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« <i>Une machine à fabriquer le papier par un mouvement de rotation continu dans des dimensions déterminées sans qu'on soit obligé pour cela d'employer des toiles métalliques ou des moules à articulation</i> », Jean-Baptiste de Montgolfier, 1823 « <i>Une machine à fabriquer le papier par un mouvement de rotation continu dans des dimensions déterminées sans qu'on soit obligé pour cela d'employer des toiles métalliques ou des moules à articulation</i> », Jean-Baptiste de Montgolfier, 1823
<blockquote style="background: white; border: 1px solid black; padding: 1em; border-style: dashed;text-align:justify; text-justify:auto"> <blockquote style="background: white; border: 1px solid black; padding: 1em; border-style: dashed;text-align:justify; text-justify:auto">
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default [[CGF et AFQP - Moulins à papier et familles papetières de Bretagne]] default [[CGF et AFQP - Moulins à papier et familles papetières de Bretagne]]
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-Saluons tout d'abord une superbe initiative de deux associations : écrire l'histoire de 150 fabriques bretonnes de papier au travers des familles qui les ont créées et fait vivre. La papeterie d'Odet y est bien sûr étudiée en pages 166 à 171 avec certaines informations empruntées au site GrandTerrier comme l'indique l'encart « <i>Références</i> ».+Saluons tout d'abord l'initiative de deux associations : écrire l'histoire de 150 fabriques bretonnes de papier via les familles qui les ont créées et fait vivre. La papeterie d'Odet y est étudiée en pages 166 à 171 avec quelques informations empruntées au site GrandTerrier comme l'indique bien l'encart « <i>Références</i> ».
Outre l'historique de la fondation par Nicolas Le Marié en 1822 et du développement de l'activité par plusieurs générations de Bolloré, l'intérêt de l'article est de : Outre l'historique de la fondation par Nicolas Le Marié en 1822 et du développement de l'activité par plusieurs générations de Bolloré, l'intérêt de l'article est de :
-<br>[[Image:Right.gif]]&nbsp;rappeler l'origine normande du fondateur et anglaise du mécanicien Thomas Pharoal Doidge de Mevagissey en Cornouailles britanniques (avec son épouse Mary Williams, ils auront deux naissances déclarées à l'état civil d'Ergué-Gabéric en 1825 et 1827).+<br>[[Image:Right.gif]]&nbsp;rappeler l'origine anglaise du mécanicien Thomas Pharoal Doidge de Mevagissey en Cornouailles britanniques (avec son épouse Mary Williams, ils auront deux naissances déclarées à l'état civil d'Ergué-Gabéric).
-<br>[[Image:Right.gif]]&nbsp;repérer les émigrés normands qui ont travailler à la papeterie : le père de Nicolas Le Marié, né à Tessé-Foulay, fut directeur d'une manufacture de tabac à Morlais et d'une fabrique de faïence à Quimper ; le père de Jean-Marie Le Pontois, manufacturier à Odet en 1860, est né à Agon-Coutainville ; par contre une erreur est à signaler pour Salomon Bréhier ... +<br>[[Image:Right.gif]]&nbsp;repérer les trajets familiaux des émigrés normands : le père de Nicolas Le Marié, né à Tessé-Foulay, fut directeur d'une manufacture de tabac à Morlaix et d'une fabrique de faïence à Quimper ; le père de Jean-Marie Le Pontois, manufacturier à Odet en 1860, est né à Agon-Coutainville et commerçant à Lorient ; par contre une erreur est à signaler pour Salomon Bréhier qui ne fut pas papetier ...
<br>[[Image:Right.gif]]&nbsp;détailler les pédigrées des premiers papetiers : des ouvriers, des employés expérimentés (comme les descendants des exploitants du moulin à papier de Kervennou en Briec-Edern), des contremaitres et proches des familles Le Marié et Bolloré ... <br>[[Image:Right.gif]]&nbsp;détailler les pédigrées des premiers papetiers : des ouvriers, des employés expérimentés (comme les descendants des exploitants du moulin à papier de Kervennou en Briec-Edern), des contremaitres et proches des familles Le Marié et Bolloré ...
<br>[[Image:Right.gif]]&nbsp;citer la description de la fabrique dans les années 1897-98 par l'impertinent paysan bas-breton Jean-Marie Déguignet : « <i>Un individu me disait que la veille on avait encore coupé les bras à dix ouvriers d'un coup</i> ». <br>[[Image:Right.gif]]&nbsp;citer la description de la fabrique dans les années 1897-98 par l'impertinent paysan bas-breton Jean-Marie Déguignet : « <i>Un individu me disait que la veille on avait encore coupé les bras à dix ouvriers d'un coup</i> ».
-Cette parution nous a inciter à mener une investigation supplémentaire sur l'arrivée des premières machines de papier en continu. Au début de cette enquête, il y a cette phrase prononcée par l'abbé André-Fouet dans son discours lors du centenaire des usines Bolloré en 1922 : « <i>La force motrice obtenue, c'étaient ... les procédés de fabrication à perfectionner (par exemple, en 1834, l'achat à Annonay de machines permettait de supprimer le travail à la cuve et de ne plus étendre le papier sur des perches pour le sécher). Le Marié suffisait à tout ... Il était regardé comme l'un des plus fins papetiers de France, presque l'égal de ses amis, les Montgolfier</i>. »+Cette parution nous a inciter à mener une investigation supplémentaire sur l'arrivée des premières machines de papier en continu à Odet. Au début de cette enquête, il y a cette phrase prononcée par l'abbé André-Fouet dans son discours lors du centenaire des usines Bolloré en 1922 : « <i>La force motrice obtenue, c'étaient ... les procédés de fabrication à perfectionner, par exemple, en 1834, l'achat à Annonay de machines permettait de supprimer le travail à la cuve et de ne plus étendre le papier sur des perches pour le sécher. Le Marié suffisait à tout ... Il était regardé comme l'un des plus fins papetiers de France, presque l'égal de ses amis, les Montgolfier</i>. »
-Comment Nicolas Le Marié était lié aux Montgolfier et quelle machine exactement fut transplantée à la papeterie d'Odet, nous ne le savons pas précisément. Mais les explications historiques et documentaires du musée de la Papeperie Canson-Montgolfier nous donnent des indices. Jean-Baptiste de Montgolfier et Barthélemy de Canson (gendre du cadet Etienne de Montgolfier) tenaient à cette époque des fabriques différentes près d'Annonay, à Saint-Marcel et à Vidalon, et ils eurent des difficultés à s'équiper en machines car le brevet de fabrication enregistré en 1799 avait fait l'objet d'un gros conflit d'intérêts entre un ingénieur français (Louis-Nicolas Robert) et son directeur à la papeterie de Corbeil-Essonnes (Léger-Didot). Ce dernier rachèta sa part du brevet, s'exila en Angleterre d'où il organisa sa filière d'importation pour les entrepreneurs français.+Comment Nicolas Le Marié était lié aux Montgolfier et quelles machines exactement furent transplantées à la papeterie bretonne d'Odet, nous ne le savons pas précisément. Mais les explications historiques et documentaires du musée de la Papeterie Canson-Montgolfier nous donnent des indices. Jean-Baptiste de Montgolfier et Barthélemy de Canson (gendre du cadet Etienne de Montgolfier) tenaient à cette époque des fabriques différentes près d'Annonay, à Saint-Marcel et à Vidalon, et ils eurent des difficultés à s'équiper en machines car le brevet de fabrication enregistré en 1799 avait fait l'objet d'un gros conflit d'intérêts entre un ingénieur français (Louis-Nicolas Robert) et son directeur à la papeterie de Corbeil-Essonnes (Léger-Didot). Ce dernier racheta sa part du brevet, s'exila en Angleterre d'où il organisa sa filière d'importation pour les entrepreneurs français.
-Canson fut le premier à négocier avec Léger-Didot, et réussit même à signer un contrat d'importation en exclusivité à Annonay. Il équipa sa papeterie en 1822 d'une première « <i>machine à table plate</i> », et par la suite son fils invente les « <i>caisses d'aspiration</i> » placées en dessous de la toile métallique. Son cousin par alliance, Jean-Baptiste de Montgolfier, négocie avec Cameron, autre fabricant anglais, et introduit en 1827 dans sa papeterie une <i>machine à forme ronde et cylindre aspirant</i> ». +Canson fut le premier à négocier avec Léger-Didot, et réussit même à signer un contrat d'importation en exclusivité à Annonay. Il équipa sa papeterie en 1822 d'une première « <i>machine à table plate</i> », et par la suite son fils inventa les « <i>caisses d'aspiration</i> » placées en dessous de la toile métallique. Son cousin par alliance, Jean-Baptiste de Montgolfier, négocia avec Cameron, autre fabricant anglais, et introduisit en 1827 dans sa papeterie une « <i>machine à forme ronde et cylindre aspirant</i> ».
À qui Nicolas Le Marié fit appel pour l'achat de ses machines en 1834 ? À l'héritier de Vidalon-les-Annonay, Barthélemy Barou de Canson ? Ou à Jean-Baptiste de Montgolfier et son beau-frère Elie de Montgolfier (frère de l'épouse de Jean-Baptiste, une Montgolfier également). Nous pensons plutôt à ces Montgolfier et à leur filière d'importation de machines anglaises. Mais ceci mérite confirmation, par l'étude des livres des comptes des papeteries respectives. À qui Nicolas Le Marié fit appel pour l'achat de ses machines en 1834 ? À l'héritier de Vidalon-les-Annonay, Barthélemy Barou de Canson ? Ou à Jean-Baptiste de Montgolfier et son beau-frère Elie de Montgolfier (frère de l'épouse de Jean-Baptiste, une Montgolfier également). Nous pensons plutôt à ces Montgolfier et à leur filière d'importation de machines anglaises. Mais ceci mérite confirmation, par l'étude des livres des comptes des papeteries respectives.
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[modifier] Les machines à papier Le Marié

« Une machine à fabriquer le papier par un mouvement de rotation continu dans des dimensions déterminées sans qu'on soit obligé pour cela d'employer des toiles métalliques ou des moules à articulation », Jean-Baptiste de Montgolfier, 1823

Saluons tout d'abord l'initiative de deux associations : écrire l'histoire de 150 fabriques bretonnes de papier via les familles qui les ont créées et fait vivre. La papeterie d'Odet y est étudiée en pages 166 à 171 avec quelques informations empruntées au site GrandTerrier comme l'indique bien l'encart « Références ».

Outre l'historique de la fondation par Nicolas Le Marié en 1822 et du développement de l'activité par plusieurs générations de Bolloré, l'intérêt de l'article est de :
Image:Right.gif rappeler l'origine anglaise du mécanicien Thomas Pharoal Doidge de Mevagissey en Cornouailles britanniques (avec son épouse Mary Williams, ils auront deux naissances déclarées à l'état civil d'Ergué-Gabéric).
Image:Right.gif repérer les trajets familiaux des émigrés normands : le père de Nicolas Le Marié, né à Tessé-Foulay, fut directeur d'une manufacture de tabac à Morlaix et d'une fabrique de faïence à Quimper ; le père de Jean-Marie Le Pontois, manufacturier à Odet en 1860, est né à Agon-Coutainville et commerçant à Lorient ; par contre une erreur est à signaler pour Salomon Bréhier qui ne fut pas papetier ...
Image:Right.gif détailler les pédigrées des premiers papetiers : des ouvriers, des employés expérimentés (comme les descendants des exploitants du moulin à papier de Kervennou en Briec-Edern), des contremaitres et proches des familles Le Marié et Bolloré ...
Image:Right.gif citer la description de la fabrique dans les années 1897-98 par l'impertinent paysan bas-breton Jean-Marie Déguignet : « Un individu me disait que la veille on avait encore coupé les bras à dix ouvriers d'un coup ».

Cette parution nous a inciter à mener une investigation supplémentaire sur l'arrivée des premières machines de papier en continu à Odet. Au début de cette enquête, il y a cette phrase prononcée par l'abbé André-Fouet dans son discours lors du centenaire des usines Bolloré en 1922 : « La force motrice obtenue, c'étaient ... les procédés de fabrication à perfectionner, par exemple, en 1834, l'achat à Annonay de machines permettait de supprimer le travail à la cuve et de ne plus étendre le papier sur des perches pour le sécher. Le Marié suffisait à tout ... Il était regardé comme l'un des plus fins papetiers de France, presque l'égal de ses amis, les Montgolfier. »

Comment Nicolas Le Marié était lié aux Montgolfier et quelles machines exactement furent transplantées à la papeterie bretonne d'Odet, nous ne le savons pas précisément. Mais les explications historiques et documentaires du musée de la Papeterie Canson-Montgolfier nous donnent des indices. Jean-Baptiste de Montgolfier et Barthélemy de Canson (gendre du cadet Etienne de Montgolfier) tenaient à cette époque des fabriques différentes près d'Annonay, à Saint-Marcel et à Vidalon, et ils eurent des difficultés à s'équiper en machines car le brevet de fabrication enregistré en 1799 avait fait l'objet d'un gros conflit d'intérêts entre un ingénieur français (Louis-Nicolas Robert) et son directeur à la papeterie de Corbeil-Essonnes (Léger-Didot). Ce dernier racheta sa part du brevet, s'exila en Angleterre d'où il organisa sa filière d'importation pour les entrepreneurs français.

Canson fut le premier à négocier avec Léger-Didot, et réussit même à signer un contrat d'importation en exclusivité à Annonay. Il équipa sa papeterie en 1822 d'une première « machine à table plate », et par la suite son fils inventa les « caisses d'aspiration » placées en dessous de la toile métallique. Son cousin par alliance, Jean-Baptiste de Montgolfier, négocia avec Cameron, autre fabricant anglais, et introduisit en 1827 dans sa papeterie une « machine à forme ronde et cylindre aspirant ».

À qui Nicolas Le Marié fit appel pour l'achat de ses machines en 1834 ? À l'héritier de Vidalon-les-Annonay, Barthélemy Barou de Canson ? Ou à Jean-Baptiste de Montgolfier et son beau-frère Elie de Montgolfier (frère de l'épouse de Jean-Baptiste, une Montgolfier également). Nous pensons plutôt à ces Montgolfier et à leur filière d'importation de machines anglaises. Mais ceci mérite confirmation, par l'étude des livres des comptes des papeteries respectives.

En savoir plus : « CGF et AFQP - Moulins à papier et familles papetières de Bretagne »
et « L'importation des premières machines de fabrication du papier en continu à Odet »
Billet du 27.06.2015

AVIS À LA POPULATION : Le Kannadig numéro 30 de juillet est presque prêt, il aura 4 pages additionnelles au format A5 pour couvrir tous les sujets du trimestre, et il sera mis en ligne le week-end prochain, et imprimé-posté avant dans la foulée, si tout se passe comme prévu naturellement !