Blog 03.08.2013 - GrandTerrier

Blog 03.08.2013

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[modifier] Jacquette, buraliste au bourg

« Les bureaux de tabac sont aujourd'hui signalés par une carotte de tabac, un enseigne rouge allongée qui ressemble à une carotte. Cette forme a été choisie en référence au fait qu'autrefois, le tabac était vendu en petits rouleaux qui, comme des carottes, étaient râpés aux extrémités ».

Cette semaine un document présentant le fonds de commerce de Jacquette Porchet, modeste débitante de tabac, textiles et beurre au bourg d'Ergué-Gabéric, après son décès en 1766.

Cet inventaire unique faisant partie d'une liasse de 95 documents avait été repéré par les archivistes René-François Le Men et François-Marie Luzel dans leur « inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1789 », et relevé également par le mémorialiste Louis Le Guennec.

A la lecture du document, on constate effectivement que son fonds de commerce diversifié est intéressant à plus d'un titre :

  • Les différents conditionnements du tabac : en rouleau (« un rolle de tabac ou bougie ») ou en carotte, ou en poudre (tabac à priser). La carotte était un petit rouleau écorné à chaque bout.
La livre de tabac en poudre est conservée dans un « pot de terre de Locmaria », et pour peser la marchande de servait de « mesures de fer blanc pour le tabac ». L'acquéreur du gros rouleau est invité à « faire sa déclaration au bureau de tabac ». Par ailleurs on dénombre aussi « seize pippes ».
  • Les types de textiles. Les vêtements les plus courants sont les chemises et coiffes de chanvre, et les « jupes de berlinge », ce tissage de chanvre et de laine étant spécifique à la Cornouaille du 18e siècle. Le chanvre est vendu aussi sous forme d'écheveau.
On trouve des tabliers en « étoupe », lequel tissu n'était pas tissé, mais constitué de fibres grossières de chanvre. On dénombre également des tissus dépareillés dénommés « pillots », nom dérivé du mot breton « pilhoù » désignant les chiffons. Et aussi, pour garnir les lits clos ou « à clisses », des couettes et traversins.
  • La nourriture. L'épicerie n'est constituée que de beurre, de noix et d'eau de vie. Le beurre est conservé en pots ou en « écuellée ». Les noix stockées dans une « pannerez » sont au nombre de 200 environ.
  • Les ustensiles. Le « baillot » ou « baye » qui servait à conserver le lard ou faire la lessive (« faire buée ») est l'élément domestique le plus présent. On trouve aussi des « tasses de fayance », des « bassins d'airain », des écuelles, des « terreries », des chaudrons ...

En savoir plus : « 1766 - Scellés et vente des biens de Jacquette Le Porchet, marchande du bourg »

Billet du 03.08.2013