Blog 23.06.2018 - GrandTerrier

Blog 23.06.2018

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[modifier] Ancestrales machines à laver

Billet du 23.06.2018 - « Un bel exemple est celui des pierres à laver ... il en a été signalé une en granit(e), de ce style, à Ergué-Gabéric, dans la presse en 1973, avec des détails sur son utilisation encore au début du siècle », Pierre-Roland Giot, préhistorien, Société Archéologique du Finistère, 1994.

Ces pierres de moins d'un mètre de circonférence avaient aux 19e et début 20e, et peut-être bien avant, un usage particulier : servir de support et de récupération d'eau pour les bailles à laver le linge.

Les premières pierres à laver, différentes des maies de pressoir bien plus larges, ont été signalées dans les années 1970-90 dans les journaux locaux et magazines d'archéologie, et un mystère plane encore car le nombre de ces pierres trouvées sur le territoire gabéricois semble très important : à ce jour six ont été exhumées à Pennervan, Squividan, Bohars, Garsalec, Balanoù et Kerdilès.

Les principes de leur fonctionnement étaient les suivants :

Image:Right.gif sur la pierre circulaire rainuré on plaçait une ancienne barrique sans fond dans laquelle on mettait le linge.
Image:Right.gif sur un foyer à côté on faisait bouillir de l'eau dans des grandes chidournes.
Image:Right.gif on versait l'eau sur les couches de linge qu'on saupoudrait de cendre de bois (« ludu tan » en breton), gorgée de potasse.
Image:Right.gif avec un bâton on mélangeait énergiquement le linge.
Image:Right.gif l'eau sale s'écoulait lentement sur la pierre et les rigoles l'amenaient sur l'avancée en dessous de laquelle on mettait un seau.

Les premières eaux pouvaient resservir pour la tournée de lessive suivante, mais ce mélange de cendre servait ensuite d'engrais potassique appelé « ar cloag » et était très recherché par les maraîchers.

Sur Ergué-Gabéric les pierres les mieux conservées sont celles de Balanou et Pennervan, cette dernière ayant déjà repérée et documentée en 1973 par un journaliste du   Télégramme   et   en

 
La pierre à laver de Balanoù, © GT 2018.

1994-95 par l'archéologue P.R. Giot et le docteur A. Kervarec. Elles présentent quatre rigoles perpendiculaires sous la forme d'une croix, et mesurent 93 cm (Balanou) à 1 m (Pennervan) de circonférence, 1 m 10 au bout du déversoir, et 20 cm d'épaisseur.

Madame Billon de Balanoù se souvient : « Dans le temps on mettait les draps et les chemises dans une sorte de lessiveuse avec de la cendre et on faisait la grande lessive trois à quatre fois dans l'année. Le grand-père avait trois douzaines de chemises, et donc ça suffisait. La pierre était surélevée, et par l'écoulement on récupérait l'eau de lavage qui servait à faire plusieurs tournées. »

On trouvera dans l'article les photographies de ces pierres signalées, la dernière étant celle de Balanoù. Et, au cours de l'été qui vient, on organise une course aux trésors pour en trouver d'autres, cachées ou oubliées à proximité d'anciennes exploitations agricoles.

Image:Square.gif En savoir plus : « Pierres de granit pour les bailles à laver le linge dans nos campagnes »