Pendant plusieurs siècles toutes les paroisses voisine y accouraient en procession tous les ans le 15 août. Des morceaux de béquilles et autres ex-votos se voyaient accrochés aux murs en témoignage de reconnaissance des pèlerins. À la Révolution française, Coatquéau, dans nos montagnes d'Arrée, fut une citadelle de la foi catholique. Pendant que le recteur de Scrignac, Monsieur Bernard, se mourait en prison, et que les deux vicaires étaient en exil, Monsieur Klaoda Jégou, curé de Coatquéau, sous l'impulsion de Monsieur Le Coz recteur de Poullaouen qui devait mourir bientôt à Brest sur l'échafaud, organisait clandestinement le culte et administrait les sacrements à ses compatriotes jusqu'au jour où il trouva la mort en 1796 dans l'accomplissement de son saint et périlleux ministère.
Pendant la dernière guerre, alors que la chapelle n'était plus qu'une lamentable ruine, les mères venaient encore prier pour leurs enfants mobilisés..
Il y aura bientôt deux ans que je suis recteur de cette paroisse. Mon premier acte en y arrivant fut d'acheter à la municipalité la chapelle en ruines de Toull-ar-Groaz qu'elle venait de mettre en vente. Elle a été relevée depuis et l'inauguration en a eu lieu il y a un an. Cette année, j'ai restauré à Péridec la chapelle de Saint-Nicolas qui se trouvait également en ruines. En 1933, si vous voulez bien écouter ma requête, j'essaierai avec le concours de mes paroissiens de ressusciter Coatquéau de ses ruines. Les moellons que vous y avez laissés, bien qu'il me semble qu'ils diminuent quelque peu de temps en temps, suffiraient presque à cette reconstruction.
La bonne Vierge de Coatquéau, qui doit pleurer sur les ruines de son antique église où elle vit pendant tant de siècles ses montagnards accourir avec piété, vous bénira et vous le rendra au centuple. Je fais donc le vœu pour que vous vouliez bien m'accorder une réponse favorable. »
(lettre du 3 octobre de l'abbé Perrot à Ronan [2] Bolloré)
Je savais en lui écrivant que je m'adressais à un chrétien, à un homme de cœur, et je ne fus pas déçu. Quelques jours plus tard, Monsieur Bolloré me répondit très favorablement, et me fit don du terrain et de pierres restantes, c'était plus que ce j'avais pu espérer. Il en restitua même d'autres de l'ancienne chapelle qui n'avaient pas servi à la construction de la chapelle Sainte-Thérèse. Il était aussi dans son intention de restituer le calvaire, car James Bouillé le fera figurer sur le dessin de sa maquette. Monsieur Bolloré deviendra un des bienfaiteurs de Koad Keo, et en remerciement, une des trois cloches de la chapelle portera son prénom Ronan.
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