1798 - Expédition d'Irlande et libération du capitaine Guillaume François Leguay
Un article de GrandTerrier.
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Un document, rédigé en anglais, autorisant la libération d'un prisonnier suite aux combats de l'armée révolutionnaire française aux côtés des rebelles irlandais se battant contre la domination anglaise. En l’occurrence il s'agit de Guillaume Le Guay, futur propriétaire occupant le château du Cleuyou en Ergué-Gabéric. Merci à Michel Le Guay qui nous a fait connaître ce document relatif à son aïeul, ainsi que son dossier militaire complet conservé au SHAT (Service Historique de l'Armée de Terre) à Vincennes. Autres lectures : « Archives du Cleuyou » ¤ « Les Le Guay (1841-1917), chatelains du Cleuyou au 19e siècle » ¤ |
1 Introduction
Guillaume Le Guay est né normand le 14 avril 1774 à Tessy-sur-Vire (Manche), près de Coutances. Très jeune, à 16 ans, il s'engage dans les volontaires de la Manche et participe comme grenadier aux campagnes « des ans 2, 3, 4 et 5 de la République dans les départements de l'ouest contre les chouans ». En 1788, il est dans les troupes réquisitionnées pour les expéditions en Irlande, la première en août, la seconde en octobre, pour apporter l'aide française aux insurgés irlandais contre la domination britannique. Cette opération, mal préparée, se terminera mal, car les forces révolutionnaires françaises seront battues et le principal insurgé irlandais, Theobald Wolfe Tone, sera arrêté et condamné à mort. Dans l'imaginaire irlandais Quant à notre grenadier, il sera capturé sur le vaisseau « Le Hoche » Ce document est daté du 14 décembre 1798, et contresigné du 4 janvier 1799 (avec sa déclaration de résidence à son retour en France). Comme la bataille navale a eu lieu le 12 octobre, la durée de sa détention fut de de 2 mois, précisément à Lichfield en Angleterre. Par contre on n'a pas de détail sur sa participation à la première expédition, à la bataille de Castlebar remportée le 27 août contre les anglais, la seule précision étant dans son état de registre qui précise « embarqué pour l'expédition d'Irlande le 24 thermidor an 6 », c'est à dire le 11 août. Guillaume François Leguay, officier sur le « Le Hoche » fut donc au centre de la célèbre bataille de l'île de Toraigh, au large de la côte nord de l'Irlande. Il y avait à bord 1189 hommes (dont 575 soldats passagers) ; 147 ont trouvé la mort et 1006 furent prisonniers |
Le document de libération précise le lieu de détention : « has been released from Parole at Lichfield and permitted to return to France » (a été relâché de détention sur parole à Lichfield et autorisé à rejoindre la France). Lichfield est une petite ville du comté de Staffordshire, au centre de l'Angleterre, près de Birmingham. C'était à l'époque un lieu de détention de prisonniers, surtout d'officiers, où les militaires étaient retenus avec la promesse de ne pas s'évader, d'où l'expression « détention sur parole » et en anglais ce type de ville et de détention était dit « parole town ». Le prisonnier libéré s'engage doublement à :
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2 Transcriptions
Texte originel
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Traduction française
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3 Originaux
Lieu de conservation :
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Usage, droit d'image :
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Document en accès protégé | |||||
4 Annotations
- Roman populaire classique : « The Year of the French », Thomas Flanagan, 1923 [Ref.↑]
- Le Hoche était un vaisseau militaire de ligne, de la classe des Téméraires avec 74 canons, construit en 1794 à Toulon sous le nom Barra, rebaptisé Pégase en 1795, puis Hoche en 1797. Il est capturé par les Anglais le 12 Octobre 1798 au large de l'Irlande lors de la bataille de l'île de Toraigh, avec l'insurgé irlandais Theobald Wolfe Tone à son bord, et reconditionné dans la Royal Navy sous le nom de HMS ("Her Majesty's Ship) Donegal. [Ref.↑]
- Batailles navales de la France d'Onésine Troude, Tome Troisième, 1867 (disponible sur Gallica) : « L'équipage du vaisseau français était de 614 hommes ; il avait 575 soldats passagers ; c'était donc un total de 1189 hommes. Le capitaine Thornborough certifia avoir débarqué 1006 hommes et en avoir laissé 36 sur le Hoche. D'après ce compte, ce vaisseau aurait perdu 147 hommes sans compter les blessés. Le temps devint mauvais pendant la nuit ; la remarque cassa. Abandonnés à eux-mêmes, Français et Anglais réunirent leurs efforts pour maintenir le Hoche à flot ; le Robust avait lui-même trop d'avaries pour s'en occuper désormais. Fort heureusement, la frégate anglaise Doris rencontra le Hoche qui, battu par la mer, s'en allait au gré des vents ; elle lui donna la remorque et le conduisit en Angleterre. [...] Quelques-uns des bâtiments capturés furent classés dans la marine anglaise avec un changement de nom. Le Hoche fut nommé Donegal, l'Embuscade fut baptisée la Seine. » [Ref.↑]
- 15 nivose an 7e : 04/01/1799 [Ref.↑ 4,0 4,1 4,2 4,3]
Thème de l'article : Etude et transcriptions d'actes anciens Date de création : avril 2015 Dernière modification : 21.04.2015 Avancement : [Développé] |