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desc none</imagemap>À la Révolution, en 1796, le presbytère situé au bourg d'Ergué-Gabéric, déserté par son recteur réfractaire, est considéré comme bien national et vendu à titre privé pour 1790 francs à l'avoué quimpérois Salomon Bréhier. desc none</imagemap>À la Révolution, en 1796, le presbytère situé au bourg d'Ergué-Gabéric, déserté par son recteur réfractaire, est considéré comme bien national et vendu à titre privé pour 1790 francs à l'avoué quimpérois Salomon Bréhier.
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Après la décision d'affermer la bâtisse à la commune pour y loger les nouveaux prêtres desservants, puis plusieurs tentatives de ventes à la commune refusées par les autorités impériales et royales, il s'en suit des embrouilles sans fin sur la budgétisation du loyer annuel d'une part, et sur la prise en charge des travaux d'entretien d'autre part. Après la décision d'affermer la bâtisse à la commune pour y loger les nouveaux prêtres desservants, puis plusieurs tentatives de ventes à la commune refusées par les autorités impériales et royales, il s'en suit des embrouilles sans fin sur la budgétisation du loyer annuel d'une part, et sur la prise en charge des travaux d'entretien d'autre part.
-Entre 1804 et 1809, un premier recteur acquittent des avances sur de multiples réparations par des artisans : réfection des toitures par un "<i>couvreur d'ardoises</i>", « <i>relève de la porte cochaire</i> » ... Ces travaux sont exécutés avec l'accord écrit des maires, Jean Le Jour, puis Salomon Bréhier qui, ne l'oublions pas, est aussi le propriétaire du presbytère.+Entre 1804 et 1809, un premier recteur acquitte des avances sur de multiples réparations par des artisans : réfection des toitures par un « <i>couvreur d'ardoises</i> », « <i>relève de la porte cochaire</i> » ... Ces travaux sont exécutés avec l'accord écrit des maires, Jean Le Jour, puis Salomon Bréhier qui, ne l'oublions pas, est aussi le propriétaire du presbytère.
Néanmoins, en 1810, quand il quitte Ergué-Gabéric pour Plomodiern, il n'est toujours pas remboursé et 6 ans encore plus tard il doit insister auprès des préfets successifs. Seulement une partie de ses créances est finalement prise en charge, car le maire de l'époque, Jérôme Crédou, et ses conseillers estiment qu'il n'avait pas « <i>le concours de l'autorité locale</i> ». Néanmoins, en 1810, quand il quitte Ergué-Gabéric pour Plomodiern, il n'est toujours pas remboursé et 6 ans encore plus tard il doit insister auprès des préfets successifs. Seulement une partie de ses créances est finalement prise en charge, car le maire de l'époque, Jérôme Crédou, et ses conseillers estiment qu'il n'avait pas « <i>le concours de l'autorité locale</i> ».
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-Sept ans après, le recteur rédige son testament et y explique son acquisition au nom de la fabrique <ref name="Fabrique">{{K-Fabrique}}</ref> : « <i>Je déclare qu'il m'est dû 973 francs par la fabrique de l'église communale d'Ergué-Gabéric, au nom de laquelle j'ai entendu acquérir le presbytère de la dite commune suivant contrat du 24 février 1814 ... je déclare me dessaisir par le présent, de la propriété du susdit presbytère et dépendances, ... je vais comparaitre le trésorier de la fabrique, lequel signera le présent acte avec moi comme acceptant, au nom de la fabrique, le presbytère d'Ergué-Gabéric</i> ».+Sept ans après, le recteur rédige son testament et y explique son acquisition au nom de la fabrique : « <i>Je déclare qu'il m'est dû 973 francs par la fabrique de l'église communale d'Ergué-Gabéric, au nom de laquelle j'ai entendu acquérir le presbytère de la dite commune suivant contrat du 24 février 1814 ... je déclare me dessaisir par le présent, de la propriété du susdit presbytère et dépendances, ... je vais comparaitre le trésorier de la fabrique, lequel signera le présent acte avec moi comme acceptant, au nom de la fabrique, le presbytère d'Ergué-Gabéric</i> ».
La formule « <i>fabrique de l'église communale</i> » indique bien la nation complexe de la propriété. Le conseil de fabrique est certes responsable du culte paroissial, mais ses biens immobiliers - essentiellement l'église-lieu de culte entretenu par la commune et le presbytère privatisé, puis restitué - sont bien en théorie des propriétés municipales. La formule « <i>fabrique de l'église communale</i> » indique bien la nation complexe de la propriété. Le conseil de fabrique est certes responsable du culte paroissial, mais ses biens immobiliers - essentiellement l'église-lieu de culte entretenu par la commune et le presbytère privatisé, puis restitué - sont bien en théorie des propriétés municipales.
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De ce fait, le paiement du reste dû au recteur défunt pour la restitution du presbytère par le recteur se fait en deux temps en 1823-24 : le conseil de fabrique dans un premier temps règle le montant, et dans un second temps le maire s'engage à rembourser la fabrique de l'avance de fonds. De ce fait, le paiement du reste dû au recteur défunt pour la restitution du presbytère par le recteur se fait en deux temps en 1823-24 : le conseil de fabrique dans un premier temps règle le montant, et dans un second temps le maire s'engage à rembourser la fabrique de l'avance de fonds.
-Cette ambiguïté communale et/ou paroissiale perdurera pendant toutle XIXe siècle. En 1926 l'administration des domaines revient sur les conditions de ce legs de 1823 : « <i>Les termes du testament Le Bescou "léguant le presbytère à la fabrique communale d'Ergué-Gabéric" m'ont fait considérer cet immeuble comme propriété de la commune. Un nouvel examen de ce testament me fait reconnaître que cette interprétation est erronée et que le presbytère d'Ergué-Gabéric paraît avoir été réellement légué à la fabrique paroissiale de cette commune</i> ».+Cette ambiguïté communale et/ou paroissiale perdurera pendant tout le XIXe siècle. En 1926 l'administration des domaines revient sur les conditions de ce legs de 1823 : « <i>Les termes du testament Le Bescou "léguant le presbytère à la fabrique communale d'Ergué-Gabéric" m'ont fait considérer cet immeuble comme propriété de la commune. Un nouvel examen de ce testament me fait reconnaître que cette interprétation est erronée et que le presbytère d'Ergué-Gabéric paraît avoir été réellement légué à la fabrique paroissiale de cette commune</i> ».
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[modifier] Retour du presbytère dans la fabrique

02.07.2022 - Fabrique, s.f. : désigne, avant la loi de séparation de l'église et de l'état, tantôt l'ensemble des biens affectés à l'entretien du culte catholique, tantôt le corps politique spécial chargé de l'administration de ces biens. >> 3e épisode de l'histoire du presbytère. Semaine prochaine : bulletin trimestriel.

À la Révolution, en 1796, le presbytère situé au bourg d'Ergué-Gabéric, déserté par son recteur réfractaire, est considéré comme bien national et vendu à titre privé pour 1790 francs à l'avoué quimpérois Salomon Bréhier.

Après la décision d'affermer la bâtisse à la commune pour y loger les nouveaux prêtres desservants, puis plusieurs tentatives de ventes à la commune refusées par les autorités impériales et royales, il s'en suit des embrouilles sans fin sur la budgétisation du loyer annuel d'une part, et sur la prise en charge des travaux d'entretien d'autre part.

Entre 1804 et 1809, un premier recteur acquitte des avances sur de multiples réparations par des artisans : réfection des toitures par un « couvreur d'ardoises », « relève de la porte cochaire » ... Ces travaux sont exécutés avec l'accord écrit des maires, Jean Le Jour, puis Salomon Bréhier qui, ne l'oublions pas, est aussi le propriétaire du presbytère.

Néanmoins, en 1810, quand il quitte Ergué-Gabéric pour Plomodiern, il n'est toujours pas remboursé et 6 ans encore plus tard il doit insister auprès des préfets successifs. Seulement une partie de ses créances est finalement prise en charge, car le maire de l'époque, Jérôme Crédou, et ses conseillers estiment qu'il n'avait pas « le concours de l'autorité locale ».

Pour les dépenses autorisées, le remboursement des travaux autorisés par la commune est autorisé par le préfet bien que couverts normalement par fabrique, c'est-à-dire de la communauté paroissiale : « Les réparations du presbytère lorsque que ce bâtiment appartient à la commune, sont d'ailleurs à la charge de la fabrique comme dépense du culte à moins que cette fabrique ne justifie de l'insuffisance de ses ressources ».

En 1814, Salomon Bréhier et son épouse réussissent à vendre non pas à la commune, mais au nouveau recteur : « Lesquels Monsieur et Madame Bréhier ont par le présent avec garantie déclaré vendre, comme de fait ils vendent sans autres garanties que celles leurs accordées par le Gouvernement, au dit Monsieur Le Bescon acceptant le presbytère d'Ergué-Gabéric situé au bourg communal avec un verger, jardin, hangard, cour, issues et autres dépendances ».

 

Sept ans après, le recteur rédige son testament et y explique son acquisition au nom de la fabrique : « Je déclare qu'il m'est dû 973 francs par la fabrique de l'église communale d'Ergué-Gabéric, au nom de laquelle j'ai entendu acquérir le presbytère de la dite commune suivant contrat du 24 février 1814 ... je déclare me dessaisir par le présent, de la propriété du susdit presbytère et dépendances, ... je vais comparaitre le trésorier de la fabrique, lequel signera le présent acte avec moi comme acceptant, au nom de la fabrique, le presbytère d'Ergué-Gabéric ».

La formule « fabrique de l'église communale » indique bien la nation complexe de la propriété. Le conseil de fabrique est certes responsable du culte paroissial, mais ses biens immobiliers - essentiellement l'église-lieu de culte entretenu par la commune et le presbytère privatisé, puis restitué - sont bien en théorie des propriétés municipales.

De ce fait, le paiement du reste dû au recteur défunt pour la restitution du presbytère par le recteur se fait en deux temps en 1823-24  : le conseil de fabrique dans un premier temps règle le montant, et dans un second temps le maire s'engage à rembourser la fabrique de l'avance de fonds.

Cette ambiguïté communale et/ou paroissiale perdurera pendant tout le XIXe siècle. En 1926 l'administration des domaines revient sur les conditions de ce legs de 1823 : « Les termes du testament Le Bescou "léguant le presbytère à la fabrique communale d'Ergué-Gabéric" m'ont fait considérer cet immeuble comme propriété de la commune. Un nouvel examen de ce testament me fait reconnaître que cette interprétation est erronée et que le presbytère d'Ergué-Gabéric paraît avoir été réellement légué à la fabrique paroissiale de cette commune ».

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