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==Coups mortels à Kerfréis 1/2== ==Coups mortels à Kerfréis 1/2==
-Billet du 15.08.2020 - Ces présente et prochaine semaines, une expérience d'interprétation d'une affaire d'assises : tout d'abord la vision journalistique partiale des entrefilets et compte-rendus d'audience dans les journaux locaux « <i>Le Courrier du Finistère</i> », « <i>L'Union Agricole</i> » et « <i>Le Finistère</i> ».+Billet du 15.08.2020 - Ces présente et prochaine semaines, une expérience d'interprétation d'une affaire d'assises : tout d'abord la vision journalistique partiale des entrefilets et comptes-rendus d'audience dans les journaux locaux « <i>Le Courrier du Finistère</i> », « <i>L'Union Agricole</i> » et « <i>Le Finistère</i> ».
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Cet article, qui ne dit pas que l'inculpée a été acquittée, signale une condamnation au civil pour une somme de « <i>mil skoed</i> ». Cela équivaut à 5.000 francs, car l'unité monétaire populaire de l'écu valait 100 sous (« <i>gwenneg</i> » en breton), soit 5 francs. Cet article, qui ne dit pas que l'inculpée a été acquittée, signale une condamnation au civil pour une somme de « <i>mil skoed</i> ». Cela équivaut à 5.000 francs, car l'unité monétaire populaire de l'écu valait 100 sous (« <i>gwenneg</i> » en breton), soit 5 francs.
-Les autres articles précise un peu ce qui s'est passé : la femme Feunteun a tabassé à coups de râteau son beau-frère qui serait décédé des suites de ses blessures dans la nuit qui suit. +Les autres articles précisent un peu ce qui s'est passé : la femme Feunteun a tabassé à coups de râteau son beau-frère qui serait décédé des suites de ses blessures dans la nuit subséquente.
-On pourrait s'attendre donc à une condamnation, et les journalistes ne se privent pas d’encenser la victime : « <i>Moysan était un honnête cultivateur, père de six enfants en bas âge.</i> ».+On pourrait donc s'attendre à une sévère condamnation, les journalistes ne se privant pas d’encenser la victime : « <i>Moysan était un honnête cultivateur, père de six enfants en bas âge.</i> ».
Pour « <i>L'Union Agricole</i> », le jury s'est prononcé hâtivement : « <i>le jury rentre en délibération et en sort cinq minutes après rapportant un verdict d'acquittement.</i> ». Et ceci après « <i>une brillante plaidoirie de Maître de Chamaillard, défenseur de la femme Feunteun</i> ». Ce dernier, Henri Marie Charles Ponthier de Chamaillard, est un sénateur monarchiste du Finistère et installé comme avocat à Quimper. Pour « <i>L'Union Agricole</i> », le jury s'est prononcé hâtivement : « <i>le jury rentre en délibération et en sort cinq minutes après rapportant un verdict d'acquittement.</i> ». Et ceci après « <i>une brillante plaidoirie de Maître de Chamaillard, défenseur de la femme Feunteun</i> ». Ce dernier, Henri Marie Charles Ponthier de Chamaillard, est un sénateur monarchiste du Finistère et installé comme avocat à Quimper.
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-la spécificité des disputes villageoises et de leurs néfastes conséquences, et sans doute aussi les raisons d'acquittement. Nous développerons en détail l'analyse de ces pièces d'archives la semaine prochaine.+la spécificité des disputes villageoises et de leurs néfastes conséquences, et sans doute aussi les raisons d'acquittement. Nous développerons en détail la transcription et l'analyse de ces pièces d'archives la semaine prochaine.
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[modifier] Coups mortels à Kerfréis 1/2

Billet du 15.08.2020 - Ces présente et prochaine semaines, une expérience d'interprétation d'une affaire d'assises : tout d'abord la vision journalistique partiale des entrefilets et comptes-rendus d'audience dans les journaux locaux « Le Courrier du Finistère », « L'Union Agricole » et « Le Finistère ».

Le premier journal relate l'audience du 31 novembre 1887 à Quimper via un entrefilet en langue bretonne en première page : « Ar c'hreg Feunteun, d'euz Erge-Vraz, zo bet kondaonet da baoa mil skoed dizomach da intanvez ar Moysan he breur-Kaër marvet dre an taoliou hen d'oa paket digant ar c'hreg Feunteun. » (La femme Feunteun, d'Ergué-Gabéric, a été condamnée à payer mille écus pour dédommager la veuve de Moysan, son beau-frère mort sous les coups donnés par la femme Feunteun.)

Cet article, qui ne dit pas que l'inculpée a été acquittée, signale une condamnation au civil pour une somme de « mil skoed ». Cela équivaut à 5.000 francs, car l'unité monétaire populaire de l'écu valait 100 sous (« gwenneg » en breton), soit 5 francs.

Les autres articles précisent un peu ce qui s'est passé : la femme Feunteun a tabassé à coups de râteau son beau-frère qui serait décédé des suites de ses blessures dans la nuit subséquente.

On pourrait donc s'attendre à une sévère condamnation, les journalistes ne se privant pas d’encenser la victime : « Moysan était un honnête cultivateur, père de six enfants en bas âge. ».

Pour « L'Union Agricole », le jury s'est prononcé hâtivement : « le jury rentre en délibération et en sort cinq minutes après rapportant un verdict d'acquittement. ». Et ceci après « une brillante plaidoirie de Maître de Chamaillard, défenseur de la femme Feunteun ». Ce dernier, Henri Marie Charles Ponthier de Chamaillard, est un sénateur monarchiste du Finistère et installé comme avocat à Quimper.

Les articles de presse reflètent une certaine surprise quant au verdict, et ne rendent pas la complexité du huis-clos malheureux qui s'est déroulé le 14 nov. 1887 dans le petit village de Kerfrez (orthographié « Kerfréis » à l'époque, et tenant son nom d'un emprunt au vieux français « fres » qui signifierait vif, ardent !).

Par contre le dossier de justice, conservé aux Archives départementales du Finistère, avec ses 29 pièces d'interrogatoires, auditions, dépositions, acte d'accusation, réquisitoires, délibérés, avis du jury, plaidoiries, décrivent beaucoup mieux la complexité et

 

la spécificité des disputes villageoises et de leurs néfastes conséquences, et sans doute aussi les raisons d'acquittement. Nous développerons en détail la transcription et l'analyse de ces pièces d'archives la semaine prochaine.

En savoir plus : « Acquittement suite aux coups mortels à Kerfréis, journaux locaux 1888 »