VILLIERS DU TERRAGE, Edouard (de) - Les recherches de l'or dans le Finistère - GrandTerrier

VILLIERS DU TERRAGE, Edouard (de) - Les recherches de l'or dans le Finistère

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Image:LivresB.jpgCatégorie : Media & Biblios  

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VILLIERS DU TERRAGE (Edouard / de), « Les recherches de l'or dans le Finistère », dans BSAF 1903, Société Archéologique du Finistère, Quimper, 70-89
Titre : Les recherches de l'or dans le Finistère
Auteur : VILLIERS DU TERRAGE Edouard / de Type : Article
Edition : Société Archéologique du Finistère Publication : BSAF 1903
Impression : Quimper Année : 1903
Pages : 70-89 Référence : -

[modifier] Notice bibliographique

Couverture

L'or du Stangala, Hervé Inisan, photographe du livre « Quimper et l'Odet, Belles de Cornouaille »
Autres lectures : « Le site naturel protégé du Stangala » ¤ « DOUGUET Jean-François - Le Stangala » ¤ « BIET Marie-Christine & INISAN Hervé - Quimper & l'Odet Belles de Cornouaille » ¤ « Rouillen, ar Rouilhenn » ¤ « La mine d'antimoine à Kerdévot/Niverrot en Ergué-Gabéric » ¤ « 1812-1829 - Un bassin houiller délimité à l'est par le puits et dépôt du Cluyou » ¤ 

Anciens Minéralogistes de Gobet, Inventaire Beausoleil

« La Monnaie des ducs de Bretagne » d'Yves Coativy

Cet article du vicomte Edouard de Villiers du Terrage [1] dans le Bulletin de la SAF de 1903 donne de précieuses informations sur les documents d'archives mentionnant la présence d'or et d'argent en Bretagne, et en particulier en région quimpéroise.

Le premier document d'archive, daté de 1506, mentionne la présence d"une mine d"or « ès parties de Kemper Corentin », ce qui fait réagir le poète Frédéric Le Guyader [2] dans la présentation de l'article en évoquant « une tradition populaire à Quimper d'après laquelle les eaux de l'Odet rouleraient, particulièrement au Stang-Ala, quelques paillettes d'or » Cf ci-contre une magnifique photo du site "doré" du Stangala par l’aquarelliste et photographe Hervé Inisan (cliquez sur la vignette pour admirer de plus près les reflets dorés !).

Un deuxième document de 1509, également conservé aux Archives Départementales de Loire-Atlantique, mentionne ces « mines qui ont esté trouvées ès parties du dit Kemper Corentin ». Ensuite, un siècle plus tard, le baron et la baronne de Beausoleil sont mandatés en 1625 par le surintendant royal des Mines pour inventorier et développer l'activité minière de toutes les provinces françaises. Leur inventaire des mines bretonnes a été publié en 1779 par le minéralogiste Nicolas Gobet.

On n'y trouve pas explicitement la mine d'or « ès parties » de Quimper-Corentin. On découvre par contre une mine d'argent « proche Le Cluyon  », c'est-à-dire près du manoir du Cleuyou en Ergué-Gabéric : a priori elle était située au sud de la route d'Elliant, en pleine vallée du Jet. Tout près de là, vers le chemin de Coray, près du pont du Cleuyou, au lieu appelé plus tard « Terres Noires » et/ou « Rouillen », l'ingénieur Christophe Mathieu de Noyant fait en 1752 des recherches minières en y creusant un puits.

Pour ce qui concerne la localisation de la mine d'or de 1506-1509, Villiers du Terrage émet l'hypothèse qu'elle pourrait être celle que Beausoleil/Gobet ont inventorié « au Ry proche Douarnemez ». Dans sa thèse « La monnaie des ducs de Bretagne de l'an mil à 1499 » publiée en 2016 aux Presses Universitaires de Rennes, Yves Coativy préfère l'hypothèse d'une assimilation à la mine d'or du Nivet près de Locronan.

Du fait de l'éloignement respectif de Douarnenez ou Nivet/Locronan par rapport à Quimper, on peut néanmoins exprimer un doute. N'y aurait-il pas eu une autre mine d'or qui soit vraiment « ès parties de Kemper Corentin » et donc un peu plus près du Stangala  ?

Compilation des passages de l'article de Villiers de Terrage en lien avec Ergué-Gabéric et le Stangala :

Présentation en séance du 26 mars 1903 :

[p.XIV] Vicomte de Villiers du Terrage : Les recherches de l'or en Basse-Bretagne. Les membres de la Société écoutent avec un particulier intérêt la liste des mines et minières de Bretagne donnée par le baron et la baronne de Beausoleil. M. Guyader [2] fait remarquer que ces extraordinaires prospecters ont oublié de signaler un gisement d'or s'il faut admettre une tradition populaire à Quimper d'après laquelle les eaux de l'Odet rouleraient, particulièrement au Stang-Ala, quelques paillettes d'or.


[p.70] D'après de vagues traditions il en aurait été de même dans plusieurs parties de l'Armorique, mais de nos jours, c'est surtout dans le lit de la Vilaine que la présence de paillettes d'or a été constatée (Notes BASF : On pourrait en trouver aussi dans l'Odet, au Stang-Ala, M. Guyader).


[p.71] § Au commencement du 15e siècle ...


[p.72-73] Au commencement du 16e siècle, peut-être sous l'impression produite par l'annonce de la découverte des mines de l'Amérique, la question de l'existence des mines d'or en France paraît avoir pris une certaine importance également en Bretagne. Les pièces suivantes, tirées des registres de la chancellerie de Bretagne et dont j'ai pris copie aux archives de la Loire-Inférieure (Note EVDT : Ces documents n'ont été fournis par M. Léon Maître sur une indication de M. Bourde de la Rogerie) en sont une preuve. Voici les termes de la première pièce :

« Devant mondit sieur le vendredi 25e jour de septembre audit an (1506). Mandement adreczé à maistre Jehan Gibon auditeur de la chambre des comptes et maistre Franczoys Le Saux de ladite chambre, une secretaire de ladite compaignie, quant affin de se transporter ès parties de Kemper Corentin ou l'on dyt y avoir myne d'or, pour dessentir la vérité affin d'en advertir le Roy et la Royne. »

§ La seconde pièce constate l'enregistrement ...


[p.75] Vers 1625, le baron de Beausoleil rentra en France et obtint de M. le marquis d'Efliat, une commission (lettre d'attache) qui s'appuyant sur le résultat de ses recherches, l'autorisait « à se transporter dans les provinces, afin d'ouvrir des mines, d'en faire des essais, d'en donner fidèle avis, pour arrester par après ce que nous verrons à l'avantage des affaires de Sa Majesté. »


[p.80] Une liste très complète des mines de Bretagne que la baronne dit avoir été égarée ou volée, a été publiée par Gobet qui en a retrouvé une copie comprenant les sept évêchés. Pour donner une idée des travaux de ces minéralogistes, j'en reproduirai plus loin ce qui concerne le Finistère, évêchés de Cornouailles, Léon et Tréguier.


[p.86] Avant de terminer cette énumération bien faite pour décourager les chercheurs d'or dans le Finistère, je dois cependant faire une dernière observation au sujet de la mine signalée en 1506 ès partyes de Quimper § Son emplacement n'est pas indiqué ...


[p.87-88] Extrait d'une liste des mines de Bretagne recueillie et publiée en 1779 par Nicolas Gobet.

Evêché de Cornouailles.

Près Quintin, mine d'argent [...]

Au Ry proche Douarnenez sur le bord de la mer, une riche mine qui contient plusieurs rameaux d'or, d'argent, de cuivre. [...]

Près la Paroisse de Loccenan (Locronan), chez Monsieur le Marquis de Mené, une riche mine d'argent contenant beaucoup d'or. [...]

Sur le chemin de Quimper à Rosporden proche Le Cluyon, une mine d'argent. [...]

[modifier] Les pages BSAF et Gobet

[modifier] Complément : thèse d'Yves Coativy

Chapitre VII. Les sources d’approvisionnement des ateliers monétaires. Les mines. La législation minière.

[27] En Bretagne comme dans le reste de la France médiévale, le sous-sol appartient au duc qui peut en déléguer l’exploitation. Au xve siècle, la chancellerie en a bien conscience, quand elle précise en 1423 que Jean de Penhoët peut jouir des revenus de sa mine selon le droit des fiefs du royaume de France. Le duc lui donne congé et licence pour ouvrir une mine d’argent sur ses terres, autorisation renouvelée en 1434. Le propriétaire du sol, ici un seigneur châtelain, ne peut donc pas ouvrir une mine sur ses terres comme il l’entend, mais doit en référer au prince. Par la suite, Hévin confirme cet état de fait dans son Commentaire de la coutume de Bretagne : « Quoique les mines d’or et d’argent appartiennent aussi naturellement aux particuliers, dans le fonds desquel elles sont, que les carrières, on en fait un droit prohibitif au prince. »

[28] La mise en exploitation de la mine est aussi du ressort du prince. En 1509, le roi autorise Salmon Honoré à exploiter des mines en Cornouaille [n.97]. Les textes de 1423 et 1434 indiquent aussi que le concessionnaire de la mine reçoit le privilège de prendre tout le bois nécessaire, quelqu’en soit le propriétaire, ainsi que tout ce dont il a besoin. Cela donne lieu à des réclamations dont Jean de Penhoët se fait l’interprète, et finalement, le duc ne maintient pas l’autorisation primitive. Désormais, les mineurs doivent recevoir le consentement des propriétaires avant de se servir, et les dédommager. L’exploitant doit verser au duc une partie de la production, mais le pouvoir s’engage à indemniser les dégâts causés sur les terrains d’autrui. Il est difficile d’appréhender le paiement des taxes. Le droit d’exploiter est donné « de grace especialle », et le duc l’accorde, « pourveu que nous soyons payez de nos deniers en tels cas accoustumés ». La décision est prise en conseil, preuve de son importance, et peut-être aussi de sa nouveauté.

 
  • Note 97 : Villiers du Terrage, « Recherche de l’or… », BSAF, 1903, p. 71-72. Cette mine, située es parties de Quimper Corentin, est probablement à l’origine d’une tradition populaire qui veut que l’Odet charrie des paillettes d’or au niveau du Stangala à Quimper, Guyader, « Compte rendu », BSAF, 1903, p. xiv.

La mine de Névet.

Histoire et légende.

[46] Deux documents évoquent la mine de Locronan, sans la nommer ni la localiser précisément. Le premier date du 25 décembre 1506. C’est un « mandement à maître Jehan Gibon, auditeur à la Chambre des comptes, de se transporter es parties de Kemper-Corentin où l’on dit y avoir mine d’or, pour dessentir la verité afin d’en avertir le roy et la reyne [n.161] ».

[47] Malgré sa sobriété, cette mention nous donne quelques informations utiles. Tout d’abord, la mine d’or est connue au début du xvie siècle, et elle est même en activité. De plus, l’intérêt du pouvoir n’est pas émoussé puisqu’il envoie quelqu’un d’important, un auditeur des Comptes. Enfin, la propriété royale du sous-sol nous est rappelée implicitement. En 1509, François Guillart, commis aux mines, semble rencontrer quelques difficultés dans l’exploitation de la mine. Il a délégué « Salmon Honoré pour commis à faire besoigner […] aux mines qui ont esté trouvées es parties dudit Kempercorentin [n.162] ». L’or est donc fréquemment signalé dans la région, en particulier à Locronan et Kerlaz. Sa présence est à mettre en relation avec le granite de cette région, auréolé d’une zone aurifère

  • note 161 : ALA B 16 f° 114.
  • note 162 : ALA B 18, f° 21.

[modifier] Annotations

  1. Edouard de Villiers du Terrage (1849-19xx) : inspecteur général des Pont-et-Chaussés, vicomte propriétaire du château de Kerminihy en Rosporden, vice-président de la société archéologique du finistère, auteur de nombreuses études et publications historiques finistèriennes : § Publications [Ref.↑]
  2. Frédéric Le Guyader (1847-1926), originaire de Brasparts, est un poète et dramaturge breton. Membre de la Société Archéologique du Finistère, il est bibliothécaire de la ville de Quimper. Il publie notamment « La reine Anne », « L'ère bretonne », « La Chanson du cidre » et « Quimper théâtre ». [Ref.↑ 2,0 2,1]


Thème de l'article : Fiche bibliographique d'un livre ou article couvrant un aspect du passé d'Ergué-Gabéric

Date de création : Décembre 2017    Dernière modification : 18.04.2018    Avancement : Image:Bullgreen.gif [Fignolé]