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-==Furnez Breiz ha Erc'hié Vrâz==+==Le Grand-Terrier d'Erc'hié Vrâz==
« <i>La version que je donne ici, et qui offre d'assez grandes différences avec celle de Brizeux, m'a été dictée, le 17 mai 1868, par Iann Floc'h, fossoyeur de la paroisse de Beuzec-Conq.</i> », Louis-François Sauvé « <i>La version que je donne ici, et qui offre d'assez grandes différences avec celle de Brizeux, m'a été dictée, le 17 mai 1868, par Iann Floc'h, fossoyeur de la paroisse de Beuzec-Conq.</i> », Louis-François Sauvé
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-Auguste Brizeux (1803-1858) est un poète romantique breton né à Lorient. Né en Bretagne bretonnante, Brizeux parlait le breton cornouaillais, et publia notamment un recueil de proverbes de Furnez Breiz en 1845. Et ce livre on peut lire une triade cornouallaise : « <i>Trivéder Kerné</i> ».+Auguste Brizeux (1803-1858) est un poète romantique breton né à Lorient. Né en Bretagne bretonnante, Brizeux parlait le breton cornouaillais, et publia notamment un recueil de proverbes en 1845 : « <i>Furnez Breiz</i> » (Sagesse de Bretagne). Et dans cette œuvre poétique on peut lire une triade de Cornouaille : « <i>Trivéder Kerné</i> » :
-Que nous apprend la triade cornouaillaise en breton composée par le poète Auguste Brizeux sur notre commune ? Peut-être tout d'abord une autre façon de prononcer son nom en langue bretonne, mais sans doute aussi et surtout la réputation de ses habitants au travers du personnage de son recteur. +{|width=390
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 +« <i>Person Kemper a zô skolaer,
 +<br>&nbsp;&nbsp;Ann hini Erc’hié-Vrâz marrer,
 +<br>&nbsp;&nbsp;...</i> »
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 +Le recteur de Quimper est instituteur,
 +Celui du Grand-Ergué, écobueur, ...
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-En effet, le deuxième vers de la triade (« <i>trivéder</i> » en breton) est consacré à Ergué-Gabéric (ou Grand-Ergué) sous l'orthographe « <i>Er<u><b>c’h</b></u>ié-Vrâz</i> », et non pas « <i>Erg(u)e Vras</i> » (et son g dur), le « c'h » étant prononcé ici par un son sourd et "enroué". On n'est finalement pas loin phonétiquement du « Grand-Te<b><u>rr</u></b>ier » de Cassini !+Que nous apprend cette triade cornouaillaise en breton sur notre commune ? Peut-être tout d'abord une autre façon de prononcer son nom en langue bretonne, mais sans doute aussi et surtout la réputation et le caractère de ses habitants au travers du métier fictif de son recteur.
-Ensuite le métier annexe supposé et emblématique du recteur gabéricois est en breton « <i>marrer</i> », c'est-à-dire écobueur <ref name="Ecobuage">{{K-Ecobuage}}</ref>. À comparer avec le « <i>skolaer</i> » quimpérois (instituteur ou donneur de leçon ?), ou le « <i>gourenner</i> » scaërois (lutteur ou bagarreur ?). D'ailleurs le recteur concordataire François Pennec s'étant fait accusé en 1810 de « <i>devenir fermier et de s'occuper au labourage</i> », on peut se demander si ces successeurs à la cure n'en ont pas fait autant. +En effet, le deuxième vers de la triade (« <i>trivéder</i> » en breton) est consacré à Ergué-Gabéric (ou Grand-Ergué) sous l'orthographe « <i>Er<u><b>c’h</b></u>ié-Vrâz</i> », et non pas « <i>Erg(u)e Vras</i> » (et son g dur), le « c'h » étant prononcé ici par un son sourd et "enroué". On n'est finalement pas loin phonétiquement du « <i>Grand-Te<b><u>rr</u></b>ier</i> » de Cassini !
-Louis-François Sauvé a publié en 1872 une version un peu différente et plus complète dans la Revue Celtique.+Ensuite le métier annexe supposé et emblématique du recteur gabéricois est en breton « <i>marrer</i> », c'est-à-dire écobueur (*) ou défricheur. À comparer avec le « <i>skolaer</i> » quimpérois (instituteur ou donneur de leçon ?), ou le « <i>gourenner</i> » scaërois (lutteur ou bagarreur ?). D'ailleurs François Pennec, recteur concordataire d'Ergué-Gabéric, s'étant fait accusé en 1810 de « <i>devenir fermier et de s'occuper au labourage</i> », on peut se demander si ces successeurs au presbytère n'en ont pas fait autant.
-En savoir plus : « [[BRIZEUX Auguste - Furnez Breiz, Trivéder Kerné]] » et « [[SAUVÉ Louis-François - Lavarou koz a Vreiz-Izel]] »+Louis-François Sauvé a publié une version un peu différente et bien plus complète dans la Revue Celtique de 1872. Une version où l'on retrouve la même orthographe précédente, ce pour les deux communes Ergué voisines, petite et grande :
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 +« <i>Personn Erc'hie-Vras a zo falc'her,
 +<br>&nbsp;&nbsp;Personn Erc'hie-Vihan a zo minuzer ...</i> »
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 +Le recteur du Grand-Ergué est faucheur.
 +<br>Celui du Petit-Ergué menuisier ...
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 +À l'instar de son recteur « <i>faucheur</i> », la paroisse d'Ergué-Gabéric du 19e siècle a, avant tout, la réputation d'être rurale et ses champs y sont soigneusement fauchés pour servir de litière aux nombreuses vaches pie-noires.
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 +En savoir plus : « [[BRIZEUX Auguste - Furnez Breiz, Trivéder Kerné]] » et « [[SAUVÉ Léopold-François - Lavarou koz a Vreiz-Izel]] »
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 +<small>(*) L'écobuage consistait à arracher la couche végétale des landes et pâtures en friche et une fraction de la terre superficielle que l'on faisait brûler après séchage et dont on répandait la cendre sur la parcelle même que l'on avait écobuée.</small>
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[modifier] Le Grand-Terrier d'Erc'hié Vrâz

« La version que je donne ici, et qui offre d'assez grandes différences avec celle de Brizeux, m'a été dictée, le 17 mai 1868, par Iann Floc'h, fossoyeur de la paroisse de Beuzec-Conq. », Louis-François Sauvé

Billet du 13.09.2014.
Billet du 13.09.2014.

Auguste Brizeux (1803-1858) est un poète romantique breton né à Lorient. Né en Bretagne bretonnante, Brizeux parlait le breton cornouaillais, et publia notamment un recueil de proverbes en 1845 : « Furnez Breiz » (Sagesse de Bretagne). Et dans cette œuvre poétique on peut lire une triade de Cornouaille : « Trivéder Kerné » :

« Person Kemper a zô skolaer,
  Ann hini Erc’hié-Vrâz marrer,
  ...
 »

Le recteur de Quimper est instituteur, Celui du Grand-Ergué, écobueur, ...

Que nous apprend cette triade cornouaillaise en breton sur notre commune ? Peut-être tout d'abord une autre façon de prononcer son nom en langue bretonne, mais sans doute aussi et surtout la réputation et le caractère de ses habitants au travers du métier fictif de son recteur.

En effet, le deuxième vers de la triade (« trivéder » en breton) est consacré à Ergué-Gabéric (ou Grand-Ergué) sous l'orthographe « Erc’hié-Vrâz », et non pas « Erg(u)e Vras » (et son g dur), le « c'h » étant prononcé ici par un son sourd et "enroué". On n'est finalement pas loin phonétiquement du « Grand-Terrier » de Cassini !

Ensuite le métier annexe supposé et emblématique du recteur gabéricois est en breton « marrer », c'est-à-dire écobueur (*) ou défricheur. À comparer avec le « skolaer » quimpérois (instituteur ou donneur de leçon ?), ou le « gourenner » scaërois (lutteur ou bagarreur ?). D'ailleurs François Pennec, recteur concordataire d'Ergué-Gabéric, s'étant fait accusé en 1810 de « devenir fermier et de s'occuper au labourage », on peut se demander si ces successeurs au presbytère n'en ont pas fait autant.

Louis-François Sauvé a publié une version un peu différente et bien plus complète dans la Revue Celtique de 1872. Une version où l'on retrouve la même orthographe précédente, ce pour les deux communes Ergué voisines, petite et grande :

« Personn Erc'hie-Vras a zo falc'her,
  Personn Erc'hie-Vihan a zo minuzer ...
 »

Le recteur du Grand-Ergué est faucheur.
Celui du Petit-Ergué menuisier ...

À l'instar de son recteur « faucheur », la paroisse d'Ergué-Gabéric du 19e siècle a, avant tout, la réputation d'être rurale et ses champs y sont soigneusement fauchés pour servir de litière aux nombreuses vaches pie-noires.

En savoir plus : « BRIZEUX Auguste - Furnez Breiz, Trivéder Kerné » et « SAUVÉ Léopold-François - Lavarou koz a Vreiz-Izel »


(*) L'écobuage consistait à arracher la couche végétale des landes et pâtures en friche et une fraction de la terre superficielle que l'on faisait brûler après séchage et dont on répandait la cendre sur la parcelle même que l'on avait écobuée.