CORRIOL Benoit - François Marie

François-Marie : Arrête de me parler religion et parlons de sciences. La science, elle est en toute chose, bien plus sûrement que Dieu. Laisse-moi te le prouver. Toi qui aime les explications sur les choses, comme moi, allons voir l'étrange individu, à l'entrée du chemin qui écrit apiculture sur sa devanture. Peut-être qu'en comprenant les mouvements des abeilles, nous comprendrons la marche du monde.

Dans la sacristie, debout au milieu des mobiliers liturgiques.

François-Marie entre dans la sacristie : Me voilà au secrétariat des âmes dans leur mobilier. Vous les prêtres et les recteurs, docteurs de la théo-abrutologie. Marchands d'intelligence sans présentations ! Moi, je sais lire la page du monde, j'emprunte les calèches des géographes et des géomètres. Les écrits fripons de vos cardinaux soupèsent la doctrine de la foi au regard des pièces d'or. La sainteté vendue comme les indulgences. Grand diseur de menteries. La fausseté a pris forme sous chair humaine, vous le représentant du faussaire et du brigand.

Le maire à Le Bras : Quel phénomène ! Il a fait un beau chemin depuis la mendicité de son enfance. Maudire les religieux, je l'aime entendre dire. La modernité doit aussi entrer ici. L'ignorance doit reculer. Partout on profite des nouvelles sciences, il nous faut aussi les acquérir et pour cela affronter les vieilles idées. François-Marie peut réussir mais il faut l'aider.

Le Bras : Malheur, tu le sais, il a le sang bouillant, tu te souviens quand le médecin avait soigné sa bosse à sa tête et sa personnalité ? Depuis ce temps et même avant, il n'a jamais pu prendre le temps du loisir et des sentiments. Quand on l'aime, François-Marie, c'est malgré lui. C'est peut être cela la misère de la guerre : De ne plus jamais faire confiance à personne.

Mon testament

Je vois les lumières de l'électricité et de la lune se refléter dans les flaques de cette place goudronnée. Moins de pavé pour défendre la république. Le peuple saura bien faire vivre la démocratie comme nous l'avons fait, les générations avant eux. Je vous supplie de continuer à croire et à vivre les moments de votre vie qui vous poussent vers le meilleur. Méfiez-vous de la modernité, des chimères et des golems. Ne basculez pas dans les folies de la modernité. J'ai vu trop de violence pour continuer à croire en l'homme. Libérez-vous des prisons de la pensée, des théologues et des croyants. La religion est le masque de la vérité. Les hommes de bon sont des hommes de bravoure, suivez les. Peut-être qu'un jour les hommes de bonne volonté saurons-nous gouverner pour l'intérêt de tous. Nous, les citoyens aliénés nous appelons à la liberté.

Heureux qui comme lui a fait un long voyage
Et comme celui là qui conquit sa liberté
Dans la folle mer, au prix de sa sérénité
Le feu, le sang ; le chemin devint sauvage

Ses sens se consument de la marche du monde
La connaissance de l'homme devient immonde
Vite, le vert avant la saison du dé-feuillage
Vivre entre ses clochers, le reste de son âge

Quand reverra-t-il le reflet de son bourg ?
Et la couleur jaune du chemin du labour
Plus le port d'Auray que l'étrange mémoire

Plus son fleuve bleu, que la mer Noire
Le berceau maternel, que la ville Jérusalem
L'océan et l'Armorique qu'il aime