Kerdévot
Comme nous le savons, le pardon de Kerdévot attire encore chaque année des centaines de fidèles venant des paroisses avoisinantes : Quimper, Elliant, St Yvi, Lagolen, Landudal, Briec, St Evarzec et parfois de plus loin et bien sûr d'Ergué-Gabéric.
Actuellement, ceux-ci se déplacent soit en car soit en voitures particulières pour se rendre au pardon, assistent aux offices du matin, retournent en général chez eux pour le repas de midi et reviennent pour les vêpres. Il n'en a pas toujours été ainsi ; en effet il y a seulement une cinquantaine d'années, il était plus difficile de sr rendre à ce pèlerinage autrement qu'à pied. Certains bien sûr arrivaient en char à bancs jusqu'à Kerdévot, mais d'autres, ceux qui venaient par exemple de Landudal ou Langolen laissaient leur attelage à Kernaon ou Kervéguen et continuaient leur chemin à pied en empruntant les talus ou les sentiers pour arriver à bon port. Le chemin entre la route de Coray et Kerdévot n'existant pas, les chaussures étaient en général toutes crottées en arrivant, aussi beaucoup partaient avec deux paires de chaussures, sabots ou socques pour faire la route, et une paire de souliers qu'on chaussait en arrivant à Kerdévot. Les habitants du bourg, quant à eux, empruntaient une voie charretière qui rejoignait la route d'Elliant au lieu-dit le Réunic. De cette voie il reste un tronçon qui est devenu Rue / Hent "Carn ar Groas Var". Les pèlerins qui venaient à pied de Briec (côté Moncouar) franchissaient un pont sur l'Odet et passaient par Coat Piriou, Guilly-Vian, "L'hostaliri" (Gars Halec), Kervernic, Quenécrazec, Stang Kerdales, Kerveno, Kerdévot. Quant à ceux de Lestonan, ils avaient aussi leur sentier particulier : Pen-Carn Lestonan, Kervreyen, Mezanlez, Menez Kerdévot.
§ Le même problème se posait donc ...
Le même problème se posait donc pour la plus grande partie des fidèles qui n'avaient que leurs jambes pour se déplacer et devaient souvent porter leurs enfants fatigués par ces longs trajets ; c'est pourquoi, une grande partie des gens restaient à Kerdévot toute la journée, la cantine suivait beaucoup de familles.
D'autres se ravitaillaient dans des stands où on trouvait de la soupe, du ragoût de bœuf, du café. Parmi les commerçnts présents à Kerdévot les jours du pardon, les vieux gabéricois se souviennent de Pierre Le Berre de Lenhesq, Laurent Rocuet du Réunic, Madame Donnard de Lestonan.
Le Pardon débutait le Samedi après midi par les vêpres suivies d'une procession. Le Dimanche, il y avait messe à 5h, 6h, 7h, 8 heures, 9h, 10h (les prêtres des autres paroisses aidaient ceux d'Ergué Gabéric) ; à 15 h : vêpres et procession. L’évêque venait tous les ans présider le Pardon. Les femmes mariées dans l'année portaient la statue de Ste Anne lors de la procession tandis que les jeunes filles de 17 ans portaient celle de la Sainte Vierge (elles étaient parées de costumes bretons richement brodés). Toutes les personnes désignées pour porter une enseigne donnaient un pourboire au recteur, ceci se faisant dans la sacristie. Ceux qui, pour une raison quelconque, n'avaient pas pu assister au pardon n'étaient pas oubliés : ils recevaient des bonbons achetés aux Romanichels.
Avant 1930 et longtemps après, la commune ne possédait qu'une route principale, la CD 15 qui débutait à l'Eau-Blanche traversait comme maintenant la commune dans le sens de sa longueur sur plus de 10 kilomètres et sur laquelle débouchaient déjà à la Croix Saint-André, la route de Landudal-Langolen, ainsi que la route d'Elliant au lieu-dit la Croix-Rouge. Les autres voies de traverses ont été ouvertes depuis :
- Route de Coray à Kerdévot par Kerveguen Troland, VC n° 5
- Route de Drohen Niverrot, VC 22
- Niverrot / Kerveil
- Moncouar / Odet (côté Briec)
- Lezovanac'h, Place an Danse, Post Cleud ...
Il y a seulement une trentaine d'années, les habitants du bourg, pour aller à Quimper rejoignaient la route de Coray à Kernevez en passant par Boden.
Une foire aux gages se déroulait également à Kerdévot le 8 décembre le jour de la fête de l'Immaculée Conception. Les domestiques et les bonnes de fermes qui ne s'étaient pas gagés ce jour là, allaient à Quimper le premier samedi qui suivant le 8 décembre, une autre foire aux gages s'y déroulait ce jour. À la saint Benoit en avril avait lieu la bénédiction des chevaux.
P. Roumégou
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