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[modifier] Placître et fabrique de Kerdévot

« Je prie Monsieur le préfet de vouloir bien me donner son avis avant le 8 septembre prochain jour de la fête. Depuis un tem(p)s (im)mémorial on perçoit ce droit, le plat-citre appartient à Mr Mahé propriétaire », 1840.

Marchands ambulants à Kerdévot, Eugène Boudin, 1855-57 Billet du 02.06.2012
Marchands ambulants à Kerdévot, Eugène Boudin, 1855-57 Billet du 02.06.2012

René Laurent, maire, déforme l'orthographe du mot « placître » en « plat-citre », mais il sait compter et gérer les comptes de sa commune. Dans sa lettre du 14 août 1840 adressée au préfet et contenant quelques autres fautes, il demande son approbation pour la collecte des droits d'étalage des marchands ambulants le jour du pardon de Kerdévot.

Le préfet, le baron Boullé, reformule la demande, corrige les fautes d'orthographe, et souligne les points suivants :

Image:right.gif Seul le gouvernement est habilité à approuver les tarifs. Ceux-ci sont joints à la lettre, mais non conservés à ce jour. On peut les imaginer similaires à ceux de la chapelle Ste-Anne de Fouesnant en 1852 : « Dix centimes par mètre carré pour les charrettes, les chars à banc, les baraques ou tentes, les barriques, les tables ou bancs, les voitures, et les étals sur le sol. Cinq centimes pour chaque marchand ambulant ou étalagiste qui n'occupera pas la superficie d'un mètre carré ».

Image:right.gif Les revenus des droits d'étalage devraient alimenter la caisse de la fabrique plutôt que celle de la commune. À ce propos, bien que le maire affirme que les droits étaient perçus « depuis un tem(p)s (im)mémorial », ils ne sont pas mentionnés précisément dans les comptes de la fabrique de Kerdévot de la fin du 18e siècle, à moins qu'ils n'entrent dans la catégorie des « offrandes, oblations, vœux, testaments, hardes, gilets, poullets, cochons, bleds, beurres et autres présents ».

Image:right.gif Il est étrange que la fabrique ou la commune puisse percevoir les droits d'étalage sur le placître qui est la propriété privée de François Grégoire Mahé. Cette appartenance privée d'un placître est aussi exceptionnelle, et date de plusieurs siècles car elle n'est pas mentionnée dans les documents relatifs aux Biens Nationaux à la Révolution. Elle est par contre confirmée dans un document de 1855, un décret impérial qui érige le lieu de Kerdévot en église succursale et chapelle de secours, et qui authentifie la donation à la fabrique du placître par « les sieur et dame Mahé ».


En savoir plus : « 1840 - Droits d'étalage sur le placître de la chapelle de Kerdévot‎‎ » ¤ « 1788 - Compte de Jean Le Pouppon, fabrique de Kerdévot » ¤ « 1855 - Décret impérial pour l'érection de Kerdévot en chapelle de secours » ¤