Présentation en séance du 26 mars 1903 :
[p.XIV] Vicomte de Villiers du Terrage : Les recherches de l'or en Basse-Bretagne. Les membres de la Société écoutent avec un particulier intérêt la liste des mines et minières de Bretagne donnée par le baron et la baronne de Beausoleil. M. Guyader [2] fait remarquer que ces extraordinaires prospecters ont oublié de signaler un gisement d'or s'il faut admettre une tradition populaire à Quimper d'après laquelle les eaux de l'Odet rouleraient, particulièrement au Stang-Ala, quelques paillettes d'or.
[p.70] D'après de vagues traditions il en aurait été de même dans plusieurs parties de l'Armorique, mais de nos jours, c'est surtout dans le lit de la Vilaine que la présence de paillettes d'or a été constatée (Notes BASF : On pourrait en trouver aussi dans l'Odet, au Stang-Ala, M. Guyader).
[p.71] § Au commencement du 15e siècle ...
Au commencement du 15e siècle les ducs, à l'imitation des rois de France, se préoccupèrent de l'exploitation fort arriérée des mines de Bretagne par rapport aux mines de l'Allemagne auxquelles l'emploi de la poudre.
Vers 1420, le duc Jean V fit venir un nommé Claude Latréba, ouvrier et apureur (sic) des mines d'argent, qui arriva d'Allemagne avec ses compagnons et serviteurs. Pour l'encourager il lui fut accordé de grands privilèges, entre autres celui de prendre dans les bois du duc et ceux des particuliers, tout ce qui serait nécessaire à son exploitation.
[p.72-73] Au commencement du 16e siècle, peut-être sous l'impression produite par l'annonce de la découverte des mines de l'Amérique, la question de l'existence des mines d'or en France paraît avoir pris une certaine importance également en Bretagne. Les pièces suivantes, tirées des registres de la chancellerie de Bretagne et dont j'ai pris copie aux archives de la Loire-Inférieure (Note EVDT : Ces documents n'ont été fournis par M. Léon Maître sur une indication de M. Bourde de la Rogerie) en sont une preuve. Voici les termes de la première pièce :
« Devant mondit sieur le vendredi 25e jour de septembre audit an (1506). Mandement adreczé à maistre Jehan Gibon auditeur de la chambre des comptes et maistre Franczoys Le Saux de ladite chambre, une secretaire de ladite compaignie, quant affin de se transporter ès parties de Kemper Corentin ou l'on dyt y avoir myne d'or, pour dessentir la vérité affin d'en advertir le Roy et la Royne. »
§ La seconde pièce constate l'enregistrement ...
La seconde pièce constate l'enregistrement de « lettre présentée pour être scellée contenant évocations pour François Guillard à l'encontre de Jean Moreau, Loys Moreau et autres qui ont excédé Salmon Honoré son commis à faire besogne soubz luy aux mines qui ont esté trouvées ès parties du dit Kemper Corentin (7 février 1509) ».
Ce Guillard devait exercer sa surveillance au nom du prince, car son nom se retrouve en 1519 sur les registres de la chancellerie comme membre « d'une commission adressée aux juges de Cornouaille, Carhaix, Morlaix et Landreguer pour François Guillard l'un des gens des comptes, afin de faire enqueste et information de certains larcincs faits ès mines d'estain, plomb, cuivre, vif argent et autres métaux, fors l'or, en ce pays et duché de Bretagne et de procéder vers les délinquants tant par prise de corps que par ajournement. »
L'exception faite pour l'or donne lieu à supposer que la production de ce métal n'était pas une quantité négligeable et que son exploitation devait être soumise à une réglementation particulière.
[p.75] Vers 1625, le baron de Beausoleil rentra en France et obtint de M. le marquis d'Efliat, une commission (lettre d'attache) qui s'appuyant sur le résultat de ses recherches, l'autorisait « à se transporter dans les provinces, afin d'ouvrir des mines, d'en faire des essais, d'en donner fidèle avis, pour arrester par après ce que nous verrons à l'avantage des affaires de Sa Majesté. »
[p.80] Une liste très complète des mines de Bretagne que la baronne dit avoir été égarée ou volée, a été publiée par Gobet qui en a retrouvé une copie comprenant les sept évêchés. Pour donner une idée des travaux de ces minéralogistes, j'en reproduirai plus loin ce qui concerne le Finistère, évêchés de Cornouailles, Léon et Tréguier.
[p.86] Avant de terminer cette énumération bien faite pour décourager les chercheurs d'or dans le Finistère, je dois cependant faire une dernière observation au sujet de la mine signalée en 1506 ès partyes de Quimper § Son emplacement n'est pas indiqué ...
Son emplacement n'est pas indiqué, mais cependant je la placerais à la montagne du Ris, près Douarnenez. En effet, les recherches de 1506 n'étaient probablement pas oubliées au bout d'un siècle et leur existence n'a pu échapper aux Beausoleil dans leur très minutieuse exploration. Aussi me prait-il évident que cette ancienne mine d'or figurant pour cette région sur la liste des Beausoleil. Voici en quels termes : « Au Ry, près Douarnenez, sur le bord de la mer, une riche mine qui contient plusieurs rameaux d'or, argent et cuivre ».
[p.87-88] Extrait d'une liste des mines de Bretagne recueillie et publiée en 1779 par Nicolas Gobet.
Evêché de Cornouailles.
Près Quintin, mine d'argent [...]
Au Ry proche Douarnenez sur le bord de la mer, une riche mine qui contient plusieurs rameaux d'or, d'argent, de cuivre. [...]
Près la Paroisse de Loccenan (Locronan), chez Monsieur le Marquis de Mené, une riche mine d'argent contenant beaucoup d'or. [...]
Sur le chemin de Quimper à Rosporden proche Le Cluyon, une mine d'argent. [...]
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