1929 - La critique des initiatives de René Bolloré par le recteur Pennec
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Monsieur le Recteur, sans aucune hésitation, conclut que cette combinaison ferait beaucoup de mal. Il suffit en effet de regarder le fragment de carte que j'ai décalqué : les traits rouges indiquent les routes nationales, les traits au crayon noir, les routes communales. Comme St-André est bien situé ! au carrefour de 2 grande-routes, et toute une quantité de petits chemins ! on y accède de tous côtés. A St-André, M. Bolloré pense construire <u>un groupe scolaire</u>, c'est-à-dire non plus une école de garçons, mais <u>une école de filles</u> également. On va donc établir à St-André une école de garçons et une école de filles ! Résultats : les instituteurs et institutrices n'ayant plus devant eux le prêtre pour combattre leur sinistre influence, vont faire ce qu'on font partout, et plus vite qu'ailleurs : déchristianiser le pays : voilà 4 paroisses souillées, Langolen, Elliant, Landudal, Ergué, ce sera un nouveau Lesconil <ref>L'affaire de Lesconil est très bien décrite par Pierrick Chuto dans son livre « <i>Du Reuz en Bigoudénie. Blancs de Plobannalec et Rouges de Lesconil (1892-1938)</i> ». Cette commune est déchirée au 20e siècle entre les paysans cléricaux de Plobannalec et les marins-pêcheurs laïques de Lesconil. En 1924 une nouvelle paroisse est créée à Lesconil dont le recteur Jean-Baptiste Le Mel, surnommé le "curé d'Ars" breton, tente de convertir, jusqu'à organiser des prêches sur le port de pêche car l'église était vide de paroissiens.</ref>. Voilà de plus 4 écoles, au moins, de sérieusement attentes : Langolen perdra toute une partie de Landulal et de Langolen ; Elliant n'aura plus autant d'enfants de son secteur nord, nord-ouest et ouest ; l'école d'Odet elle-même perdra des élèves ; quant à Ergué-Gabéric, elle n'aura qu'à se fermer : plus d'internes, quelques rares externes. Langolen et Elliant perdront aussi des internes, donc auront plus de peine à vivre, car tout le voisinage de St-André u enverra les petites filles comme externes, prenant Langolen, Elliant et Ergué d'un bon contingent d'internes. Autre conséquence : ces écoles ayant moins d'élèves, perdent de leur importance, donc de leur prestige aux yeux des parents, et par suite attireront moins la clientèle. | Monsieur le Recteur, sans aucune hésitation, conclut que cette combinaison ferait beaucoup de mal. Il suffit en effet de regarder le fragment de carte que j'ai décalqué : les traits rouges indiquent les routes nationales, les traits au crayon noir, les routes communales. Comme St-André est bien situé ! au carrefour de 2 grande-routes, et toute une quantité de petits chemins ! on y accède de tous côtés. A St-André, M. Bolloré pense construire <u>un groupe scolaire</u>, c'est-à-dire non plus une école de garçons, mais <u>une école de filles</u> également. On va donc établir à St-André une école de garçons et une école de filles ! Résultats : les instituteurs et institutrices n'ayant plus devant eux le prêtre pour combattre leur sinistre influence, vont faire ce qu'on font partout, et plus vite qu'ailleurs : déchristianiser le pays : voilà 4 paroisses souillées, Langolen, Elliant, Landudal, Ergué, ce sera un nouveau Lesconil <ref>L'affaire de Lesconil est très bien décrite par Pierrick Chuto dans son livre « <i>Du Reuz en Bigoudénie. Blancs de Plobannalec et Rouges de Lesconil (1892-1938)</i> ». Cette commune est déchirée au 20e siècle entre les paysans cléricaux de Plobannalec et les marins-pêcheurs laïques de Lesconil. En 1924 une nouvelle paroisse est créée à Lesconil dont le recteur Jean-Baptiste Le Mel, surnommé le "curé d'Ars" breton, tente de convertir, jusqu'à organiser des prêches sur le port de pêche car l'église était vide de paroissiens.</ref>. Voilà de plus 4 écoles, au moins, de sérieusement attentes : Langolen perdra toute une partie de Landulal et de Langolen ; Elliant n'aura plus autant d'enfants de son secteur nord, nord-ouest et ouest ; l'école d'Odet elle-même perdra des élèves ; quant à Ergué-Gabéric, elle n'aura qu'à se fermer : plus d'internes, quelques rares externes. Langolen et Elliant perdront aussi des internes, donc auront plus de peine à vivre, car tout le voisinage de St-André u enverra les petites filles comme externes, prenant Langolen, Elliant et Ergué d'un bon contingent d'internes. Autre conséquence : ces écoles ayant moins d'élèves, perdent de leur importance, donc de leur prestige aux yeux des parents, et par suite attireront moins la clientèle. | ||
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+ | <big>Suite L.P. 24.06.1929</big> | ||
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En face de ces ruines quels avantages opposer : aucun ; les 2 écoles d'Odet auraient vidé petit à petit les écoles laïques, et ces maîtres et maîtresses n'auraient guère eu d'influence. Surtout quand il y aura un aumônier à Odet pour les empêcher de nuire. Le jour où ces maîtres auront réussi à corrompre St-André et les environs, les paroisses d'Elliant, Landudal, Langolen, Ergué ne seront pas loin d'être perdues, et M. Bolloré pourra alors chercher, mais vainement, le moyen d'endiguer le mal qu'il aura déferlé ! Je comprends les appréhensions de M. le Recteur d'Ergué. Je comprends que les institutrices libres d'Ergué fassent, comme la Directrice me disait hier, des neuvaines pour l'échec des projets de M. Bolloré. Ce que je redoute le plus, c'est la création des écoles de hameau, car c'est le loup dévorant les brebis, sans que le Pasteur puisse les défendre. Rien ne m'effraie autant que de lire dans les journaux ou les comptes-rendues de Crongrès d'instituteurs, dans les rapports d'Inspecteurs Primaires, de lire qu'il faut multiplier les écoles de hameau afin de diminuer les absences des enfants de l'école : nous perdrions la moitié de nos élèves. | En face de ces ruines quels avantages opposer : aucun ; les 2 écoles d'Odet auraient vidé petit à petit les écoles laïques, et ces maîtres et maîtresses n'auraient guère eu d'influence. Surtout quand il y aura un aumônier à Odet pour les empêcher de nuire. Le jour où ces maîtres auront réussi à corrompre St-André et les environs, les paroisses d'Elliant, Landudal, Langolen, Ergué ne seront pas loin d'être perdues, et M. Bolloré pourra alors chercher, mais vainement, le moyen d'endiguer le mal qu'il aura déferlé ! Je comprends les appréhensions de M. le Recteur d'Ergué. Je comprends que les institutrices libres d'Ergué fassent, comme la Directrice me disait hier, des neuvaines pour l'échec des projets de M. Bolloré. Ce que je redoute le plus, c'est la création des écoles de hameau, car c'est le loup dévorant les brebis, sans que le Pasteur puisse les défendre. Rien ne m'effraie autant que de lire dans les journaux ou les comptes-rendues de Crongrès d'instituteurs, dans les rapports d'Inspecteurs Primaires, de lire qu'il faut multiplier les écoles de hameau afin de diminuer les absences des enfants de l'école : nous perdrions la moitié de nos élèves. | ||
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Veuillez agréer, Monseigneur, l'assurance de mon profond respect. Salomon, Inspecteur diocésain. | Veuillez agréer, Monseigneur, l'assurance de mon profond respect. Salomon, Inspecteur diocésain. | ||
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<big>Louis Pennec, 26.09.1929</big> | <big>Louis Pennec, 26.09.1929</big> | ||
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- | <big>Louis Pennec, 10.05.1930</big> | + | <big>Evêché, 10.05.1930</big> |
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+ | Odet. 10 mai 1930. | ||
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+ | Mr Bolloré reproche à Mr Hanras d'avoir fait complètement tomber les <u>Paotred Dispound</u>. | ||
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+ | Il y avait auparavant une clique [...] très prospère. Maintenant il n'y a plus rien. | ||
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+ | M. Hanras répond : vous m'accusez de paresse et de fainéantise. Je n'accepte pas le reproche. | ||
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+ | Je suis allé au terrain, j'ai convoqué les <u>paotred</u>. Aucun n'est venu. Ils ont fait dire qu'ils viendraient si on les payait l'in 50 f par dimanche, d'autres 12 f. On montrait les Paotred partout, on les racolait pour remplir 3 camions, mais sur le terrain ils se conduisaient lamentablement. Ont été rappelés à l'ordre à Quimperlé. | ||
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+ | M. Bolloré avait fourni un local (à la première visite de Hanras devant M. Berthou). Pas de local. | ||
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+ | ... à l'école pas pratique. | ||
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+ | <u>Pour le catéchisme</u>, M. Bolloré reproche à Mr Hanras de se faire remplacer par sa sœur, Mme Charuel. | ||
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+ | Le fait se réduit à ceci : à la Toussaint, comme on avait envoyé à M. Hanras 60 enfants pour la communion privée, Mr Hanras avait demandé à Mme Charuel de l'aider à leur faire réciter leurs prières. | ||
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+ | <u>Offices de la Semaine Sainte</u>. | ||
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+ | M. Hanras avait demandé au recteur s'il fallait les faire, le recteur répondit : d'ordinaire cela ce ne fait pas dans les chapelles. | ||
+ | Mais M. Hanras avait fait les bénédictions des cierges et [...] | ||
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Image:ADQ-EG-Pennec-4a.jpg|L. Pennec, 26.12.1929 | Image:ADQ-EG-Pennec-4a.jpg|L. Pennec, 26.12.1929 | ||
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Version du 13 juin ~ mezheven 2019 à 08:24
| Le désaccord du recteur Louis Penne face au projet de l'industriel René Bolloré de créer une école laïque dans le quartier excentré de Saint-André.
Documents conservés aux Archives Diocésaines de Quimper. . Autres lectures : « 1927-1929 - Tentative de fermeture de l'école communale de Lestonan par René Bolloré » ¤ « Invectives du comité de Défense Laïque contre René Bolloré, Le Cri du Peuple 1927-1929 » ¤ « AC'H François et RAULT Roger - Les écoles publiques de Lestonan, 1880-1930 » ¤ « Louis Pennec, recteur (1914-1938) » ¤ |
1 Présentation
2 Transcriptions
Louis Pennec, 21.06.1929
Inspecteur diocésain, 24.06.1929
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Suite L.P. 24.06.1929
Louis Pennec, 26.09.1929
Louis Pennec, 26.12.1929
Evêché, 10.05.1930
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3 Originaux
ADQ EG | |||||
4 Annotations
- L'affaire de Lesconil est très bien décrite par Pierrick Chuto dans son livre « Du Reuz en Bigoudénie. Blancs de Plobannalec et Rouges de Lesconil (1892-1938) ». Cette commune est déchirée au 20e siècle entre les paysans cléricaux de Plobannalec et les marins-pêcheurs laïques de Lesconil. En 1924 une nouvelle paroisse est créée à Lesconil dont le recteur Jean-Baptiste Le Mel, surnommé le "curé d'Ars" breton, tente de convertir, jusqu'à organiser des prêches sur le port de pêche car l'église était vide de paroissiens. [Ref.↑]
Thème de l'article : Etude et transcriptions d'actes anciens Date de création : juin 2019 Dernière modification : 13.06.2019 Avancement : [Développé] |