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[modifier] Paléographie médiévale à Kerfors

Billet du 02.11.2019 - Transcriptions complètes et intégrales de la déclaration en 1488 de Caznevet de Kerfors suite au décès de sa mère Katherine, et cinq années plus tard de sa propre succession au profit de son fils aîné Charles (Archives Départementales de Nantes, B2012/4).

 
 ? de Kerfors 
 x Katherine Kerfors (1448-60, +1488)
 ├
 └> Caznevet de Kerfors (1460-88, +1493)
      x Ysabelle de Lesmaes (1479)
      ├
      ├> Charles de Kerfors (1493-96, 1536)
      ├   ├
      ├   └> Pierre de Kerfors (1539)
      ├        ├
      ├        └> Jean de Kerfors (1580)
      ├> Thebaud Kerfors (montre 1481, 1496)
      ├   x Marie Le Gluidic
      └> Katherine Kerfors (1496)
           x Allain Rolland

Les seigneurs de Kerfors ont détenu leur manoir éponyme en Ergué-Gabéric pendant quatre générations, la première détentrice identifiée étant une dame Katherine décédée en 1488.

Le 12 décembre 1488, Caznevet de Kerfors, fils aîné de Katherine, fait une déclaration de succession de ses terres dépendant du domaine de Kerfors en y portant la marque de sa signature. Contrairement à la note crayonnée de 1498, il est bien daté de 1488, et si la défunte est qualifiée de « naguères décédée », la précision « la levée l'an dudit décès » semble attester de sa mort récente.

L'original de ce document est une pièce unique conservée aux archives départementales de Nantes, sur un papier légèrement parcheminé de 25 cm environ, et a été transcrit par Nathalie Calvez dans le cadre de ses études d'histoire médiévale.

Le domaine de Kerfors est composé de son manoir, de son moulin et des « villaiges » dépendants : Kervihan (ou Kerbihan), Keranverien (aujourd'hui Kervreyen), Parcanlan (un manoir y est mentionné), Keranechcrasec, et Kerdrein en Briec, auxquels s'ajoutent en 1488 des terres héritées d'autres nobles locaux comme François Liziart à Kerdudoel (Kerdudal) et Jehan de Coatnanezre à Quilihuezec (Quillihuec). Sans oublier, près de Parcanlan, une mine de terre à poterie, une « migne de terre de lacquelle on faict des pots située « près le grant chemin qui mesne de la ville de Kempercorentin au bourg de Coray » et exploitée par trois potiers.

  Pour chaque village et chaque tenancier, les rentes payées au seigneur de Kerfors sont mentionnées. Hormis un chapon dû par le fermier de Kerdudal, et des rentes numéraires payées notamment par les potiers, tous les autres paient annuellement un, deux ou trois mesures de froment, seigle et orge. L'unité de mesure céréalière est la « res » (du mot "rase"), c'est-à-dire le contenu d'un récipient normalement rempli à ras-bord.

La nature rase vaut pour le froment et le seigle, mais pour l'avoine la « res » est qualifiée de « comble », c'est-à-dire que la hauteur en son milieu dépasse le bord du baquet, en conformité avec « la mesure de Kempercorentin».

( Archives le Loire-Atlantique, Série B, Cote B 2012, Kerfors, année 1488 )

Le 20 septembre 1493, le document de 1488 est reproduit presque à l'identique pour authentifier le décès de Caznevet de Kerfors et la nomination de son fils aîné Charles comme héritier, « pour en faire la levée l'an dudit déceix par cause du debvoir de rachat ». L'ensemble des biens, hormis les héritages Liziart et Coatanezre, sont repris avec des droits de rente en diminution. Ainsi les potiers ne doivent plus annuellement que quarante sous, à savoir deux livres, alors qu'ils payaient dix livres en 1488.

En savoir plus : « 1488-1493 - Aveux de successions de Katherine de Kerfors et de son fils Caznevet »