Stangala
« Notes prises dans les Mémoires de Déguignet sur Le Stangala
"Le nom dont l'appellent les paysans est Stangoled, ou Stangodet. Déguignet y signale, dans les rochers, un "creux" appelé Toul ar c'houriquet, un autre, beaucoup plus grand, appelé Toul ar Veloyen. On prétend qu'un certain nombre de prêtres réfractaires avaient passé là la trouble période révolutionnaire.
« Je vins à penser à la fameuse fée du Stangala que beaucoup de vieilles gens affirmaient avoir vu errer dans ces bois, avec une couronne de feuilles de houx et de bruyères sur la tête, à ces petits lutins ou Korriguets qui venaient la nuit s'ébattre au clair de lune sur les plateaux et dans les clairières du Stang ... Je reconnus cette nuit même ce que ces bonnes gens prenaient pour la fée du Stangala. Je rencontrai plusieurs de ces fées : c'étaient des arbres de houx, au tronc blanc et luisant, dont les fermiers coupent tous les ans ou tous les deux ans les branches, pour donner les feuilles aux bestiaux, ne laissant qu'une touffe de jeunes feuilles à leur sommet ».
(carnet ED, page 253)
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St-Guénolé
« St Guénolé : pardon 3ème dimanche de juillet. La chapelle sur une hauteur dans un bois de hêtres. Monumentale reproduction à l'extérieur de l'église d'Ergué-Gabéric. A l'intérieur (bas-côté droit), dans le choeur statue de St Maudez, très belle statue, figure austère, mitre d'or, manteau bleu à franges d'or, grande robe blanche à plis tombants, crosse dans la gauche, la main droite, deux doigts levés pour bénir. Dans l'angle droit de la maitresse-vitre, St Guénolé en moine, sans mitre, en [...] rouge, croisée d'or, en pointe sur surplis blanc et robe brune, livre dans gauche, croisse curieuse dans droite ; à gauche du maitre autel, St Herbot, en ermite ; un ruban relie à lui une vache accrochée au montant de la fenêtre, une autre vache est à ses pieds. Cette statue en remplace une autre, reléguée maintenant au 2e pilier. Un St Michel fait pendant à St Modez. Le St Herbot du pilier ressemble à un St Jacques, chapeau large de pèlerin, à capu[... ) enserrant la face, tête inclinée à la longue barbe pèlerine, robe brune à surplis, corde autour des reins, livre dans la gauche. Au pilier d'en face vieil évêque à figure bénigne, appuyé sur sa croisse sans doute St Corentin. Inscription sur la voûte, au-dessus de St Maudez : HERVE MOYSAN FABRIQ FAICT PAR LAVRENS BALBOVZ ET YVON IAUVHEN, 1679. Frises curieuses, fleurs, dragons. ».
(carnet ED, page 40, numération intérieure)
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« À Ergué-Gabéric, auprès de Saint-Guennolé, il y a une fondrière (eun toul-lap) qu’on appelle poull ar c’héméner. C'est là, disait-on, qu'on trouvait tous les enfants qui naissaient dans les fermes des environs.
Le quéméner qui a donné son nom à ce poull était un tailleur extraordinaire : il allait toujours seul, ne voulait pas d'apprenti. Pour revenir chez lui le soir, il passait toujours par ce poull. Il y avait de l'eau là, dans l'hiver, jusqu'à la ceinture. Chaque fois qu'il arrivait près de ce poull noir, il criait :
- Harz ar Bleiz ! Venez à mon secours, car le loup me dévore.
Il y avait réellement des loups en ce pays, dans ce temps-là. Les gens accouraient pour lui porter aide. Lui alors se moquait d'eux :
- Vous auriez mieux fait de rester au lit.
Mais à la fin, à force de se moquer des paysans, ceux-ci n'allaient plus. Or, un soir, il fut dévoré. On ne trouva que sa tête. Cette tête est encore là sous une grosse pierre debout, un menhir où est sculptée une croix. Cette pierre est toujours là ».
« À Saint-Guennolé, il y a un saint Isidore au-dessus du portail d'entrée, avec une faucille à la main. »
(Déguignet)
(carnet ED, pages 254-255)
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Fontaine
Fontaine St Guénaël à Kerrouz
« Fontaine de Saint-Guénaël près du Stangala au village de Kerrouz où l’on trempait les enfants pour les guérir de certaines maladies. Guénaël patron d’Ergué-Gabéric ».
(carnet E, page 76)
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Église paroissiale
St Guinal
« 28 août Ergué-Gabéric. Clocher comme greffé sur l'église. A l'intérieur maitre-autel remarquable. Beau vitrail représentant les scènes de la vie du Christ. A gauche de l'autel, une belle représentation de la Trinité, Dieu le Père, Christ en travers, St Esprit perché sur l'épaule de Christ. A droite, une statue de St Guinal en abbé (Guennaël) la crosse dans la droite, la main gauche retenant les pans du manteau abbatial, manteau rouge, surplis blanc sur robe brune. Vitrail remarquable, encore dans le bas-côté droit. La rosace en pierre de ce vitrail dessine une très belle fleur de lys. Ossuaire au levant à 4 fenêtres de côté à 3 fenêtres de face. »
(carnet ED, page 40, numération intérieure)
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St-André
« Il y a encore en Ergué-Gabéric la chapelle de Saint-André qu'on a reconstruite il y a une quinzaine d'années ».
(Déguignet)
(carnet ED, pages 255)
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Ste-Apolline
« Il y a en Ergué, sur la route de Kerdévot, auprès de Lézergué, une fontaine de Sainte Apolline (santez Apollina). C'est la patronne des dents : elle est représentée à St-Guénnolé avec une tenaille à la main, et une dent entre les pinces de la tenaille. On allait à la fontaine jeter des croix de bois, pour le mal de dents. Peut-être la statue de sainte Apolline est-elle maintenant au bourg d'Ergué ».
(Déguignet)
(carnet ED, pages 255)
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Lezergué
« Vu au château de Lezergué (9 septembre 1893) sur une armoire datant de 1822 dans la cuisine une représentation de saint Edern mitre en tête sur un cerf à corps de cheval très fringant avec énormes bois sinueux, la crosse dans une main. Les gens de la maison savent du reste que c’est saint Edern ».
(carnet ED, page 42 numération intérieure)
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Kerdévot
« 29 juin 1899 venu ce soir à Kerdévot. Remarqué l’hermine ailée qui est sculptée au fronton de la Tour. Le calvaire a quatre niches de face et deux sur chaque bout. Toutes vides. On entend du dehors le bruit sourd du balancier qui fend lourdement son heure. Édouard remarque avec raison que quelqu’un qui entendrait cela de nuit - un Breton - serait singulièrement effrayé. Sur la route un peu avant d’arriver à la chapelle et sur la gauche, une maisonnette d’où sortait un bruit de métier de tisserand et un chant de navette. Il y aurait quelque chose à écrire sur un tisserand de Notre-Dame. La chapelle de Kerdévot est une belle chose mais ce qui est encore plus beau c’est le cadre, l’immense chênaie plusieurs fois séculaire qui lui sert de parvis et tout alentour un foisonnement de verdure intense avec entre les grandes frondaisons de jolies éclaircies de soleil sur des prairies, sur des froments, sur des vergers où les fruits se nouent ».
(carnet EF, page 86)
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« Nous arrivons à Kerdévot la veille du pardon. Je m'assieds pour prendre ces notes sur le vieux banc de pierres déjetées qui entoure le piédestal du calvaire, très haut sur base, ce piédestal avec ses deux étages séparés par une frise qui est comme un enguirlandement de vigne autour du monumnent. Le 2e étage se compose de vides, quatre sur chaque face Sud et Ouest, 2 sur chaque face Nord et Sud. Les trois croix se dressent au-dessus de la plate-forme, le christ au sommet de la médiane, face à l'Ouest, deux anges courbés, recueillant dans des calices les gouttes du précieux sang.
Aux pieds du Christ, à l'arbre de la Croix est Ste Véronique, avec l'image du Sauveur sur le mouchoir ; et enfin, tout au pied, la Vierge, avec le cadavre du Christ sur ses genoux, et entourée du groupe des Saintes Femmes. Au-dessus de Véronique, 2 branches larges, supportant la Vierge à droite, Jean à gauche. Les poteaux de supplice des deux larrons ne s'élèvent qu'à la hauteur de ces deux larrons ne s'élèvent qu'à la hauteur de ces deux branches. (les contreforts carrés du piédestal s'affilent en colonnes au 2e étage). Sur la face Est au pied de la croix est aussi un Ecce Homo, les bras liés, très beau d'expression. Au-dessus de sa tête, un personnage est adossé à la croix, sans doute un ange. - La sacristie au toit arrondi, avec des œils de bœufs, séparée de l'église, formant bâtiment à part. - Un enclos sans arbres et sans végétation, mais précédé d'un placître boisé et d'une avenue de chênes. Les chênes qui avoisinent l'église sont séculaires ; l'un d'eux est un aïeul d'une beauté merveilleuse. - Les tentes sont déjà dressées : quelques roulottes de saltimbanques d'ordre inférieur. Et les mendiants sont déjà là, paisibles d'ailleurs, peu importuns, assis ou allongés dans l'herbe, au pied du calvaire. Quelques groupes de jeunes filles du voisinage, à tabliers d'un bleu vif, devisant entre elles, à voix haute, de ce ton joyeux des Cornouaillais.
Le clocher est d’une sveltesse extraordinaire et pointe très haut au dessus des arbres. On le voit de la montée de tout à l’heure aigü et clair au-dessus des grandes verdures de la vallée boisée où est située la chapelle à mi-versant. Deux fermes sont de part et d’autre : l’une un ancien manoir avec un très grand porche, l’autre masquée derrière un rideau de pins.
- La quête ; des paysans avec des plats de cuivre sculptés. - Des vieux tout courbés, d'allure hésitante et lourde. Cela serait ridicule ailleurs. Les enfants, appuyés à la balustrade. Un paysan circule, allumant les cierges des femmes. Puis la procession se déroule par le chemin qui fait le toir du placître. - Pendant les vêpres, j'entendais des fragments de psaumes : "Nigra sum, sed formosa ... etc ...".
Le chêne est, à lui seul, un monument, avec de grandes plaies, de vraies grottes dans son écorce, et les bossèlements de ses racines qui forment des sièges naturels. Dans des charrettes, brancards à terre, sont des barriques qui attendent pour demain.
La fontaine sacrée est située dans un champ labouré, à 300 mètres environ de la chapelle, dans la direction du levant. Elle est très monumentale, en forme de voûte surmontée d'un faitage triangulaire en forme de tympan, accolé de deux clochetons. L'image de la Vierge et de l'Enfant-Dieu, en pierre, très vieille, très fruste. Des petites croix de bois, à ses pieds, sur son socle, mises sans doute par des pèlerins. Le fond tapissé de débris de faïences. Un pavé devant la fontaine et deux petits bassins où, autrefois, on se baignait les pieds ».
- La quête ; des paysans avec des plats de cuivre sculptés. - Des vieux tout courbés, d'allure hésitante et lourde. Cela serait ridicule ailleurs. Les enfants, appuyés à la balustrade. Un paysan circule, allumant les cierges des femmes. Puis la procession se déroule par le chemin qui fait le toir du placître. - Pendant les vêpres, j'entendais des fragments de psaumes : "Nigra sum, sed formosa ... etc ...".
Le chêne est, à lui seul, un monument, avec de grandes plaies, de vraies grottes dans son écorce, et les bossèlements de ses racines qui forment des sièges naturels. Dans des charrettes, brancards à terre, sont des barriques qui attendent pour demain.
La fontaine sacrée est située dans un champ labouré, à 300 mètres environ de la chapelle, dans la direction du levant. Elle est très monumentale, en forme de voûte surmontée d'un faitage triangulaire en forme de tympan, accolé de deux clochetons. L'image de la Vierge et de l'Enfant-Dieu, en pierre, très vieille, très fruste. Des petites croix de bois, à ses pieds, sur son socle, mises sans doute par des pèlerins. Le fond tapissé de débris de faïences. Un pavé devant la fontaine et deux petits bassins où, autrefois, on se baignait les pieds ».
(carnet ED, pages 42-45 numération intérieure)
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