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À la lecture du dossier conservé aux Archives Départementales du Finistère, on a l'impression de découvrir une véritable pièce de théâtre d'une époque heureusement révolue où ce qu'on appelait « <i>attentat à la pudeur</i> » serait aujourd'hui qualifié de pédophilie. À la lecture du dossier conservé aux Archives Départementales du Finistère, on a l'impression de découvrir une véritable pièce de théâtre d'une époque heureusement révolue où ce qu'on appelait « <i>attentat à la pudeur</i> » serait aujourd'hui qualifié de pédophilie.
-Le scénario et les circonstances relatées décrivent un univers un peu sombre et surprenant : +Le scénario décrit un univers un peu sombre :
-<br>[[Image:Right.gif]]&nbsp;Ruralité : la scène se passe dans un univers marqué par une activité agricole dominante et des métiers d'artisans (maréchal, tailleur d'habit, cabarétière) ...+<br>[[Image:Right.gif]]&nbsp;Ruralité : la scène se passe dans un univers marqué par une activité agricole dominante et des métiers d'artisans (maréchal, tailleur d'habit, cabaretière) ...
<br>[[Image:Right.gif]]&nbsp;Langue : la langue parlée est le breton et la population ne comprend, ni ne parle le français. Pour tous les interrogatoires la justice passe par un « <i>interprète de la langue bretonne, domicilié de Quimper, lequel a prêté entre nos mains le serment de traduire fidèlement les discours à transmettre entre ceux qui parlent des langages différents</i> ». <br>[[Image:Right.gif]]&nbsp;Langue : la langue parlée est le breton et la population ne comprend, ni ne parle le français. Pour tous les interrogatoires la justice passe par un « <i>interprète de la langue bretonne, domicilié de Quimper, lequel a prêté entre nos mains le serment de traduire fidèlement les discours à transmettre entre ceux qui parlent des langages différents</i> ».
-<br>[[Image:Right.gif]]&nbsp;Religion : l'inculpé est occupé à faire la quette pour le compte de son père qui est « <i>bedeau</i> », c'est-à-dire fabricien, de la chapelle de Kerdévot ...+<br>[[Image:Right.gif]]&nbsp;Religion : l'inculpé est occupé à faire la quête pour le compte de son père qui est « <i>bedeau</i> », c'est-à-dire fabricien, de la chapelle de Kerdévot ...
<br>[[Image:Right.gif]]&nbsp;Protection maternelle : comme l'a noté Isabelle Le Boulanger dans son livre, devant les pleurs de sa fille, la mère est attentive aux effets psychologiques, mais ne cherche pas à savoir s'il y a eu pénétration et déchirure de l'hymen ... <br>[[Image:Right.gif]]&nbsp;Protection maternelle : comme l'a noté Isabelle Le Boulanger dans son livre, devant les pleurs de sa fille, la mère est attentive aux effets psychologiques, mais ne cherche pas à savoir s'il y a eu pénétration et déchirure de l'hymen ...
-<br>[[Image:Right.gif]]&nbsp;Médecine : un médecin est dépêché chez la victime trois jours après les faits. Il se trouve que ce docteur en mèdecine n'est autre que Jean-René Bolloré, qui n'a pas encore pris la succession de son oncle papetier à Odet ...+<br>[[Image:Right.gif]]&nbsp;Médecine : un médecin est dépêché chez la victime sept jours après les faits. Il se trouve que ce docteur en médecine n'est autre que Jean-René Bolloré, qui n'a pas encore pris la succession de son oncle papetier à Odet ...
-<br>[[Image:Right.gif]]&nbsp;Justice : on peut être surpris de la façon dont les interrogatoires insistent sur le fait que « <i>l'enfant répondit que l'individu ne lui avait pas fait mal.</i> », les faits étant par ailleurs : « <i>il me releva mes jupes, déboutonna son pantalon et en sortit ce avec quoi il pisse et enfin me le mit dans le corps</i> ». La sentence finale est une « <i>peine de deux années d'emprisonnement par corps</i> », avec dans le délibéré des jurés une mention de « <i>circonstances atténuantes</i> », sans doute pour son repenti. +<br>[[Image:Right.gif]]&nbsp;Justice : on peut être surpris de la façon dont les interrogatoires insistent sur le fait que « <i>l'enfant répondit que l'individu ne lui avait pas fait mal.</i> », les faits étant par ailleurs : « <i>il me releva mes jupes, déboutonna son pantalon et en sortit ce avec quoi il pisse et enfin me le mit dans le corps</i> ». La sentence finale est une « <i>peine de deux années d'emprisonnement par corps</i> ».
-En savoir plus : « [[1860 - Enfance bafouée et abus sexuel dans un fossé de la Croix Rouge]] », « [[LE BOULANGER Isabelle - Enfance bafouée]] »+À lire : « [[1860 - Enfance bafouée et abus sexuel dans un fossé de la Croix Rouge]] », « [[LE BOULANGER Isabelle - Enfance bafouée]] »
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[modifier] Enfance bafouée et abus sexuel

Billet du 08 novembre 2015 - «  Cour impériale de Rennes. Département du Finistère. Arrondissement de Quimper. Le ministère public contre Mathurin H., prévenu d'Attentat à la Pudeur. Chambre d'accusation. Entré au Parquet du 19 novembre 1860.  »

Le titre de l'article est inspiré de l'ouvrage inédit de recherche d'Isabelle Le Boulanger publié en avril 2015 aux Presses Universitaires de Rennes : « Enfance bafouée. La société rurale bretonne face aux abus sexuels du XIXe siècle », dans lequel sont passés au peigne fin 349 dossiers de procédures. Parmi celles-ci l'affaire de Mathurin H., âgé de 21 ans en 1860, maréchal-ferrant, violeur repentant d'une petite fille de 7 ans.

À la lecture du dossier conservé aux Archives Départementales du Finistère, on a l'impression de découvrir une véritable pièce de théâtre d'une époque heureusement révolue où ce qu'on appelait « attentat à la pudeur » serait aujourd'hui qualifié de pédophilie.

Le scénario décrit un univers un peu sombre :
Image:Right.gif Ruralité : la scène se passe dans un univers marqué par une activité agricole dominante et des métiers d'artisans (maréchal, tailleur d'habit, cabaretière) ...
Image:Right.gif Langue : la langue parlée est le breton et la population ne comprend, ni ne parle le français. Pour tous les interrogatoires la justice passe par un « interprète de la langue bretonne, domicilié de Quimper, lequel a prêté entre nos mains le serment de traduire fidèlement les discours à transmettre entre ceux qui parlent des langages différents ».
Image:Right.gif Religion : l'inculpé est occupé à faire la quête pour le compte de son père qui est « bedeau », c'est-à-dire fabricien, de la chapelle de Kerdévot ...
Image:Right.gif Protection maternelle : comme l'a noté Isabelle Le Boulanger dans son livre, devant les pleurs de sa fille, la mère est attentive aux effets psychologiques, mais ne cherche pas à savoir s'il y a eu pénétration et déchirure de l'hymen ...
Image:Right.gif Médecine : un médecin est dépêché chez la victime sept jours après les faits. Il se trouve que ce docteur en médecine n'est autre que Jean-René Bolloré, qui n'a pas encore pris la succession de son oncle papetier à Odet ...
Image:Right.gif Justice : on peut être surpris de la façon dont les interrogatoires insistent sur le fait que « l'enfant répondit que l'individu ne lui avait pas fait mal. », les faits étant par ailleurs : « il me releva mes jupes, déboutonna son pantalon et en sortit ce avec quoi il pisse et enfin me le mit dans le corps ». La sentence finale est une « peine de deux années d'emprisonnement par corps ».

À lire : « 1860 - Enfance bafouée et abus sexuel dans un fossé de la Croix Rouge », « LE BOULANGER Isabelle - Enfance bafouée »