Blog 03.03.2018 - GrandTerrier

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[modifier] Une vie papetière depuis ses 12 ans

Billet du 03.03.2018 - « J'ai gardé un excellent souvenir de "chez Bolloré". Je me suis plu pendant mes 35 ans à Odet, le travail était intéressant, pas trop physique, je travaillais souvent une paire de ciseaux dans chaque main. »

En novembre 2013, alors qu'il avait 87 ans, Jean Guéguen était invité au manoir d'Odet au nom du groupe Bolloré par la cadreuse et réalisatrice Mylène Mostini d'ITV pour participer avec Jean Cognard à la réalisation d'un film de témoignages d'anciens de la papeterie, ce dans le cadre de la future commémoration des 200 ans de l'entreprise familiale.

En attendant la projection de cette vidéo lors de l'événement et grande fête du bicentenaire en 2022, voici la transcription de quelques extraits, pour rendre un hommage à ce grand passeur de mémoire inter-générationnelle décédé le 24 février 2018 dans sa 92e année.

En 1938, alors qu'il n'a que 12 ans, il a un seul rêve : travailler à la papeterie, et son maître lui obtient, en récompense de sa réussite au certificat d'étude, une visite des bâtiments où l'on préparait la pâte et confectionnait le papier : « C'est comme ça que j'ai visité l'usine, des piles raffineuses, à la centrale électrique, à la chaufferie, et aux machines à papiers mêmes. J'avais bien aimé la visite et me suis dit que j'aimerais bien travailler là plus tard. Et c'est ce qui s'est produit, après une période de 6 ans comme employé à la boulangerie paternelle. ».

Pendant 35 ans au laboratoire, de 1948 à 1983, il a pu suivre les différents types de fabrication de l'usine :

Image:Right.gifImage:Space.jpgle papier à cigarettes : « la charge, c'est-à-dire la quantité de carbonate de chaux ou d'autres produits chimiques qu'on mettait dans le papier pour qu'il brûle assez facilement. On avait plusieurs différences de papiers, du papier non combustible qui n'avait aucune charge et qui s'éteignait tout de suite. C'était d'ailleurs un papier que les bretons aimaient beaucoup car ils étaient toujours en train de tirer sur leurs mégots, ça devait être de l'OCB numéro 4 et non du 8. »

Image:Right.gifImage:Space.jpgle papier carbone : « Je devais contrôler aussi les eaux, pour voir si elles n'étaient pas trop colorées. Surtout quand on faisait du papier carbone coloré. Des fois il arrivait qu'à Quimper ils disent que "chez Bolloré" ils sont en train de faire du papier noir, du vert, du rouge ... »

Image:Right.gifImage:Space.jpgle papier condensateur : « Pour ce papier vers 1965 un autre directeur technique a été nommé, M. Caro, qui a demandé à travailler dans nos salles, ce qui fait qu'on a déménagé et on est allé travaillé dans ce qu'on appelle la rue Doaz, ce mot voulant dire pâte en breton. »

Puis vinrent en 1983 :

Image:Right.gifImage:Space.jpgle regret et la tristesse de tout arrêter : « J'ai toujours été cantonné dans ce milieu labo, ça ne bougeait pas beaucoup,

 

c'était toujours les mêmes contrôles qu'on faisait. Mais malgré tout, ça a été très dur de voir l'usine fermer. »

Image:Right.gifImage:Space.jpget le plus beau des cadeaux : « j'ai pu avoir aussi la médaille du centenaire que j'ai gardée bien précieusement, cette médaille qu'avait eu ma grand mère en 1922. C'est grâce à un collègue que je l'ai eue : quand les bureaux d'en bas ont fermé, les bureaux de Jean Le Gall, Jean Ascoêt a trouvé plusieurs médailles du centenaire, et il m'en a offert une. La grande médaille qui fait 6 cm de diamètre, sur laquelle sont gravées les 4 patrons. »

En savoir plus : « Souvenirs de 'chez Bolloré' depuis les 12 ans de Jean Guéguen en 1938 », « Nécrologie (Télégramme) »

Deux extraits audios ci-contre (cf. les transcriptions dans l'article) :
  • 01 : grand-père cocher de Mme Bolloré et grand-mère aux "pilhoù"
  • 05 : visite de l'usine en 1938 après la réussite au certificat d'études