Suite de page 106 :
Les renseignements recueillis en 1829, sur la dernière de ces industries, signalent une usine de plus qui se trouvait placée dans la commune de Plogonec. La masse des drilles [1] consommées par ces établissements, était évaluée à 112.000 kilogrammes d'une valeur de 20,000 francs environ. L'une de ces papeteries employait une mécanique à cylindre, les deux autres n'avaient que des pilons. Le nombre des ouvriers était de 40 à 42, leur salaire de1 fr. à 1 fr. 50 c. Deux cuves étaient affectées au papier blanc, trois au papier gris.
On évaluait à 3456 rames la fabrication du papier blanc, et à 6 ou 7000 rames la fabrication du papier gris. Le prix de celui-ci variait de 2 à 8 francs.
Les fabriques de poteries et de faïenceries ne font point d'expédition au-delà des cinq départements de l'ancienne Bretagne. Les papeteries expédient leurs produits sur Paris, Nantes et Bordeaux ; la chapellerie et l'imprimerie ne pourvoient, en général, qu'à des besoins du pays.
170 ouvriers sont employées par les faïenceries ; 8 par la chapellerie ; 45 par les papeteries ; 10 par l'imprimerie ; 20 à 25 par la tannerie.
Quelques tanneries, peu considérables, il est vrai, n'ont pas été signalées par l'administration ; mais elles existent cependant.
12, 13 et 18 francs par semaine sont indiqués comme taux ordinaires du salaire des ouvriers employés dans les fabriques ci-dessus désignées.
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Arrondissement de Morlaix. Papiers. Des renseignements fournis au Ministre du Commerce, en 1829, sur l'état de cette industrie, apprennent qu'il y avait, à cette époque, vingt-et-une papeterie dans l'arrondissement de Morlaix. Leur produit général était évalué à 41,766 rames de papier, dont les 6/10 en papier d'emballage, du prix de 60 francs les 100 kilogrammes ; 3/10 en papier gris-noir commun, du prix de 45 francs les 100 kilogrammes ; et 1/10 papier commun blanc, pour écriture, du prix de 100 francs les 100 kilogrammes.
Le nombre des ouvriers occupés était de 264, et leur salaire de 75 c. à 1 fr. 50 c. On comptait vingt-huit cuves entre les vingt-et-une usines désignées. La quantité de drilles [1] employées était évaluée à 755,700 kilogrammes. Il n'y avait point encore de mécaniques perfectionnées dans ces établissement ; deux étaient au moment d'être établies. (Voir, à la notice supplémentaire, l'état détaillé de ces mêmes fabriques en 1811).
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Page 111 :
Notice supplémentaire sur l'état de l'industrie. Nous pouvons ajouter, aux notices qui précèdent, les renseignements suivants résultant des informations prises en 1811, sur l'état industriel du pays.
Papeteries. Vingt-six papeteries, fabricant annuellement 36,000 rames de papier de qualités diverses, existaient en 1811, dans le département. Le nombre des ouvriers qu'elles employaient était monter à deux cent quatre-vingt dix, d'après les renseignements fournis au Ministre du Commerce.
Les détails adressés par le Sous-Préfet de Brest, apprennent que les deux papeteries de son arrondissement, l'une située à Kerinou (Lambézellec); l'autre, dite des Justices, en Plouédern, consommaient, à cette époque, 90 à 100 milliers de chiffon du prix de 6 à 15 centimes la livre.
La papeterie de Kerinou fabriquait 15 à 1600 rames de papier et 5 à 600 kilogrammes de carton ; l'usine des Justices fabriquait 1600 rames de papier.
La première fabriquait le Petit-Pot, le Petit-Raisin, la Tellière, le Griffon, l'État, le Cornet, le Grand-Raisin et le Carré : les papiers fins étaient vendus aux Administrations ; les papiers de pâte commune aux épiciers, chandelliers, etc. Cette usine fabriquait, en outre, des papiers extrêmement forts, propres à faire des gargousses [2] pour l'artillerie de la marine, dont la rame pesait 50 kilogrammes.
La deuxième fabriquait le Jésus, de 30 pouces, à 40 fr. la rame ; le Grand-Raisin, de 20 pouces sur 15, à 25 fr. la rame, la Coquille, de 18 pouces sur 14, à 17 fr. la rame ; le Cornet, de 16 pouces sur 13, à 14 fr. la rame ; le Comte ou Loué, de 18 pouces sur 15, à 18 fr. la rame ; et le Griffon, de 14 sur 15, à 10 fr. la rame [3] .
L'Espagne et le Portugal offraient autrefois des débouchés à ces deux fabriques.
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Aucune papeterie n'employait encore les cylindres, ou tout autre moyen perfectionné. Le pilon était seul en usage.
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