Blog 25.11.2017 - GrandTerrier

Blog 25.11.2017

Un article de GrandTerrier.

Revision as of 23 novembre ~ miz du 2017 à 13:08 by GdTerrier (Discuter | contributions)
Jump to: navigation, search
Image:Right.gif Les billets récents du Blog de l'actualité du GrandTerrier

Des actes ardus à déchiffrer

Billet du 25.11.2017 - « Paléographie, s.f. : science qui traite des écritures anciennes, de leurs origines et de leurs modifications au cours des temps et plus particulièrement de leur déchiffrement. », Dictionnaire Trésor de la Langue Française

Cette semaine les transcriptions de onze actes du 15e siècle portés essentiellement par Canévet et Charles de Kerfors sur des terres détenues, héritées ou échangées à Ergué-Gabéric et paroisses voisines.

Les onze documents d'archives ci-dessous sont en parchemin rigide et très difficiles à déchiffrer. Le regretté Norbert Bernard, avec ses compétences de paléographe, s'était attelé à la tâche dans les années 2000 et ceux qui ont déjà tenté de transcrire des documents du 16e siècle savent la difficulté.

Le document de 1482 a même conservé son sceau malgré sa dimension réduite de moins d'un centimètre environ. Il est sous forme d'écu armorial, de couleur noire et présente dix mouchetures d'hermines ducales et est surmonté d'un ornement érodé où on semble distinguer le symbole d'un poisson.

Quant au texte d'introduction, neuf documents sur onze commencent par cette formule « Sachents touz que ... » avec des calligraphies différentes.

Les personnes citées dans les documents sont essentiellement les Kerfors : Caznevet décédé en 1496, sa mère Katerine, son fils Charles, et sans doute ses deux autres enfants Thebaud et Katherine si l'on en croit le document d'échanges à parts égales en mai 1496.

Les Kerfors possédaient le manoir du même nom, au nord-est du bourg d'Ergué-Gabéric, et portaient un cor de chasse comme blason : « d'argent au greslier d'azur, enguiché et lié de même ». À la montre militaire de Cornouaille en 1481, on remarque un Casnevet de Kerfors « en brigandine », c'est-à-dire en cuirasse légère d'archer. Il prend pour épouse Ysabelle de Kermaes, et décède en 1496. Il ne succède à sa mère Katerine comme seigneur de Kerfors qu'en 1488, mais il apparaît déjà en 1460, 1471 et 1479 dans des donations ou
  échanges de terres. En 1543, leur fils Charles de Kerfors rend un aveu pour le manoir de Kerfors et est cité à la Réformation de 1536 ; il décède vers 1537.

Thebaud Kerfors habite Quimper en 1479 : « en la maeson de Thebaud Kerfors en la ville close de Kaempoercorentin ». Et en 1481, comme Canezet, il serait présent à la montre de Cornouaille si l'on en croit la transcription d'Hervé Torchet : « Thibaud Kerfors en brigandine et voulge  ».

 
 ? de Kerfors 
 x Katherine Kerfors (1448-60, +1488)
 ├
 └> Caznevet de Kerfors (1460-88, +1493)
      x Ysabelle de Lesmaes (1479)
      ├
      ├> Charles de Kerfors (1493-96, 1536)
      ├   ├
      ├   └> Pierre de Kerfors (1539)
      ├        ├
      ├        └> Jean de Kerfors (1580)
      ├> Thebaud Kerfors (montre 1481, 1496)
      ├   x Marie Le Gluidic
      └> Katherine Kerfors (1496)
           x Allain Rolland

Dans les documents d'échanges des différentes tenues entre 1448 et 1496, les familles en transaction avec les Kerfors sont mentionnées : les Lisiart de Briec (Guillaume, sieur de Trohanet), Yvon de Kersulgar d'Ergué-Gabéric (seigneur de Mezanlez), les Le Bouder, les Ansquer-Coetanezre de Quimper, Droniou de Kerfeunteun (Stang-Bihan).

Les villages concernés sont situés à Briec, St-Evarzec, et principalement sur Ergué-Gabéric : Kervreyen, Kerdudal (« Kerdozhal »), Munuguic (« Le Meuneuguic »), Bohars (« Menez-Botgarz ») ...

Au 17e siècle les Kerfors transmettront leur héritage et propriétés gabéricoises aux seigneurs de La Marche, lesquels préfèreront s'établir au manoir voisin de Lezergué qu'ils reconstruiront au 18e avec les pierres de celui de Kerfors.

En savoir plus : « 1448-1496 - Actes du fonds de La Marche pour les seigneurs de Kerfors »