Blog 16.02.2014 - GrandTerrier

Blog 16.02.2014

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Harz ar Bleiz an trede Republik

« Aotrounez ha kenvroiz ke. N'em euz ket clasket kaout an henor da veza Depute ... » (Messieurs et chers concitoyens. J'accepte, sans l'avoir recherché, l'honneur d'une candidature à la Chambre des Députés), Doctor Bolloré.

Le titre « Hars ar Bleiz » de ce pamphlet politique ne peut pas être traduit par « gare au loup », mais par un « halte au loup » plus énergique et entreprenant, l'animal désignant le républicain menaçant les forces politiques monarchistes, conservatrices et catholiques.

Le pamphlet a été utilisé comme instrument de propagande dans toutes les campagnes électorales, mais essentiellement lors des législatives de 1876 (et aussi dans celles qui ont suivi en 1877 suite à la dissolution de la Chambre). Localement, dans le secteur de Quimper, le candidat conservateur Jean-René Bolloré, élu conseiller général, s'est battu deux fois contre des adversaires républicains, et utilisa dans ses tracts et tribunes éditoriales l'argumentaire développé dans le « Hars ar Bleiz ».

Telle qu'on peut le lire dans la presse conservatrice et catholique, à savoir « L'Océan de Brest » et « L'Impartial du Finistère » et dans le journal républicain « Le Finistère », la stratégie électorale du candidat Bolloré était la proximité, linguistique notamment, et l'ordre moral.

Lors de sa candidature de 1876, il s'adresse personnellement en breton à ses électeurs dans le journal quimpérois (L'Impartial) : « O veza ne garan ket ar revolutionou, e talc'hinn bepret d'an urs vad ha d'ar peoc'h, evit ma c'helloc'h al labour, al labourou all hag ar c'honvers mont en dro evel ma'z eo dleet. » (Ennemi des révolutions, je veux l'ordre et la paix, garanties essentielles de la prospérité de l'agriculture, de l'industrie et du commerce, qui ont tous les droits à mon dévouement).

Comme il se présente en 1876 dans la circonscription maritime de Quimper, il précise : « O veza ma'z oun ganet etouez tud a vor em euz bepret eun garantez vraz evit ar seurt tud-se, hag e vezinn prest ato, a greiz va c'haloun, da ober vad dezo » (Né au milieu de populations maritimes - son père était marin à Douarnenez -, je conserve pour elles une vive sympathie et je défendrai, de tout cœur, leurs intérêts.), et il signe « Doctor Bolloré » (avant de diriger l'entreprise de papier d'Odet il était chirurgien dans la Marine).

En octobre 1877, le journal « Le Finistère » se réjouit de la très nette défaite du conservateur dans la 1ère circonscription de Quimper, et décrit ainsi sa courte victoire dans sa commune : « À Ergué-Gabéric, M. Bolloré n'a pas craint de se constituer lui-même agent électoral dans sa propre commune. Il s'est tenu aux abords de la salle du vote pendant une partie de la journée. Cet acte de mendicité électorale ne lui a pas rapporté qu'une aumône de 19 voix de majorité (239 contre 220 à M. Hémon) ».

En savoir plus : « Jean-René Bolloré candidat député, L'Océan L'impartial et Le Finistère 1876-1877 » et « YANN Mab - Harz ar Bleiz, cuzul evit an electionoù » Billet du 16.02.2014