1912-1913 - La question de la réorganisation du service paroissial à la papeterie d'Odet - GrandTerrier

1912-1913 - La question de la réorganisation du service paroissial à la papeterie d'Odet

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Loin de moi, Monsieur le vicaire général, la pensée de vouloir rompre avec la famille Bolloré : je dois m'en occuper comme de mes autres paroissiens. Loin de moi, Monsieur le vicaire général, la pensée de vouloir rompre avec la famille Bolloré : je dois m'en occuper comme de mes autres paroissiens.
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 +J'ai fait une visite la veuille du premier de l'an à Mr Bolloré. Il n'a pas été question entre nous de l'affaire en litige. Voilà la fin de janvier, et j'attends encore une visite de sa part.
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 +Je trouve donc que, dans les circonstances actuelles, et surtout que Mr Bolloré s'est adressé directement à l'administration diocésaine, en m'invitant à aller moi-même à Odet annoncer à Mr Bolloré la décision prise à son égard (d'ailleurs comment l'acceptera-t-il ?), vous me chargez d'une chose que j'estime au-dessus de mes forces.
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 +Veuillez agréer, Monsieur le Vicaire général <ref name="Vicaire général">{{K-Vicairegénéral}}</ref>, l'assurance de mon plus profond respect en N.S.
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 +L.M. Lein prêtre
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Catégorie : Archives    
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§ E.D.F.
Où le recteur de la paroisse d'Ergué-Gabéric s'adresse à son évêque et vicaire général [1] pour être autorisé à réviser à la baise le nombre de messes et de confessions à assurer pour le compte des Bolloré dans leur chapelle privée d'Odet.

Autres lectures : « Louis Lein, recteur (1909-1914) » ¤ « Jean Hascoët, recteur (1897-1908) » ¤ « 1937 - L'abbé Le Goff contre le travail le dimanche aux usines d'Odet et de Cascadec » ¤ 

1 Introduction

 


2 Transcriptions

Lettre du 22 août 1912

Ergué-Gabéric + 22 août 1912

Monseigneur,

J'ai l'honneur d'adresser à votre Grandeur ce rapport au sujet de la question qui a fait l'objet de notre entretien lundi dernier.

Pour ce qui est d'accorder une messe tous les premiers vendredis du mois à Odet, je pense et mes vicaires le pensent comme moi, que cela ne manquerait pas, à la longue, de nuire à l’œuvre de l'apostolat de la Prière à Ergué-Gabéric. Plusieurs personnes des environs d'Odet qui viennent au bourg à pareil jour, se contenteraient d'aller à cette messe à Odet, et le bourg étant si petit, le nombre de nos communions du 1er vendredi diminuerait sensiblement.

Quant à entendre les confessions à Odet tous les samedis ou même tous les quinze jours, nous y voyons aussi des inconvénients. Les personnes qui s'y confesseraient, ne se confesseraient plus au bourg/ Elles feraient comme fait la famille Bolloré qui n'y parait jamais, on peut le dire, à part quelques membres pour la communion pascale. Messieurs les vicaires qui font à tour de rôle le service d'Odet entendent le dimanche avant la messe la confession de ceux qui veulent [...] se présenter.

Une autre remarque à faire, c'est que l'on n'a pas fixé quelles sont les personnes autorisées à entendre la messe le dimanche à Odet. Cette messe est-elle seulement pour la famille Bolloré et les ouvriers qui ne pourraient aller à la messe ailleurs ? Je crois que c'est ainsi que l'entendait Mr Hscoët, un de mes prédécesseurs qui eut lui-même quelques difficultés provenant d'Odet.

Mais à cette messe du dimanche sont admises bien d'autres personnes de l'extérieur. Et cependant la chapelle est beaucoup trop petite. Et si elle était agrandie (ce qui va arriver dans quelques temps), les difficultés deviendraient encore plus fortes et l'on finirait par faire une autre paroisse dans la paroisse.

Enfin, si l'on décidait que ces messieurs devront aller entendre les confessions le samedi à Odet, quels sont ceux qui seraient autorisés à s'y confesser ? Serait-ce seulement les ouvriers et ouvrières ? Il est probable que ceux-ci ne seraient pas autorisés à quitter leur travail, et qu'il n'y aurait à s'y confesser que quelques rares personnes de l'extérieur qui peuvent aussi bien se confesser au bourg, du moins le dimanche.

Oh ! Comme il eût été à souhaiter que Madame Bolloré n'eut pas délaissé l'idée qu'elle a eue de bâtir une école libre à Odet ou à côté d'Odet ! Un prêtre instituteur aurait pu y dire la messe et y exercer le ministère que nous exerçons.

Voilà, Monseigneur, un peu longuement peut-être, ce que j'ai trouvé de mieux à dire à Votre Grandeur, après avoir réfléchi et prié.

Le service paroissial à Ergué-Gabéric est déjà assez pénible à cause des trois chapelles, de la messe qui s'y dit le dimanche et souvent sur semaine, et des catéchismes qui s'y font. Il eût été à désirer que ce service ne fût pas surchargé par ailleurs.

Daignez agréer, Monseigneur, l'assurance du plus profond respect avec lequel j'ose me dire

De Votre Grandeur le fils soumis et dévoué

L. M. Lein recteur d'Ergué-Gabéric

(note : confessions une douzaine de fois l'an de 2h à 4h samedi ou veuille de fête. Messe à 8h 1/2)

Lettre du 1er octobre 1912

Ergué-Gabéric + 1 octobre 1912

(note : répondre à la famille - maintien du statuquo jusqu'à nouvel ordre

Monseigneur,

Après avoir mûrement réfléchi, prié et consulté aussi, je crois pouvoir donner cette réponse à Votre Grandeur au sujet de la question d'Odet.

1° Jusqu'ici la messe de la papeterie était dite à 8 heures les dimanches et jours de fêtes, les parents de ceux qui assistaient à cette messe, pouvaient encore être remplacés par eux, et venir pour 10 heures à la grand' messe du bourg. Il n'en serait plus ainsi si la messe avait lieu à 8 h 1/2 à Odet. Elle ne finirait pas avant 9 h 1/4, et les parents n'auraient plus le temps voulu pour faire 5 kilomètres avant 10 heures.

 

Lettre du 23 janvier 1913

Ergué-Gabéric + 23 janvier 1913

Monsieur le Vicaire général [2],

Après avoir parlé entre nous du jour des confessions à Odet, nous avons décidé que l'un des vicaires s'y rendrait pour 2 heures la veille du 3ème dimanche du mois, à moins que ce jour ne soit la veille ou de Pâques, ou de la Toussaint ou de Noël, dans ce cas, l'on irait confesser à Odet le samedi précédent.

Si quelque grande fête, comme l'Ascension, l'Assomption, l'Immaculée Conception tombait dans la semaine qui suit le 3e dimanche, on y confesserait la veille de ces fêtes, et cela remplacerait le 3ème samedi du mois.

Messieurs les vicaires confesseraient à tour de rôle à Odet. Monsieur Breton commenceraient le 3eme samedi de Février.

L'on annoncerait à la messe d'Odet le jour des Confessions, huit jours à l'avance.

Veuillez agréer, Monsieur le Vicaire général, l'assurance de mon plus profond respect en N.S.J.C.

L. M. Lein, prêtre

P.I. Pendant le temps pascal, les messes de chapelles sont supprimées, excepté à Odet.

Nous pensons qu'on pourrait à cause du temps pascal s'abstenir également d'aller confesser à Odet le samedi des Rameaux, quand ce samedi serait le 3e du mois : l'on pourrait y aller un autre jour.

Lettre du 29 janvier 1913

Ergué-Gabéric + 29 janvier 1913

Monsieur le Vicaire général [2],

J'ai été fort surpris ce matin en recevant votre lettre.

Vous me disiez l'autre jour que Monseigneur devait prévenir Monsieur Bolloré des décisions prises par sa Grandeur. Et vous me dites aujourd'hui d'aller les lui annoncer moi-même.

Loin de moi, Monsieur le vicaire général, la pensée de vouloir rompre avec la famille Bolloré : je dois m'en occuper comme de mes autres paroissiens.

J'ai fait une visite la veuille du premier de l'an à Mr Bolloré. Il n'a pas été question entre nous de l'affaire en litige. Voilà la fin de janvier, et j'attends encore une visite de sa part.

Je trouve donc que, dans les circonstances actuelles, et surtout que Mr Bolloré s'est adressé directement à l'administration diocésaine, en m'invitant à aller moi-même à Odet annoncer à Mr Bolloré la décision prise à son égard (d'ailleurs comment l'acceptera-t-il ?), vous me chargez d'une chose que j'estime au-dessus de mes forces.

Veuillez agréer, Monsieur le Vicaire général [2], l'assurance de mon plus profond respect en N.S.

L.M. Lein prêtre

3 Documents originaux

Documents d'archives

Lieu de conservation : Archives Diocésaines de Quimper.

 

Série P – Paroisse d'Ergué-Gabéric

4 Annotations

  1. Vicaire général, g.n.m. : autrefois appelé grand-vicaire, clerc et prêtre qui, muni du pouvoir exécutif ordinaire général, seconde un évêque diocésain, dans l’exercice de son gouvernement au sein du diocèse. Source : Wikipedia. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
  2. Vicaire général, g.n.m. : autrefois appelé grand-vicaire, clerc et prêtre qui, muni du pouvoir exécutif ordinaire général, seconde un évêque diocésain, dans l’exercice de son gouvernement au sein du diocèse. Source : Wikipedia. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 2,0 2,1 2,2]


Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric.

Date de création : Février 2016    Dernière modification : 3.02.2016    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]