24 avril 1809
Monseigneur,
Accusé devant votre grandeur d'avoir antièrement négligé mes devoirs d'ecclésiastique et de pasteur et d'être devenu un homme de la terre, mon devoir est de me justifier. Ce que j'ai la confiance de faire plainement en répondant directement et selon l'exacte vérité à tous les chefs d'accusation portés à votre tribunal. Les voici comme ils sont restés imprimés dans ma mémoire :
1°. j'ai toujours manqué de faire l'instruction les dimanches et fêtes.
2°. je les fais mal.
3°. j'ai manqué d'être exacte à écouter les personnes qui se présantaient au tribunal de la pénitence.
4°. j'ai manqué d'aller aux malades quand on m'y appelait.
5°. j'ai jetté cette corvée sur mon vicaire.
6°. devenu fermier, je m'occupe au labourage ou cela me divertit de mon devoir essentiel.
7°. j'ai fait des acquisitions.
J'avoue ici devant Dieu et devant votre grandeur que, si tout cela est véritable, je suis un homme bien malheureux, un homme bien indigne de sa vocation, qui a trompé les vues de ses supérieurs et qui s'est encore plus trompé lui-même.
Mais 1°. je puis dire avec certitude ...
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