Blog 12.06.2021
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[modifier] Un chanoine digne, noble et discret
Billet du 12.06.2021 - La biographie d'un chanoine, recteur de la paroisse d'Ergué-Gabéric pendant une douzaine d'années au début du 17e siècle, un peu moins connu que son illustre "petit cousin", le navigateur découvreur des îles de la Désolation dans le sud de l'océan Indien.
Germain de Kergelen, recteur d'Ergué-Gabéric et chanoine de Quimper-Corentin, est surtout connu via la biographie documentée par Yann de Servigny dans sa monographie « Maison de Kerguelen » publiée en 1997 : Né avant 1583 ; ses parents sont Blanche Moisan et Jean de Kerguelen, seigneur de Keranroc'h (manoir de la paroisse de Landrévarzec) et de Kerlès (naguère en Landrévarzec, aujourd'hui sur le territoire de Briec).
Germain, « fils ainé et principal héritier noble » et son frère cadet Louis « héritier présomptif principal », accordent à leurs jeunes sœurs Jeanne et Marie une partie des successions paternelles et maternelles. Documents issus du Cabinet des titres de la Bibliothèque Nationale, plus précisément le dossier bleu n° 373 ou Manuscrit Fr 29918 : f. 275, f. 280a, f. 280b et f. 281.
Sur l'arbre généalogique de tous les Kergelen on comprend les origines respectives du célèbre navigateur Yves-Joseph de Kerguelen (branche de Trémarec en Briec) qui découvre en 1772 l'archipel auquel il donna son nom, et celles de Germain de Kerguelen, recteur d'Ergué-Gabéric pendant une douzaine d'années au début du 17e siècle.En 1612 et 1615, bien que « recteur de la paroisse d'Ergué-Gabéric, il demeure à Quimper-Corentin du fait de son titre de chanoine, c'est-à-dire membre du chapitre de l'église cathédrale.
En 1624, toujours « très digne » recteur d'Ergué-Gabéric, il prend le titre d'official de diocèse. En 1633, toujours chanoine, il est qualifié de grand vicaire de Cornouaille.
Les autres sources biographiques et historiques sont :
Paul Peyron et Jean-Marie Abgrall, dans leur notice paroissiale d'Ergué-Gabéric, l'incluent dans la liste des recteurs antérieurs à 1789 : « 1635-1645 : Germain de Kerguelen, chanoine, grand vicaire official de Cornouaille » avec une erreur sur la période du mandat gabéricois (1635-45 correspondant plutôt à sa fonction de grand vicaire de Cornouaille).
Paul Aveneau de la Grancière dans son livre « Pluguffan et notices généalogiques sur la plupart des familles de la Basse-Bretagne » présente Germain en ces termes : « Noble et discret messire Germain de Kerguelen, seigneur de Kermathéano, chanoine du chapitre de Cornouaille ».
Norbert Bernard dans un article intitulé « Guy Autret et l'église d'Ergué-Gabéric » dans le bulletin de la Société Archéologique du Finistère de 2002 suggère que l'historien et mémorialiste Guy Autret (auteur d'une généalogie des "Kerguelenen" et résident contemporain à Lezergué) était en lien avec le chanoine : « Germain de Kerguelen était, à l'instar de Guy Autret, très soucieux de ses affaires familiales, ce qui rend très probable qu'ils se soient rencontrés et qu'ils aient pu s'apprécier ».
Et dans la « La vie du vénérable dom Michel Le Nobletz » que certains attribuent à son disciple Julien Maunoir, prédicateur également, il est question d'une intercession du chanoine : « Messire Germain de Kerguelen, grand vicaire, ayant connaissance des grands trésors de sagesse et de grâce que Dieu avait départis à son serviteur [Michel Le Nobletz], adoucissait l’esprit du Recteur [de Ploaré], et faisait qu'il le laissait catéchiser et prêcher comme auparavant ».Et on notera au passage qu'en 1651, soit quatre ans après le décès de Germain de Kergelen en 1647, le Père Julien Maunoir est amené à diriger une mission de prédication à Ergué-Gabéric (cf. « Le R.P. Julien Maunoir de la Compagnie de Jésus. », Edm.-P. P. du V., 1869).
En savoir plus : « SERVIGNY Yann (de) - Maison de Kerguelen » et « Germain de Kerguelen, chanoine et recteur (1612-1624) »