Nous avons exposé des faits matériels dont la vérification sur les lieux mêmes mettra un terme à toutes assertions contradictoires ; nous la demandons avec insistance.
Qu'il nous soit encore permis de vous faire observer, Monsieur le Préfet, avec quelle légèreté et le peu de réflexions ce projet plus qu'extraordinaire a été conçu ; en effet a-t-on songé aux suites de la construction d'une église et autres édifices publics sur un plateau aussi élevé, sans le moindre abri, exposé à tous les coups de vent et aux ouragans si répétés ou si violents sur notre littoral ?
A-t-on pensé, disons-nous, aux toitures dont une partie sera enlevée, ou au moins fortement endommagée annuellement. A-t-on oublié que le clocher du bourg actuel, quoique solidement édifié en bonnes pierres de taille, et quoique abrité a été renversé par le coup de vent d'avril 1838 ? Ce sont des faits ou des prévisions que l'expérience interdit de dénier ; on répondrait peut-être que l'on plantera des arbres, et que l'on sèmera des pins maritimes, mais outre que ce serait encore une dépense considérable, dans combien d'années cet abri sera-t-il protecteur des toitures ; pourra-t-on même les obtenir sur un terrain d'argile compact qui se fend à la moindre sécheresse, là où feu M. De la Marche, riche propriétaire de Lezergué, le plus habile planteur du siècle dernier dans ce pays n'a eu après plus de 60 ans que quelques arbres rabougris et étiolés par les vents de mer.
A-t-on enfin prévu les frais d'entretien annuel de couvertures exposés à des désastres inévitables sur une pareille élévation sans nul abri ni de près ni de loin.
Les sections de Kerdévot ne pourraient communiquer avec le nouveau bourg, il faudrait donc faire un nouveau chemin, à moins qu'on n'ait la pensée de les assujettir à remonter le chemin de Quimper à Elliant jusqu'à sa jonction à celui de Coray, et de là remonter au nouveau bourg (*).
Nous sommes avec le plus profond respect, Monsieur le Préfet, Vos très humbles et très obéissants serviteurs.
Veuve Favé ; Rerdire, receveur principal du domaine, propriétaire de Kergonan-Liziart , Le Favre, électeur ; Guejavet, conseiller, Le sieur Petton fils, propriétaire de Bétan ; Crédou électeur ; ...
(*) : Ainsi de tous côtés que ... pour la commune tant pour le présent que pour l'avenir, nous terminons, Monsieur le Préfet, en vous répétant nos rappels de vérifications, et d'une décision si nécessaire pour mettre enfin un terme aux souffrances de tant d'intérêts et à la ...
Devant nous Hervé Lezache adjoint maire de la commune d'Ergué-Gabéric, délégué par le maire de cette commune le 19 mai 1840 pour recevoir la réclamation ou opposition des habitants dans l'enquête de Comodo et incomodo ouverte à la mairie de cette commune, relativement au déplaceùment du chef-lieu bourg pour l'établire sur le territoire de Lestonan
- Veuve Joseph Hemidi, propriétaire du Bourg : X
- Jean Crédou, propriétaire de Kerlavian : X
- Jean lLe Bloch, domanier du Méoüet Bras : X
- Veuve Offret, domanier du Bourg : X
- Louis Le Bacon, fermier de Sulvintin : X
- Guillaume Hémidi, domanier au Réunic : X
- Pierre Rolland, fermier du lieu de Kergamon : X
- Jean Hénaff, fermier du Bourg : X
- Pierre Hémidi, fermier de Kerdohal : X
- Jean Pennanech, propriétaire de Kerdilès : X
- Yves Le Brusque, propriétaire de Kerourvoa : X
- Jean-Yves Le Berre, propriétaire du Castel : X
- ...
- (67 noms et croix)
Nous soussigné adjoint de la Mairie d'Ergué-Gabéric, attestons que les contribuables dénommés ci-dessys, adhèrent à la pétition adressée à Mr le Préfet le 19 février courant, et ont fait leur croix ne sachant signer.
Ergué-Gabéric, le 19 février 1842, h: Lozach.
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