. »

 

« Le 411e a fait vaillamment son devoir. Malgré la déloyauté d'un ennemi supérieur en nombre, usant de procédés condamnés par tous, il ne lui laissa pas imposer sa volonté et eut, par son énergie et son courage, lutté jusqu'au brut pour reprendre le terrain perdu. De nombreuses citations viennent bientôt récompenser l'héroïsme des nôtres.

Le capitaine Bertrand et le sous-lieutenant David sont faits chevaliers de la Légion d'honneur pour leur brillante intervention dans les contre-attaques. L'adjudant Morin reçoit la médaille militaire. De nombreuses croix de guerre viennent récompenser le courage et le sacrifice de nos vaillants soldats.

Occupant le fortin des premières lignes, quelquefois les positions de réserve, nous restons dans le secteur jusqu’au 15 avril, reprenant de temps en temps quelques jours de repos à proximité des lignes, occupés à la confection des travaux ou de défenses portatives pour nos tranchées. »

3 Demande de pécule

Jugement :

Au tribunal, Vu la requête, en date du 14 avril 1919 présentée par la dame veuve Michelet, née Guillou, commerçante, demeurant au bourg d'Ergué-Gabéric,

Vu le décret du six février 1919, après avoir entendu M. Darras juge commissaire dans son rapport, le Ministère public dans ses réquisitions, ainsi que la demanderesse.

Attendu que le soldat Guillou Corentin est décédé des suites de ses blessures, à l'ambulance 3/15 [1]à Somme-Bionne (Somme) le 2 avril 1916 ; qu'il n'a laissé ni veuve, ni enfant vivant ou représenté, ni ascendant ; attendu que la demanderesse, sœur du défunt, s'est toujours comportée vis-à-vis de lui comme une mère ; que l'allocation militaire, du fait de la mobilisation de Guillou fut accordé à la demanderesse ;

Sur ces motifs : déclare que le pécule du soldat Guillou Corentin, au 411e Régiment d'Infanterie, sera dévolu à la Veuve Michelet René, née Guillou, sa sœur.

Ainsi jugé et prononcé en audience de la Chambre du Conseil du tribunal civil de première instance de Quimper, tenue le mercredi sep Mai mil neuf cent dix neuf au palais de justice à Quimper ...

 

Certificat :

République Française. Modèle A.

Certificat déclaré en vue de l'attribution du pécule revenant aux ayants droit d'un militaire décédé et établi d'après la situation de la famille au 29 décembre 1918 (ou à la date du décès du militaire si ce décès a eu lieu postérieurement).

Nous, Maire de la comme d'Ergué-Gabéric, canton de Quimper, arrondissement de Quimper, département du Finistère.

I. - RENSEIGNEMENTS CONCERNANT LE MILITAIRE DÉCÉDÉ.

1° M. Guillou Corentin, soldat au 411e Régiment d'Infanterie décédé à l'ambulance 3/15 de Somme-Bionne, le 2 avril 1916, n'a pas contracté mariage.

IV. - RENSEIGNEMENTS CONCERNANT LES ASCENDANTS

(à défaut de veuve et de descendants) (ou en cas de veuve remarié sans descendant du décédé)

11° Le décédé n'a pas laissé d'ascendants

Madame Veuve Michelet commerçante, demeurant au bourg d'Ergué-Gabéric, a remplacé sa mère décédée auprès de ses frères plus jeunes, et le soldat Le Guillou, susnommé qui, d'ailleurs l'aident à élever ses jeunes enfants, lui ayant fait obtenir l'allocation militaire du fait de sa mobilisation, elle n'a pas été déchue de ses droits au pécule du décédé.

V. CONCLUSIONS

12° En conséquence, et conformément au décret n° 1 du 6 février 1919, le pécule revenant à M. Guillou Corentin du 411e Régiment d'Infanterie doit être attribué dans les conditions ci-après :

a) Pécule proprement dit : En totalité à sa sœur Madame Veuve Michelet demeurant au bourg d'Ergué-Gabéric.

À Ergué-Gabéric, le 26 avril 1919. Le Maire : L. Le Roux.

4 Annotations

  1. Ambulances : unités médico-chirurgicales pour les blessés de guerre, généralement au nombre de 16 par corps d’armée. On parle de l’ambulance x/y, x étant un numéro d'ordre et y le corps d'armée. [Ref.↑ 1,0 1,1]


Thème de l'article : Histoire d'une personnalité gabéricoise

Date de création : Décembre 2014    Dernière modification : 24.12.2014    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]