1915-1919 - Les combats de Pierre Tanguy en Marne, Somme, Aisne, Meuse et Allemagne - GrandTerrier

1915-1919 - Les combats de Pierre Tanguy en Marne, Somme, Aisne, Meuse et Allemagne

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§ E.D.F.
Pierre Tanguy, agriculteur à Kerellou, dans les tranchées, participant à ne nombreuses batailles de la grande guerre, blessé, médaillé.

Carnet militaire du 5 octobre 1915 au 8 mai 1919 (archives familiales), registre matricule (classe 1911, numéro matricule 302, archives départementales du Finistère) et Historique du 12e Cuirassiers (Gallica BnF).

Autres lectures : « 1915-1919 - Cahier de campagne du brigadier fourrier Pierre Tanguy » ¤ « Evasion de René Morvan d'un camp de prisonniers en Allemagne, L'Ouest-Eclair 1916 » ¤ « DOUGUET Jean-François - Etienne Le Grand, un regard breton dans la Grande Guerre » ¤ « Pierre Tanguy, maire (1929-1945) » ¤ « Simon Guéguen (1886-1961), pâtissier, soldat chevalier de la Légion d'Honneur » ¤ 


Présentation

En 1915 Pierre Tanguy, futur maire d'Ergué-Gabéric, est brigadier fourrier [1] à la 5e compagnie du 12e régiment des cuirassiers [2]. Chargé du ravitaillement il sera en campagne d'octobre 1915 à mai 1919, de la Marne jusqu'en Allemagne, en passant par les Ardennes, comme en atteste son carnet militaire, tenu scrupuleusement avec indication de tous ses déplacements, batailles, permissions ...

Pierre Tanguy et son régiment de cuirassés se sont énormément déplacés pendant les 4 années de conflit, à pied essentiellement, et quelquefois en camion ou train, ces derniers déplacement étant notés « embarquements / débarquements ». Ils feront les tranchées et les camps de la Marne, Seine-et-Marne, Oise, Aisne, Meuse, Nord, Belgique, Luxembourg, Allemagne ...

Notre soldat gabéricois, pendant sa campagne de 43 mois, aura le droit à seulement 4 périodes annuelles de repos ou permission : 7 jours après Noël 1916, 10 jours de repos en aout 1917, 14 jours en septembre 1918, 1 mois en décembre 1918, 1 mois en avril 1919.


Les soldats chargés du ravitaillement, Etienne Le Grand, éditions Arkae
Les soldats chargés du ravitaillement, Etienne Le Grand, éditions Arkae [3]
 

Les périodes en 1ère ligne face à l'ennemi, dans les tranchées, attaques et retraites, sont notées de couleur rouge dans son cahier de campagne, et on y trouve entre autres :

  • la prise du Mont Cornillet
Important site français de combats de la Première Guerre mondiale, en Champagne. Cette position stratégique était occupée dès la fin de la première bataille de la Marne par les Allemands. Jusqu'en avril 1917 les Français lancent sans succès des offensives pour prendre le Mont. Ils en lancent un nouveau le 20 mai, et un bombardement d'artillerie intensif dévaste les lignes allemandes. Pierre Tanguy y est du 27 octobre 1816, jour où il évoque un gazage, jusqu'au 13 juin 1917, et participe donc à la prise du Mont.
  • la défense du fort de la Pompelle
Clef de voûte de la défense de la ville de Reims et lieu de combats acharnés entre 1914 et 1918, le Fort de la Pompelle abrite aujourd'hui un musée évoquant la vie quotidienne dans les tranchées. Désarmé en 1913, le fort est occupé sans combat par les Allemands. C'est seulement après la victoire de la Marne qu'il sera reconquis par des soldats français le 24 septembre 1914. Cent quatre-vingts régiments vont se succéder pour défendre le fort jusqu'aux derniers bombardements en 1918. Pierre Tanguy y est du 5 mai 1917 au 16 janvier 1918.
  • l'offensive de St-Pierre-Aigle
Le 27 mai 1918, le général Lundendorff lança une offensive foudroyante sur le Chemin des Dames. En peu de temps, Soissons est pris et les Allemands arrivent sur la Marne. En juin, de durs combats opposeront les Alliés à ces derniers et le 18 juillet verra le début de la contre-offensive victorieuse alliée. Il est gravé sur le monument commémoratif de St-Pierre-Aigle : « A la gloire des soldats français et alliés qui ont combattu victorieusement sur ce plateau du 29 mai au 25 juillet 1918  ». Pierre Tanguy est du 10 au juin 1918 dans les carrières de St-Pierre-Aigle, avec une « attaque » le 12.

Après l'armistice du 11 novembre, Pierre Tanguy reste incorporé dans son régiment qui poursuit sa progression vers l'Allemagne, jusqu'aux environs de Mayence, en passant par la Belgique et le Luxembourg. Après sa dernière permission en avril 1919 il est de nouveau réincorporé.

Carnet de campagne

La transcription

Année 1915

Campagne 1915-16-17-18


12e Régiment des cuirassiers

5e Compagnie


Brigadier fourrier Pierre Tanguy


  • 5 octobre 1915. La Cheppe, Marne
  • 9 oct. Départ de La Cheppe pour Villeneuve St Vistre.
  • 25 oct. Départ de Villeneuve pour Villers-Marmery.
  • 27 oct. à 7 nov. Aux tranchées devant le Mont Cornillet, gaz le 27 octobre.
  • 20 nov. au 2 déc. Dito.

Année 1916

  • 6 au 15 janvier. Tranchées devant le Mont Cornillet
  • 16 janv. au 4 fév. Dito.
  • 1 au 5 mars. Dito.
  • 16 au 25 mars. Dito.
  • 5 au 14 avril. Dito.
  • 25 avril au 5 mai. Dito.
  • 11 au 23 mai. Dito.
  • 31 mai 1916 au 18 juin. Verzy (Marne).
  • 4 au 13 juin. Tranchées devant le Cornillet.
  • 13 juin au 9 juillet. Villers-Marmery.
  • 24 juin au 8 juillet. Tranchées des Marquises.
  • 10 juillet. Départ vers la Somme, emb. à Oiry.
  • 14 juillet. Débarquement à Gannes.
  • Arrivée à Campremy, Oise.
  • 13 au 15 juillet. Navignies, Oise.
  • 16 au 22 juillet. Maisoneeles, Oise.
  • 23 juill. au 16 août. Luchy, Oise.
  • 17 au 18 août. Les Marais, Oise.
  • 19 août. Embarquement à St Pol.
  • Débarquemenr à la Motte Breuil.
  • 20 au 28 août. Tranchées de Quennevières, Oise.
  • 29 août au 3 sept. Les Marais.
  • 4 au 25 sept. Navignies Gd Mesnil.
  • 26 sept au 1er oct. Les Marais.
  • 2 au 7 oct. Le Quesnel (Somme).

§ Suite 1916

§ Année 1917

§ Année 1918

§ Année 1919

 

Le carnet

Les 15 pages


Registre matricule

Pierre Tanguy, matricule 302

TANGUY Pierre Marie.
Numéro matricule du recrutement : 302
Classe de mobilisation : 1907

Etat-civil. Né le 30 Novembre 1891 à Ergué-Gabéric, canton de Quimper, département du Finistère, résidant à Ergué-Gabéric, canton de Quimper, département du Finistère, profession de cultivateur, fils de feu Jean Louis et de Marie Anne Lozachmeur, domiciliés à Ergué-Gabéric, canton de Quimper, département du Finistère.

Signalement. Cheveux châtains, yeux bleus, front vertical (inclinaison), grand (hauteur), petit (largeur), nez rectitiligne (dos), horizontal (base), grand (hauteur), moyen (saillie), moyen (largeur), visage long, degré d'instruction générale 3, taille 1m. 72

Décision du conseil de révision : classé dans la 1ère partie de la liste en 1912.

Corps d'affection. Dans l'armée active : 11e régiment des Cuirassiers (1983), 12eCuirassiers Rambouillet (4437) ; dans la disponibilité : Régiment d'Infanterie Quimper (336), 111e Régiment d'artillerie lourde, 35e R.A.C. ; dans l'armée territoriale : Sans affectation.

Localités successives habitées : à Kerellou.

Détail des services :

Inscrit sous le n° 332 de la liste du canton de Quimper.
Incorporé à compter du 1er octobre 1912.
Arrivé au corps le 2 octobre 1912. Passé au 12e Régiment de Cuirassiers le 12 juin 1916.

Envoyé en congé illimité de démobilisation le 11 août 1919. Se retire à Ergué-Gabéric. Maintenu service armé. Invalidité néant par la Commission de Réforme de Quimper du 24 Mars 1921.

Blessé évacué le 10 Mai 1917. Brigadier le 4 juin 1918. Brigadier fourrier le 6 août 1918. Certificat de bonne conduite accordé.

Annotation : Majoration artc 58 deux enfants.

Campagnes :

Contre l'Allemagne du 2 août 1914 au 11 août 1918.

Blessures, actions d'éclat, décorations :

Croix de guerre. Etoile Verneil. Ordre N° 302 du 2e C.C. Excellent grenadier. Atteint au visage pour des liquides enflammés au visage au cours d'une attaque a continué le combat et ne s'est fait passer que sur l'ordre de son officier lorsque tout fut rentré dans le calme. Mentions lettres de félicitations. A droit au port à titre individuel de la fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre accordé au 12e Cuirassiers : Ordre général 143 du 3 Janvier 1919.

 


Annotations

  1. Fourrier : sous-officier chargé de la distribution des vivres et des équipements, du campement et du couchage des troupes. Source : Trésor de la Langue Française. [Ref.↑]
  2. L'écrivain Louis Destouches, alias Louis-Ferdinand Céline, fut incorporé en 1912 dans le 12e régiment des cuirassiers stationné à Rambouillet. Une blessure dans les Flandres, en 1914, lui vaut la médaille militaire et une invalidité à 70 %. Il est cité dans l'ouvrage « Historique du 12e Cuirassiers durant la guerre 1914-1918. », ‎s.l.n.n.d. ( ca 1920), plaquette format 21,5x13,5cm, 72 pages, quelques cartes hors-texte. Rare Historique régimentaire du 12e Cuirassiers et document célinien par excellence ce Régiment dont l'écrivain Louis-Ferdinand Céline en fut un brillant sous-Officier , on peut noter page 12 " Le 29 Octobre, le colonel Blacque-Bélair porte à l'ordre du régiment le maréchal des logis Destouches, du 2e Escadron, blessé...." (Chapitre II - Armentières - Ypres Octobre-Novembre 1914) et à la page 62 on retrouve le nom de Louis Destouches dans la liste des Hommes de Troupe du 12e Cuirassiers décorés de la Médaille Militaire pendant la Campagne ... [Ref.↑]
  3. Page 40, « Les soldats chargés du ravitaillement », extrait du livre de Jean-François Douguet, « Etienne Le Grand, un regard breton dans la Grande Guerre », Les Cahiers d'Arkae n° 10. [Ref.↑]

Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric.

Date de création : Octobre 2011    Dernière modification : 10.12.2021    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]

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