1927 - Epidémie de teigne tondante parmi les pupilles de l'oeuvre Grancher - GrandTerrier

1927 - Epidémie de teigne tondante parmi les pupilles de l'oeuvre Grancher

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Suivant vos instructions je me suis rendu à ERGUE-GABERIC, le Lundi 3 octobre, pour rechercher s'il n'existait pas parmi les élèves des écoles des cas d'affections parasitaires du cuir chevelu et notamment de teigne, susceptibles de créer de petits foyers de contagion dangereux pour la population. Suivant vos instructions je me suis rendu à ERGUE-GABERIC, le Lundi 3 octobre, pour rechercher s'il n'existait pas parmi les élèves des écoles des cas d'affections parasitaires du cuir chevelu et notamment de teigne, susceptibles de créer de petits foyers de contagion dangereux pour la population.
-<spoiler text="Les renseignements d'ordre médical ...">Les renseignements d'ordre médical donnés par Mme BORROSSI, institutrice publique, sur les pupilles de l'Œuvre GRANCHER qui lui avaient été confiés pendant les vacances sont entièrement exacts. Sur les sept enfants conduits à l'hôpital de Quimper, quatre ont été reconnues malades. D'après les indications que j'ai recueillies auprès de l'Infirmière du Service+<spoiler text="Les renseignements d'ordre médical ...">Les renseignements d'ordre médical donnés par Mme BORROSSI, institutrice publique, sur les pupilles de l'Œuvre GRANCHER qui lui avaient été confiés pendant les vacances sont entièrement exacts. Sur les sept enfants conduits à l'hôpital de Quimper, quatre ont été reconnues malades. D'après les indications que j'ai recueillies auprès de l'Infirmière du Service, ils ont présenté : un cas de teigne tondante à microsporon et trois cas de trichophytie.
-, ils ont présenté : un cas de teigne tondante à microsporon et trois cas de trichophytie.+
Mais ces pupilles étaient étrangers à la commune et il semble que grâce à la vigilance de Mme BORROSSI et aux mesures rapides prises par elle pour éliminer les petits malades de l'école, il n'y ait pas lieu de redouter actuellement une propagation de la teigne aux autres enfants de la commune. Mais ces pupilles étaient étrangers à la commune et il semble que grâce à la vigilance de Mme BORROSSI et aux mesures rapides prises par elle pour éliminer les petits malades de l'école, il n'y ait pas lieu de redouter actuellement une propagation de la teigne aux autres enfants de la commune.
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J'ai l'honneur de vous retourner la lettre ci-jointe après en avoir pris connaissance. Cette pauvre Mme BOROSSI revient toujours sur les quelques malheureux cas de teigne qui se sont produits à son pensionnat, tantôt ce sont les petits Grancher qui sont cause de cette affection, tantôt ce sont les enfants de l'école libre. J'ai l'honneur de vous retourner la lettre ci-jointe après en avoir pris connaissance. Cette pauvre Mme BOROSSI revient toujours sur les quelques malheureux cas de teigne qui se sont produits à son pensionnat, tantôt ce sont les petits Grancher qui sont cause de cette affection, tantôt ce sont les enfants de l'école libre.
-<spoiler text="Je m'étonne toutefois ...">Je m'étonne toutefois que Mme BOROSSI présente que pour la pupille CORNOU ses élèves se soient cotisés pour lui fournir certaines petites affaires indispensables.</spoiler>+<spoiler text="Je m'étonne toutefois ...">Je m'étonne toutefois que Mme BOROSSI présente que pour la pupille CORNOU ses élèves se soient cotisés pour lui fournir certaines petites affaires indispensables. En principe, le prix de pension servi aux établissements pour les petits Grancher doit couvrir toutes les dépenses occasionnées par nos enfants, mais dans le cas d'extrême indigence nous n'hésitons pas à prendre à notre charge les quelques dépenses qui peuvent être faites pour la vêture, voire même les menus plaisirs de l'enfant. C'est ainsi que je relève dans les notes de Mme BOROSSI :
 + 
 +Léonie CORNOU, 22 Avril au 30 Juin : 2 mois 1/4 de blanchissage à 15 frs soit 1f x 2 1/4 ... 33 f 75
 + 
 +sabots, pantoufles, savon, timbres, <u>cinéma</u> ... 23 f 10
 + 
 +puis le 20 Juillet - 2 sarraux noirs à 25 f ... 50 f
 +<br>laine noire pour tricoter des bas pour l'hiver ... 21 f 95
 + 
 +puis le 9 août - Façon de pantoufles ... 6 f
 +<br>ressemelage chaussures ... 20 f
 +<br>une paire d'espadrilles ... 6 f 25
 + 
 +Quoi qu'il en soit, je pourrai à niveau signaler aux dispensaires le pensionnat de l'école publique des filles d'Ergué-Gabéric, comme susceptible de recevoir des petits Grancher, mais dans ce cas le prix de pension payé serait celui servi aux autres établissements de même nature, c'est-à-dire 150 frs par mois net. Le dernier prix de pension appliqué à Ergué-Gabéric était de 145 frs par mois, mais il s'y ajoutait tant de dépenses accessoires : études, timbres, savon etc. etc.. qu'en réalité il dépassait largement 160 frs.
 + 
 +Veuillez agréer, Monsieur l'Inspecteur, l'assurance de ma considération distinguée et de mes sentiments dévoués. </spoiler>
Le Secrétaire-Trésorier de la Filiale Grancher, (signature Pontet). Le Secrétaire-Trésorier de la Filiale Grancher, (signature Pontet).
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Version du 31 octobre ~ here 2015 à 14:04

Catégorie : Documents    
Site : GrandTerrier

Statut de l'article :
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§ E.D.F.
La lutte d'une institutrice contre la teigne infectant ses élèves pupilles et sa dénonciation d'un foyer d'infection dans l'école privée voisine.

Jeanne Marie Corentine Borrossi, née Le Bellec, a été de 1923 à 1936 institutrice et directrice de l'école publique des filles du bourg d'Ergué-Gabéric. Ses courriers à l'Inspecteur d'Académie et les réponses du Préfet et du Secretaire de l'Œuvre Grancher nous éclairent sur la «  lutte acharnée » entre les écoles laïque et libre à Ergué-Gabéric dans les années 1920-30.

En savoir plus : « J.M.C. Borrossi, née Le Bellec, institutrice de 1923 à 1936 » ¤ « Espace "Les Instits" » ¤ « 1935 - Ecole Communale des filles au Bourg » ¤ « Les institutrices et instituteurs en poste à Ergué-Gabéric » ¤ « 1935 - Ecole Communale des filles au Bourg » ¤ 

1 Présentation

 

2 Transcriptions

Lettre du 19 septembre 1927

Ergué-Gabéric, 19 septembre 1927

Madame Borrossi, institutrice, à Monsieur l'Inspecteur Primaire.

Monsieur l'Inspecteur,

Les 7 élèves pupilles de l'Œeuvre Grancher qui m'ont été confiées devaient passer leurs vacances à Ergué-Gabéric. Le 24 juillet, je me suis aperçue que l'une d'elles était atteinte de teigne tondante. Je la conduis le 25 à l'hospice civil de Quimper, où elle est depuis en traitement. Inquiète, j'inspecte les autres pupilles. L'une présentait une légère tâche que le docteur Morvan (avenue de la gare) affirmait n'être rizn, le 28 juillet elle revient chez moi, et je la soigne. Le 13 août, le docteur Morvan consulte de nouveau, dit encore que l'enfant n'a rien ; des cheveux qui lui avaient été prélevés étaient reconnus sains au laboratoire de Quimper. Le 27 août, me rendant compte cependant que la maladie de l'enfant était la même que celle de ses compagnes, je l'ait fait conduire à l'hôpital, ainsi que sa jeune sœur. Là étaient déjà arrivées le 6 août 4 autres élèves, dont 3 étaient légèrement malades, l'autre suspecte.

§ - En recherchant la cause de cette contamination ...

Note 1 : Communiqué à Monsieur le Préfet à toutes fins utiles, en ce qui concerne le dernier paragraphe.

Note 2 : Je ne vois pas l'obligation à ce que l'Inspecteur d'hygiène aille vérifier les assertions de Mme Borossi. Il est certain que la lutte contre l'école laïque est extrêmement vive à Ergué-Gabéric. Quant au transfert des 7 pupilles de l'Oeuvre Grancher dans une autre école, je ne sais s'il est opportun. Il y aurait lieu d'en saisir l'administration de l'Assistance publique. 22 septembre 1927. L'Inspecteur d'Académie.

Note 3 : En communication à titre de renseignement à Monsieur le Préfet Quimper 29. Je désirerais connaître l'effectif des élèves inscrites à l'école des filles d'Ergué-Gabéric (1er Octobre. Quimper le 4 Oct. 1927. L'inspecteur d'Académie.

Lettre du 27 septembre 1927

Comité d'Hygiène sociale et de préservation anti-tuberculose du Département du Finistèe (Reconnu d'utilité publique par Décret du 7 Décembre 1923).

Quimper, le 27 Septembre 1927. Monsieur l'Inspecteur,

Vous avez bien voulu me communiquer la copie ci-jointe d'une lettre adressée par Mme BOROSSI, Directrice de l'école publique d'Ergué-Gabéric, à M. l'Inspecteur primaire, relative aux cas de teigne survenus à son établissement parmi les petites Grancher qui y étaient placées.

§ Depuis quelques temps déjà ...

Le Secrétaire-Trésorier de la Filiale Grancher, (signature Pontet).

Lettre du 5 octobre 1927

Préfecture du Finistère. Direction de l'Assistance Publique. République Française.
Quimper, le 6 octobre 1927.

Le Directeur départemental de l'Assistance publique, à Monsieur le Préfet du Finistère.
Monsieur le Préfet,

Suivant vos instructions je me suis rendu à ERGUE-GABERIC, le Lundi 3 octobre, pour rechercher s'il n'existait pas parmi les élèves des écoles des cas d'affections parasitaires du cuir chevelu et notamment de teigne, susceptibles de créer de petits foyers de contagion dangereux pour la population.

§ Les renseignements d'ordre médical ...

Le Directeur Départemental, (signature).

 

Lettre du 14 octobre 1927

L'Inspecteur primaire de Quimper (29) à Monsieur l'Inspecteur d'Académie du Finistère.
Commune d'Ergué-Gabéric. Effectif de l'Ecole des Filles du chef-lieu.

J'ai l'honneur de vous faire connaitre que l'effectif de l'Ecole des filles du chef-lieu d'Ergué-Gabéric est le suivant :

  • 1ère classe : 8 élèves.
  • 2e classe : 2 élèves.

Je vous signale, en outre, que Mme Borossi, directrice d'école, désirerait recevoir des pupilles Grancher, mais pas celles qu'elle avait l'an dernier, à l'exception pourtant des 2 petites Simon de Landudal qu'elle verrait revenir avec plaisir dans un ou deux mois, quand les risques de contagion que leur présence peut faire courir seraient définitivement détruits.

A Quimper, le 14 oct. 1927. L'Inspecteur primaire, (signature).

Lettre du 16 octobre 1927

Ergué-Gabéric, 16 Octobre 1927

Madame Borrossi, Institutrice, à Monsieur l'Inspecteur d'Académie.

Désirant recevoir des pupilles de l'Œuvre Grancher depuis près de 3 ans, je me suis souvent étonnée que l'on m'en ait envoyé un si petit nombre : au total 10 élèves.

Comptant sur les promesses que me fit une infirmière-visiteuse, en janvier ou février 1925, je fis légèrement agrandir le dortoir de pensionnaires, modification que Monsieur le Maire voulut bien autoriser. J'attendais alors deux pupilles, Marie-Anne Le Roux, d'Audierne, et Suzanne Jégou, de Bannalec. Elles n'arrivèrent qu'en octobre 1925, après avoir été envoyées à Huelgoat, chez Melle Yvinec ; les parents des 2 petites, trouvant cette école trop éloignée, demandèrent qu'elles soient rapprochées de leurs demeures. C'est alors seulement que ces 2 pupilles vinrent chez moi jusqu'en avril et août 1925. En octobre 1926 arriva une fillette ayant 13 ans passés, Léonie Cornou (l'infirmière me disait qu'elle n'avait que 12 ans), une pauvre malheureuse, disait l'infirmière, à qui ses parents ne voulaient pas acheter le petit trousseau indispensable. Pour cette enfant l'Œuvre Grancher consentit une dépense de 400 f, afin de lui fournir les vêtements nécessaires. Par hasard, nous apprîmes de la nouvelle pupille que sa petite sœur était hospitalisée à Quimper depuis quelques temps malade de la teigne. Ignorant alors le mode de contagion de cette maladie, je n'y fis aucune attention.

§ C'était la seule pupille reçue ...

L'institutrice, J. Borrossi

Notes :
1er feuillet : En communication à monsieur Pontet.
3e feuillet : En communication avec prière de retour. A titre de ... à M. Pontet : cette qui débute par l'étonnement de ne pas avoir de pupilles ce qui ... Faudrait-il peut-être ... un peu plus ... de pupilles ... Ma conclusion est qu'on peut toujours proposer des pupilles : Madame Borossi ... le moindre risque. 18 oct 1827 (signature).

Lettre du 24 octobre 1927

Comité d'Hygiène sociale et de préservation anti-tuberculose du Département du Finistèe (Reconnu d'utilité publique par Décret du 7 Décembre 1923).

Quimper, le 24 Octobre 1927. Monsieur l'Inspecteur,

J'ai l'honneur de vous retourner la lettre ci-jointe après en avoir pris connaissance. Cette pauvre Mme BOROSSI revient toujours sur les quelques malheureux cas de teigne qui se sont produits à son pensionnat, tantôt ce sont les petits Grancher qui sont cause de cette affection, tantôt ce sont les enfants de l'école libre.

§ Je m'étonne toutefois ...

Le Secrétaire-Trésorier de la Filiale Grancher, (signature Pontet).

3 Originaux

Lieu de conservation :
  • Archives Départementales du Finistère
  • Série 1T, Quimper
 

Reférence, droit d'image :

  • Cote 1 T 804 (écoles d'EG 1898-1940)
  • Usage privé et restreint.

4 Annotations



    Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric.

    Date de création : Septembre 2015    Dernière modification : 31.10.2015    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]