2. Liasse dossier démission
2e division. Bureau de l'Infanterie.
Leguay Guillaume, capitaine au 81e Régiment.
Décision du 16 pluviose an 13 (5 Février 1805) qu'il considère comme ayant abandonné son emploi.
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5. Lettre de Leguai
Demande de révocation, de remplacement, et demande de remplacement en activité.
A son Excellence le Ministre de la guerre, Monseigneur;
Guillaume François Leguai, fils d'un propriétaire estimé du département de la Manche, âgé de 31 ans, est entré volontairement, à l'âge de 16 ans, dans la garde nationale soldée de Paris ; revenu dans son département, à l'âge de 18 ans, il a servi volontairement un an dans la Gendarmerie Nationale de Coutances ; et a ensuite été nommé capitaine du 9e bataillon de la Manche, dont était chef Mr Bonté, actuellement colonel du 81e régiment d'infanterie de ligne ; la bonne intelligence a établi l'amitié et même l'intimité entre les deux compatriotes, Bonté et Leguay ; ils ont partagé les dangers de la guerre de la révolution, et ont avancés successivement l'un en grade et l'autre en ancienneté, puisqu'il est maintenant le plus ancien capitaine de 1ère classe du même régiment.
Le sieur Leguay a toujours joui de l'estime et tous ses supérieurs, de l'amitié de tous ses camarades, et de l'attachement et de l'obéissance la plus aveugle de tous ses subordonnés.
Le régiment se trouvant en garnison dans le département du finistère, Mr Bonté [1] y contracta un mariage avec une très riche propriétaire du pays. Le sieur Leguay y fit également connaissance avec une famille très honnête dans laquelle il avait l'espérance de faire un mariage avantageux, mais le régiment étant parti subitement pour rejoindre l'armée qui a vaincu à Maringo, le sieur Leguay a obtenu un congé et a contracté à Quimper le mariage projetté dans le moment où se faisai(en)t les grandes promotions à Paris.
§ Cet établissement ayant outrepassé le terme du congé ...
Cet établissement ayant outrepassé le terme du congé et la nouvelle famille du sieur Leguay témoignant le désir de le voir près d'elle dans un état sédentaire, il eut la faiblesse de céder à ces instances et de donner sa démission qui fut refusée par le Conseil d'administration, et par une lettre de Votre excellence en date du 25 vendémiaire. Alors le sieur Leguay changea le vœu de sa famille et songea sérieusement à suivre la carrière militaire et à se rendre à son poste ; mais en passan(t) à Paris il rencontra son Colonel qui pressa son retour au régiment, en le menaçant du Ministre et des primes militaires. Le sieur Leguay a continué sa route pour Besançon où le régiment était en garnison ; en arrivant il a été mis aux arrêts de rigueur, et à l'arrivée du Colonel il a reçu de sa main une lettre de vous, Monseigneur, qui ordonne son remplacement, pour avoir outrepassé son congé, et copie de la lettre de M. Bonté vous avait écrite pour solliciter lui seul, ce remplacement.
Le sieur Leguay reçut cette nouvelle en homme qui connaît et respecte la subordination sans plaintes ni murmures, et sans se permettre la moindre réflexion sur la variation et la contradiction des intentions de son colonel, qu'il se voit à regret obligé d'exposer à Votre Excellence.
En effet M. Bonté semble avoir oublié tous les bons sentiments qui l'avoient si souvent animé pour le sieur Leguay, tous les bons témoignages qu'il avait rendus de lui, pour vexer et persécuter son compatriote et son plus ancien compagnon d'armes.
Il veut forcer le sieur Leguay à rester très utile au régiment quand celui-ci fut un seul moment poussé d'offrir sa démission.
Il force le sieur Leguay à quitter la carrière militaire, quand celui-ci est plus que jamais décidé à la continuer.
Enfin, il était bien inutile de presser e sieur Leguay à rejoindre le régiment, faire un voyage dispendieux, quand il sollicitait lui-même le remplacement d'un officier qu'il estimait et estime encore.
Le sieur Leguay, pour la révocation de cette décision rigoureuse, a recours à vous, Monseigneur, le détail et la nature de ses services sont consignés dans le brevet dont copie est ci-jointe et les notes qui se trouvent sur son compte dans les Bureaux de la Guerre.
En conséquence supplie Votre Excellence de lui accorder son remplacement dans son même grade, pour y recueillir les fruits naturels de quinze ans de service et se dévouer encore à son pays.
Il vous présente, Monseigneur, ses salutations les plus respectueuses. (signature Leguai) chez M. Dulucé, rue Colbert à la Bibliothèque Nationale.
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6. Lettre n° 2 suite à révocation
Demande de révocation, de remplacement, et demande de remplacement en activité.
A son Excellence le Ministre de la guerre, Monseigneur;
Guillaume François Leguai, capitaine de grenadiers au 81e régiment d'infanterie, âgé de 31 ans, qui a servi honorablement, et sans interruption depuis le 7 septembre 1790, ainsi qu'il est certifié par son brevet du 3 prairial an onze (23 Mai 1803) dont la copie est ci-jointe ; jouissant de l'estime de ses supérieurs, de l'amitié de ses camarades et de ses subordonnés se reposait sur ses services, pour obtenir de l'avancement ; mais se trouvant en congé dans le département du finistère pour y conclure un mariage avantageux, au moment des grandes promotions ; il a été fort étonné, en rejoignant son régiment, de recevoir, des mains de son colonel, une lettre de vous, par laquelle vous ordonnez son remplacement pour avoir outrepassé son congé. Le sieur Leguai a obéi, mais il a fait de suite le voyage de Paris pour réclamer auprès de Votre Excellence , la révocation de cette décision rigoureuse et son remplacement dans le même grade pour recueillir les fruits de quinze années de service et se dévouer encore à son pays.
Il présente à Votre Excellence ses salutations les plus respectueuses. (Signature Leguai) chez Mr Delacé, rue Colbert à la Bibliothèque Nationale n° 280.
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7. Lettre de démission
Je soussigné Guillaume François Leguay capitaine des grenadiers au 1er bataillon du 81e régiment d'infanterie de ligne ...
invite les citoyens membres composant le Conseil d'administration dudit régiment de vouloir bien accepter et faire accepter par le Ministre la démission que je donne de mon grade de capitaine de grenadiers audit corps. Des intérêts de famille et les circonstances actuelles nécessitant de moy ce sacrifice devenu nécessaire au bonheur de marié et ne me permettant pas de parcourir plus longtemps la carrière militaire.
A Besançon, le 1er messidor an 13 (20 Juin 1805). Leguai.
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7bis. Réception de la démission
Le sieur Leguay offre la démission de son emploi de capitaine au 81e régiment, motivée sur des intérêts de famille et sur des circonstances qui l'obligent à faire ce sacrifice nécessaire à son bonheur.
Le colonel en priant le Ministre d'accepter cette démission déclare que le sieur Leguay est sur le point de faire un mariage avantageux qui ne pourra se conclure que lorsqu'il sera dégagé de l'état militaire.
Cet officier, né à Tessy (Manche), sert de 1790.
Capitaine le 11 septembre 1793.
Il est ainsi noté dans la revue impériale de l'an 11 : « Instruction, bravoure, moralité, susceptible d'avancement, est propre pour être membre du nouveau Conseil ».
N° 3. Démission refusée. Congé de 3 mois. Avis le 29 vendémiaire..
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8. Lettre du ministre
9. Lettre du conseiller
10. Rapport au ministre
11. Lettre du colonel Bonté
Paris le 28 nivose an 13e (18 Janvier 1805)
Le colonel du 81e régiment d'infanterie de ligne au ministre de la guerre. Monseigneur,
J'ai l'honneur de vous rendre compte que Mr Leguai, capitaine au régiment que je commande, et qui avait obtenu de vous un congé de trois mois sans appointements, lequel congé est expiré du 15 brumaire dernier (6 Novembre 1804), n'a pas [...] rejoint le régiment ; cet officier avait demandé sa démission à Monsieur le Maréchal, et d'après les notes favorables que je lui avais prudemment données, Son excellence, avait refusé de l'accepter.
Aujourd'hui, Monsieur Leguai, prolonge son congé sans aucune autorisation et ne donne pas de ses nouvelles, il est de mon devoir, Monseigneur, de vous en instruire, et également utiles au bien des service, qu'il soit prononcé définitivement sur le sort de cet officier qui abuse de vos bontés, et qui sous le prétexte d'une démission demandée reste absent d'un corps où il met des entraves à l'avancement réclamé par ses camarades.
Je vous prie de me donner vos ordres relativement à M. Leguai et vous assure du plus respectueux dévouement avec lequel j'ai l'honeur d'être.
Monseigneur, votre très humble et très obéissant subordonné, (signature Bonté).
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12. Lettre du major
13. Lettre du ministre
14. Lettre de Leguai
Quimper, le 13 fructidor an 12 (31 Août 1804)
A son excellence le maréchal Bertier ministre de la guerre.
Le Guay capitaine de la 1ère compagnie de grenadiers au 81e régiment d'infanterie. Monseigneur,
J'ai profité du congé que vous avez bien voulu m'accorder par votre lettre en date du 28 messidor dernier (17 Juillet 1804).
A mon arrivée dans mes foyers je n'ai fait que me confirmer de plus en plus dans l'opinion que ma présence était indispensablement nécessaire dans ma famille.
Après avoir tout fait pour tâcher de continuer à être utille à ma patrie dans le métier des armes, j'ai acquis la certitude de ne pouvoir le faire sans compromettre une fortune, et même une [...] agréable qui m'était refusée. Enfin, Monseigneur, après de [...] réflections, après avoir pesé les conséquences qui pouvaient résulter du sacrifice que je lui contraint de faire, je vous prie de vouloir bien accepter la démission de mon grade de capitaine que j'ai eu l'honneur de vous faire passer dans le courant de messidor dernier.
Croyez, Monseigneur, que les motifs et les engagements [...] ont pu seuls me guider dans cette démarche. Recevez mes salutations les plus respectueuses. (signature Leguai).
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14bis. Réception de la démission
Le sieur Leguay offre la démission de son emploi de capitaine au 81e régiment d'Infanterie, il annonce que son arrivée dans ses foyers (le ministre lui a accordé un congé de 3 mois lors de sa 1ère demande de démission), il a de plus en plus reconnu l'indispensable nécessité de rester dans sa famille.
Le colonel en adressant la première demande à déclarer que le sieur Leguay était sur le point de faire un mariage avantageux qui ne pourra se conclure que lorsqu'il sera dégagé de l'état militaire.
Cet officier, né à Tessy (manche) sert de 1790.
Capitaine le 11 septembre 1793.
Il est ainsi noté dans la revue impériale de l'an 11 : « Instruction, bravoure, moralité, susceptible d'avancement, est propre pour être membre du nouveau Conseil ».
N° 3. Démission refusée. Avis le 25 vendemiaire.
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