La libération d'un missionnaire au royaume d'Annam, journaux de bord de l'Alcmène 1845 - GrandTerrier

La libération d'un missionnaire au royaume d'Annam, journaux de bord de l'Alcmène 1845

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<i>Un fait historique observé par deux marins, le chirurgien breton Jean-René Bolloré et le commandant Fornier-Duplan, tous deux sur la corvette à voiles l'Alcmène, en campagne militaire dans un royaume qui allait ensuite devenir un protectorat français après une période de guerre</i>. <i>Un fait historique observé par deux marins, le chirurgien breton Jean-René Bolloré et le commandant Fornier-Duplan, tous deux sur la corvette à voiles l'Alcmène, en campagne militaire dans un royaume qui allait ensuite devenir un protectorat français après une période de guerre</i>.
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Le journal de bord du commandant de l'Alcmène a été publié en 1907-1908 dans les tomes 29 et 30 du Bulletin de la Société de Géographie de Rochefort. Celui du chirurgien Bolloré a été publié par son arrière petit-fils Gwenn-Aël aux éditions de la Société Finistérienne d'Histoire et d'Archéologie. Le journal de bord du commandant de l'Alcmène a été publié en 1907-1908 dans les tomes 29 et 30 du Bulletin de la Société de Géographie de Rochefort. Celui du chirurgien Bolloré a été publié par son arrière petit-fils Gwenn-Aël aux éditions de la Société Finistérienne d'Histoire et d'Archéologie.
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 +Complémentaire. Bolloré : notes ajoutées, mission de paix, leçon d'histoire, touriste observateur et curieux. Fornier-Duplan : lettres originelles, roles de navigation.
 +[[Image:RoleAlcmène.jpg|350px|center|thumb|p. 294 du tome 29, 1907]]
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<b>VOYAGES EN CHINE ET AUTRES LIEUX</b> <b>VOYAGES EN CHINE ET AUTRES LIEUX</b>
-Le vendredi 16, nous appareillons à 5 h 1/4 du matin, avec des paquets à ne décacheter qu'à une certaine distance en mer. Mais nous savions déjà à Tourane, en Cochinchine. Monseigneur Le Fèvre, évêque coadjuteur, était dans les prisons de <i>Hue-Fo</i>, depuis octobre 44, et avait demandé à l'Amiral et à l'Ambassadeur français secours et assistance. M. Cécille donna à notre commandant une lettre cachetée pour l'Empereur de la Cochinchine, avec l'ordre de ne séjourner à Tourane que 10 jours au plus.+Le vendredi 16, nous appareillons à 5 h 1/4 du matin, avec des paquets à ne décacheter qu'à une certaine distance en mer. Mais nous savions déjà à Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref>, en Cochinchine. Monseigneur Le Fèvre, évêque coadjuteur, était dans les prisons de <i>Hue-Fo</i>, depuis octobre 44, et avait demandé à l'Amiral et à l'Ambassadeur français secours et assistance. M. Cécille donna à notre commandant une lettre cachetée pour l'Empereur de la Cochinchine, avec l'ordre de ne séjourner à Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref> que 10 jours au plus.
-<spoiler id='991' text="La frégate ne devait quitter Singapour que le 14 mai ...">La frégate ne devait quitter Singapour que le 14 mai, toucher, disait-on, à un port de Siam, pour rejoindre ensuite Manille où nous devions nous retrouver. Quant à la <i>Victorieuse</i>, elle attendrait à Singapour, l'arrivée du vapeur l'<i>Archimède</i> qui porterait la réponse pour l'affaire de Bassilan, à l'Ambassadeur et à l'Amiral, tandis qu'elle irait elle-même en donner connaissance à la <i>Sabine</i>. Telle était la politique à notre départ de Singapoure pour Tourane.+<spoiler id='991' text="La frégate ne devait quitter Singapour que le 14 mai ...">La frégate ne devait quitter Singapour que le 14 mai, toucher, disait-on, à un port de Siam, pour rejoindre ensuite Manille où nous devions nous retrouver. Quant à la <i>Victorieuse</i>, elle attendrait à Singapour, l'arrivée du vapeur l'<i>Archimède</i> qui porterait la réponse pour l'affaire de Bassilan, à l'Ambassadeur et à l'Amiral, tandis qu'elle irait elle-même en donner connaissance à la <i>Sabine</i>. Telle était la politique à notre départ de Singapoure pour Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref>.
Le 24, nous rencontrâmes à la mer les deux navires cochinchinois partis quelques temps avant nous. Le 24, nous rencontrâmes à la mer les deux navires cochinchinois partis quelques temps avant nous.
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Le 26, en passant tout près de nous, nous demande en français, puis en anglais, si nous sommes bâtiment de guerre, d'où nous venons et nous allons. Sa curiosité satisfaite, nous continuons notre route. Le 26, en passant tout près de nous, nous demande en français, puis en anglais, si nous sommes bâtiment de guerre, d'où nous venons et nous allons. Sa curiosité satisfaite, nous continuons notre route.
-Enfin, après avoir été bien contrariés par les vents contraires, nous jetons l'ancre sur la rade de Tourane, le samedi 31 mai à 3 h du soir. On fait un salut de 3 coups de canon, le pavillon jaune <ref name=PavillonJaune>{{K-Pavillonjaune}}</ref> au mâts de misaine ; les deux forts de Tourane rendent immédiatement le salut.+Enfin, après avoir été bien contrariés par les vents contraires, nous jetons l'ancre sur la rade de Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref>, le samedi 31 mai à 3 h du soir. On fait un salut de 3 coups de canon, le pavillon jaune <ref name=PavillonJaune>{{K-Pavillonjaune}}</ref> au mâts de misaine ; les deux forts de Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref> rendent immédiatement le salut.
Le 1er juin, au soir, arriva l'un des navires cochinchinois ; et le 2 au soir, mouilla aussi sur la rade l'autre trois-mâts. Il y avait alors sur rade 5 trois-mâts et 3 bricks, gréés à l'européenne, et quelques petites jonques. Le 1er juin, au soir, arriva l'un des navires cochinchinois ; et le 2 au soir, mouilla aussi sur la rade l'autre trois-mâts. Il y avait alors sur rade 5 trois-mâts et 3 bricks, gréés à l'européenne, et quelques petites jonques.
</spoiler> </spoiler>
-<spoiler id='992' text="Le 2 juin, un Cochinois chrétien remet ... deux lettres ...">Le 2 juin, un Cochinois chrétien remet en cachette à des canotiers deux lettres pour le commandant : l'une était de M. <i>Chamaison</i> missionnaire éloigné au plus de Tourane de 5 à 6 milles ; le jour même de notre mouillage, il avait appris notre arrivée ; l'autre était de Monseigneur Le Fèvre, datée du 1er avril de Hue-Fo. Toutes deux sont par trop partiales, et ne parlent uniquement que de tout ce qui serait possible de faire pour améliorer le sort des Missionnaires, et faire tolérer le christianisme en Cochinchine. M. Chamaison va même jusqu'à dire que, à cause de l'arrestation de Monseigneur Le Fèvre, <i>ipso facto</i>, dit-il, on pourrait menacer l'Empereur de la Cochinchine d'une guerre avec la France, etc. etc.+<spoiler id='992' text="Le 2 juin, un Cochinois chrétien remet ... deux lettres ...">Le 2 juin, un Cochinois chrétien remet en cachette à des canotiers deux lettres pour le commandant : l'une était de M. <i>Chamaison</i> missionnaire éloigné au plus de Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref> de 5 à 6 milles ; le jour même de notre mouillage, il avait appris notre arrivée ; l'autre était de Monseigneur Le Fèvre, datée du 1er avril de Hue-Fo. Toutes deux sont par trop partiales, et ne parlent uniquement que de tout ce qui serait possible de faire pour améliorer le sort des Missionnaires, et faire tolérer le christianisme en Cochinchine. M. Chamaison va même jusqu'à dire que, à cause de l'arrestation de Monseigneur Le Fèvre, <i>ipso facto</i>, dit-il, on pourrait menacer l'Empereur de la Cochinchine d'une guerre avec la France, etc. etc.
-La baie de Tourane, entourée de hautes montagnes, est belle et grande ; cependant, comme il y a beaucoup de bas-fonds, les grands navires ne mouillent qu'à 3 milles environ du petit village de Tourane, au bas d'un fort situé sur la presqu'île de <i>Tien-Cha</i>, en dedans de l'île dite de l'<i>Observatoire</i>. À l'entrée du goulet de Tourane, se voient, à droite, l'île de <i>Han</i>, et à gauche, la presqu'île dont je viens de parler. Les feux de deux forts situés en face l'un de l'autre pourraient s'entrecroiser.+La baie de Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref>, entourée de hautes montagnes, est belle et grande ; cependant, comme il y a beaucoup de bas-fonds, les grands navires ne mouillent qu'à 3 milles environ du petit village de Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref>, au bas d'un fort situé sur la presqu'île de <i>Tien-Cha</i>, en dedans de l'île dite de l'<i>Observatoire</i>. À l'entrée du goulet de Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref>, se voient, à droite, l'île de <i>Han</i>, et à gauche, la presqu'île dont je viens de parler. Les feux de deux forts situés en face l'un de l'autre pourraient s'entrecroiser.
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-<spoiler id='993' text="Tourane est un misérable petit village situé sur une langue ...">Tourane est un misérable petit village situé sur une langue de sable qui réunit la presqu'île de Tien-Cha à la terre ferme. Je dis presqu'île, car, du sommet d'un des rochers de marbre que j'ai visités, il m'a été impossible de voir un bras de mer quelconque ; et, en remontant la rivière qui mène à <i>Fai-Fo</i>, à deux lieues environ de Tourane, l'est est presque douce, ce qui n'aurait pas lieu si un bras de mer coupait en deux la langue de sable. Dans la supposition d'une rivière, que j'admets d'autant plus volontiers que la plupart des navigateurs qui ont visité Tourane ne sont pas allés aux rochers de marbre, et surtout ne sont pas montés à leurs sommets pour jouir du coup d’œil de la plaine environnante, dans cette supposition, dis-je, le village de Tourane serait situé à l'embouchure de la rivière qui vient de Fai-Fo dans la baie, sur ses deux rives, mais en grande partie sur la rive gauche. Chaque côté a un petit fort dominé par un mât de pavillon à l'européenne.+<spoiler id='993' text="Tourane est un misérable petit village situé sur une langue ...">Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref> est un misérable petit village situé sur une langue de sable qui réunit la presqu'île de Tien-Cha à la terre ferme. Je dis presqu'île, car, du sommet d'un des rochers de marbre que j'ai visités, il m'a été impossible de voir un bras de mer quelconque ; et, en remontant la rivière qui mène à <i>Fai-Fo</i>, à deux lieues environ de Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref>, l'est est presque douce, ce qui n'aurait pas lieu si un bras de mer coupait en deux la langue de sable. Dans la supposition d'une rivière, que j'admets d'autant plus volontiers que la plupart des navigateurs qui ont visité Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref> ne sont pas allés aux rochers de marbre, et surtout ne sont pas montés à leurs sommets pour jouir du coup d’œil de la plaine environnante, dans cette supposition, dis-je, le village de Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref> serait situé à l'embouchure de la rivière qui vient de Fai-Fo dans la baie, sur ses deux rives, mais en grande partie sur la rive gauche. Chaque côté a un petit fort dominé par un mât de pavillon à l'européenne.
-Quelques petits marchands habitent Tourane ; cependant la plupart des habitants en sont pêcheurs : tous vivent misérablement, sont d'une saleté dégoûtante, et se cherchent mutuellement des insectes vermineux qu'ils mangent. Dans quelques cabanes, sur la plage voisine de notre mouillage, j'ai vu des Cochinchinois en manger. C'est un goût bien révoltant. Les hommes, en général petits, mais vigoureusement constitués, paraissent tous abrutis, grâce au régime despotique sous lequel ils vivent ; un Européen leur fait peur.+Quelques petits marchands habitent Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref> ; cependant la plupart des habitants en sont pêcheurs : tous vivent misérablement, sont d'une saleté dégoûtante, et se cherchent mutuellement des insectes vermineux qu'ils mangent. Dans quelques cabanes, sur la plage voisine de notre mouillage, j'ai vu des Cochinchinois en manger. C'est un goût bien révoltant. Les hommes, en général petits, mais vigoureusement constitués, paraissent tous abrutis, grâce au régime despotique sous lequel ils vivent ; un Européen leur fait peur.
-Quant au logement des éléphants dont parle Dumont-d'Urville <ref name=DumontdUrville>{{PR-DumontdUrville}}</ref>, nous n'avons jamais pu le trouver, quelques étendues qu'aient été nos courses dans la montagne du côté de Tourane, et dans le village que nous avons plusieurs fois visité.+Quant au logement des éléphants dont parle Dumont-d'Urville <ref name=DumontdUrville>{{PR-DumontdUrville}}</ref>, nous n'avons jamais pu le trouver, quelques étendues qu'aient été nos courses dans la montagne du côté de Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref>, et dans le village que nous avons plusieurs fois visité.
Sur les montagnes de la presqu'île de Tien-Cha, nous avons tué un assez grand nombre de singes <i>à culottes rouges</i> ; des sangsues de bonne qualité fourmillent aussi dans de petits ruisseaus et plusieurs rizières près du rivage. Sur les montagnes de la presqu'île de Tien-Cha, nous avons tué un assez grand nombre de singes <i>à culottes rouges</i> ; des sangsues de bonne qualité fourmillent aussi dans de petits ruisseaus et plusieurs rizières près du rivage.
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-<spoiler id='994' text="Tout le monde sait qu'un missionnaire ... en 1787 ...">Tout le monde sait qu'un missionnaire, George-Pierre-Joseph Pigneaux de Behaim, franciscain, ...+<spoiler id='994' text="Tout le monde sait qu'un missionnaire ... en 1787 ...">Tout le monde sait qu'un missionnaire, George-Pierre-Joseph Pigneaux de Behaim, franciscain, né dans le diocèse de Laon, et plus connu sous le nom d'évêque d'Adran, arriva à Paris, en 1787, avec le fils aîné du roi de Conchinchine, Gya-Long <ref name="GiaLong">{{PR-GiaLong}}</ref>, chassé du trône par un usurpateur. Le missionnaire avait pour but de demander l'intervention française pour remettre Gya-Long sur le trône. Un traité fut signé entre S.M. Louis XVI et le Roi de Cochinchine, représentés par son fils et l'évêque d'Adran. La France s'engageait par cet acte à fournir à la Cochinchine 20 vaisseaux de guerre, 7 régiments dont 5 européens et 2 de troupes coloniales, et en outre 1 million de piastres, moitié en numéraire, moitié en salpêtre, canons, mousquets et autres armements militaires. De son côté, le roi de Cochinchine déclarait céder à la France le territoire de <i>Han</i>, la baie de Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref>, et les îles adjacentes de Fai-Fo au midi et de Hai-Wen au nord, territoire stérile et étroit, de 40 milles de long à peu près, et de 8 à 10 de large. En cas d'agression étrangère sur les points concédés, 60.000 Cochinchinois devaient y prendre fait et cause pour les Français, pendant que 40.000 autres se mettaient à leur solde pour conduire à bonne fin leurs autres guerres dans l'inde. À côté de ces stipulations politiques et militaires, se trouvaient quelques articles favorables au commerce et à la navigation de la France.
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 +La Révolution Française fit oublier ces intérêts lointains ; et la seule chose qui résulta de ce traité signé entre les deux rois, ce fut qu'une vingtaine d'officiers vinrent en Cochinchine, comme volontaires, à la suite de l'évêque, et aidèrent beaucoup Gya-Long <ref name="GiaLong">{{PR-GiaLong}}</ref>, de leurs travaux et de leurs lumières, à s'emparer de son royaume. MM. Dayot, Chaigneau et Vannier furent faits par Gya-Long <ref name="GiaLong">{{PR-GiaLong}}</ref> mandarins de 1ère classe. L'évêque d'Adran mourut en 1817, et Gya-Long <ref name="GiaLong">{{PR-GiaLong}}</ref> en 1819. Son fils aîné, l'élève de l'évêque, avait déjà succombé en 1799. <i>Migues-Man</i> <ref name=MinhMang>{{PR-MinhMang}}</ref>, fils illégitime de Gya-Long <ref name="GiaLong">{{PR-GiaLong}}</ref>, monta alors sur le trône. Dès lors, la puissance des Français tomba en décadence ; leur position devint si intélorable qu'en 1823, MM. Chaigneau et Vannier, les seuls qui restaient, s'embarquèrent et revinrent en France. Depuis lors, toutes les tentatives du gouvernement français pour regagner une une influence perdue ont été infructueuses.
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-<spoiler id='995' text="Migues-Man est mort en février 1841, et c'est son fils Thien-Tri ...">Migues-Man est mort en février 1841, et c'est son fils <i>Thien-Tri</i> ...+<spoiler id='995' text="Migues-Man est mort en février 1841, et c'est son fils Thien-Tri ...">Migues-Man <ref name=MinhMang>{{PR-MinhMang}}</ref> est mort en février 1841, et c'est son fils <i>Thien-Tri</i> <ref name="ThiêuTri">{{PR-ThiêuTri}}</ref> qui règne aujourd'hui. C'es tlui qui a déjà fait remettre au commandant de l'<i>Héroine</i>, au commencement de 1843, cinq missionnaires français retenus, depuis deux ans, dans les fers, à Hue-Fo.
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 +Le mercredi 4 juin, à 6h du soir, un petit mandarinet, suivi d'un interprète disant quelques mots d'anglais, de mauvais français et d'espagnol, vient à bord de la corvette l'<i>Alcmène</i>, annoncer au commandant qu'un grand mandarin, arrivé de Hue-Fo, le recevrait à terre le lendemain, à l'heure qu'il voudrait indiquer. La visite fut fixée à 9 h du matin.
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 +Le jeudi 5 juin, le Commandant, escorté de MM. Itier, Rejou, Kerangal, le Commissaire Dubuisson et moi, quitta le bord à 8h du matin. À 9 h, nous débarquions dans le misérable petit village de Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref>. Nous arrivâmes, à quelques centaines de pas du débarcadère, à une pagode, lieu de la réception, par une allée bordée de 90 Cochinchinois portant fusils européens et lances en assez mauvais état. Tous étaient nus jusqu'aux genoux ; et leurs costumes consistaient dans une grosse chemise recouverte d'une camisole rouge : seulement depuis les coudes jusqu'aux poignets, l'étoffe en était de différentes couleurs, mais surtout blanche. Dans la cour de la pagode, il y avait encore 60 hommes sur trois rangs de chaque côté. Le premier rang avait des sabres, le second portait des fusils, la plupart anglais, et enfin la troisième était désarmé et les mains dans les rangs.
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-<spoiler id='996' text="La pagode était triste et pauvre : quelques tables ...">La pagode était triste et pauvre : quelques tables ...+<spoiler id='996' text="La pagode était triste et pauvre : quelques tables ...">La pagode était triste et pauvre : quelques tables ornées de gâteaux et de fruits avaient été dressées pour nous à la hâte. Le Mandarin de première classe, du nom de <i>Li-Wan-Foc</i>
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<spoiler id='997' text="À 5 h du matin, ... débarquions au pied des rochers de marbre ...">À 5 h du matin, ... nous débarquions au pied des rochers de marbre ... <spoiler id='997' text="À 5 h du matin, ... débarquions au pied des rochers de marbre ...">À 5 h du matin, ... nous débarquions au pied des rochers de marbre ...
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<big>Journal du commandant Fornier-Duplan</big> <big>Journal du commandant Fornier-Duplan</big>
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-<b>V. Mission de l'<i>Alcmène</i> en Annam - De Singapore à Tourane - Remise d'une lettre adressée au Roi de Cochinchine ; pourparlers avec les mandarins - Mgr Lefèvre remis au commandant Fornier-Duplan - Lettres de missionnaires français - Départ de Tourane ...</b>+<b>V. Mission de l'<i>Alcmène</i> en Annam - De Singapore à Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref> - Remise d'une lettre adressée au Roi de Cochinchine ; pourparlers avec les mandarins - Mgr Lefèvre remis au commandant Fornier-Duplan - Lettres de missionnaires français - Départ de Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref> ...</b>
Le 16 mai 1845, nous avons appareillé à cinq heures et demie du matin, laissant la <i>Cléopâtre</i> et la <i>Victorieuse</i> au mouillage. Pour cette campagne, que nous fîmes en Annam, je transcrirai le rapport que que j'en ai remis à l'amiral à mon arrivée à Manille ; j'y joindrai deux lettres assez curieuses, que j'ai reçues en Cochinchine : Le 16 mai 1845, nous avons appareillé à cinq heures et demie du matin, laissant la <i>Cléopâtre</i> et la <i>Victorieuse</i> au mouillage. Pour cette campagne, que nous fîmes en Annam, je transcrirai le rapport que que j'en ai remis à l'amiral à mon arrivée à Manille ; j'y joindrai deux lettres assez curieuses, que j'ai reçues en Cochinchine :
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<spoiler id='999' text="Vous nous avez vus appareiller de Singapour, le 16 mai ...">Vous nous avez vus appareiller de Singapour, le 16 mai, avec une fraîcheur du S.-O., qui, ayant passé au N.-E., lorsque nous étions devant le <i>Cléopâtre</i>, a été sur le point de nous jeter sur la frégate ; c'est avec de semblables fraîcheurs, variant à chaque instant, que nous sommes parvenus à doubler Pedra-Branca, dans la nuit. <spoiler id='999' text="Vous nous avez vus appareiller de Singapour, le 16 mai ...">Vous nous avez vus appareiller de Singapour, le 16 mai, avec une fraîcheur du S.-O., qui, ayant passé au N.-E., lorsque nous étions devant le <i>Cléopâtre</i>, a été sur le point de nous jeter sur la frégate ; c'est avec de semblables fraîcheurs, variant à chaque instant, que nous sommes parvenus à doubler Pedra-Branca, dans la nuit.
-Depuis le 24, jour où nous avons aperçu les deux navires cochinchinois, partis quelques jours avant nous de Singapoor, jusqu'au 29, nous n'avons eu que de folles brises et des calmes, et nous avons éprouvé un courant portant au Sud avec une vitesse de 37 à 42 milles par jour. Les points du 25 et du 26 ont été les mêmes. Enfin, le 31, à trois heures du soir, nous avons mouillé à Tourane ; j'ai fait un salut de trois coups de canon, ayant le pavillon jaune <ref name=PavillonJaune>{{K-Pavillonjaune}}</ref> au mât de misaine ; ce salut a été rendu par les deux forts de Tourane.+Depuis le 24, jour où nous avons aperçu les deux navires cochinchinois, partis quelques jours avant nous de Singapoor, jusqu'au 29, nous n'avons eu que de folles brises et des calmes, et nous avons éprouvé un courant portant au Sud avec une vitesse de 37 à 42 milles par jour. Les points du 25 et du 26 ont été les mêmes. Enfin, le 31, à trois heures du soir, nous avons mouillé à Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref> ; j'ai fait un salut de trois coups de canon, ayant le pavillon jaune <ref name=PavillonJaune>{{K-Pavillonjaune}}</ref> au mât de misaine ; ce salut a été rendu par les deux forts de Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref>.
Il y avait sur rade trois trois-mâts et trois mâts cochinchinois ; les deux corvettes sont arrives le 1er et le 2 juin. Il y avait sur rade trois trois-mâts et trois mâts cochinchinois ; les deux corvettes sont arrives le 1er et le 2 juin.
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Un petit chef est venu prendre le nom de la corvette et le mien ; je l'ai chargé d'annoncer au premier mandarin du village ma visite pour le lendemain, à sept heures du matin ; cet homme parlait un peu le français. Un petit chef est venu prendre le nom de la corvette et le mien ; je l'ai chargé d'annoncer au premier mandarin du village ma visite pour le lendemain, à sept heures du matin ; cet homme parlait un peu le français.
-Le 1er juin, à sept heures, je suis descendu à Tourane, traversant deux haies de soldats armés de piques ou de sabres, et je suis arrivé à la paade voisine, où m'attendait le chef du village.+Le 1er juin, à sept heures, je suis descendu à Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref>, traversant deux haies de soldats armés de piques ou de sabres, et je suis arrivé à la paade voisine, où m'attendait le chef du village.
Après les salutations d'usage, je lui ai remis votre lettre pour le Roi de Cochinchine, en l'engageant à la faire parvenir promptement. Il m'a donné l'assurance qu'il allait l'expédier sur-le-champ. Après les salutations d'usage, je lui ai remis votre lettre pour le Roi de Cochinchine, en l'engageant à la faire parvenir promptement. Il m'a donné l'assurance qu'il allait l'expédier sur-le-champ.
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Le 4 juin, à six heures du soir, un Cochinchinois est venu prévenir à bord qu'un mandarin de Huô-Fo s'était fait annoncer Le 4 juin, à six heures du soir, un Cochinchinois est venu prévenir à bord qu'un mandarin de Huô-Fo s'était fait annoncer
-pour le lendemain et me faisait prier de descendre à Tourane,+pour le lendemain et me faisait prier de descendre à Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref>,
sur les neuf heures du matin ; je promis de m'y trouver. sur les neuf heures du matin ; je promis de m'y trouver.
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Je lui ai demandé s'il était porteur de la réponse à votre lettre ; Je lui ai demandé s'il était porteur de la réponse à votre lettre ;
il a commencé par me dire que le Roi, à la réception de votre il a commencé par me dire que le Roi, à la réception de votre
-lettre, lui avait enjoint de partir sur le champ pour Tourane,+lettre, lui avait enjoint de partir sur le champ pour Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref>,
sans lui en donner connaissance. sans lui en donner connaissance.
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J'ai vu, dès lors, que je serais forcé de dépasser le temps J'ai vu, dès lors, que je serais forcé de dépasser le temps
-que vous m'aviez fixé pour ma relâche à Tourane, car il me+que vous m'aviez fixé pour ma relâche à Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref>, car il me
devenait impossible de partir avant les cinq jours demandés. devenait impossible de partir avant les cinq jours demandés.
Nous avons profité de ces cinq journées pour visiter les environs, Nous avons profité de ces cinq journées pour visiter les environs,
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envoyé un officier au chef du village : on lui a dit qu'on envoyé un officier au chef du village : on lui a dit qu'on
avait des nouvelles du départ de Huê Fo de Mgr Lefèvre qu'il avait des nouvelles du départ de Huê Fo de Mgr Lefèvre qu'il
-serait à Tourane le lendemain ou le surlendemain au plus tard.+serait à Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref> le lendemain ou le surlendemain au plus tard.
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<spoiler id='9911' text="Le 12 juin, ... me prévenir que Mgr Lefère était arrivé ...">Le 12 juin, à six heures un quart du matin, <spoiler id='9911' text="Le 12 juin, ... me prévenir que Mgr Lefère était arrivé ...">Le 12 juin, à six heures un quart du matin,
l'interprète est venu à bord me prévenir que Mgr Lefèvre était arrivé l'interprète est venu à bord me prévenir que Mgr Lefèvre était arrivé
-avec deux mandarins qui me faisaient prier de descendre à Tourane. À+avec deux mandarins qui me faisaient prier de descendre à Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref>. À
neuf heures, accompagné de deux officiers, j'entrais dans la neuf heures, accompagné de deux officiers, j'entrais dans la
pagode, où j'ai trouvé deux nouveaux mandarins en grand costume. pagode, où j'ai trouvé deux nouveaux mandarins en grand costume.
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question dans la lettre du ministre (<i>La Constitution</i>, capitaine question dans la lettre du ministre (<i>La Constitution</i>, capitaine
Perceval), seulement j'ai su qu'on était indigné de sa conduite Perceval), seulement j'ai su qu'on était indigné de sa conduite
-à Tourane ; elle y avait arrêté des habitants, des bateaux, mais+à Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref> ; elle y avait arrêté des habitants, des bateaux, mais
les avait relâchés à son départ. les avait relâchés à son départ.
À huit heures et demie, j'ai pris congé de ces Messieurs ; à À huit heures et demie, j'ai pris congé de ces Messieurs ; à
neuf heures un quart, Mgr montait à bord de l'<i>Alcmène</i>, et à neuf heures un quart, Mgr montait à bord de l'<i>Alcmène</i>, et à
-neuf heures trois quarts nous quittions Tourane, sans avoir plus+neuf heures trois quarts nous quittions Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref>, sans avoir plus
de malades qu'à notre arrivée. de malades qu'à notre arrivée.
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communication avec les gens de la frégate ; je ne sais si je serai communication avec les gens de la frégate ; je ne sais si je serai
plus heureux cette fois. J'ai appris hier que vous étiez entré au plus heureux cette fois. J'ai appris hier que vous étiez entré au
-port de Tourane. Puissiez-vous obtenir, Monsieur le Commandant, +port de Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref>. Puissiez-vous obtenir, Monsieur le Commandant,
un plein succès dans l'entreprise que votre cœur généreux un plein succès dans l'entreprise que votre cœur généreux
vous a fait entreprendre. Mgr Lefèvre est en ce moment dans vous a fait entreprendre. Mgr Lefèvre est en ce moment dans
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serait de nature à l'effrayer grandement et à le rendre un peu serait de nature à l'effrayer grandement et à le rendre un peu
plus traitable. Il serait bien désirable qu'il y ait un consul à plus traitable. Il serait bien désirable qu'il y ait un consul à
-Tourane un missionnaire pourrait d'abord remplir ces fonctions ; +Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref> un missionnaire pourrait d'abord remplir ces fonctions ;
on pourrait aussi exiger l'exécution du traité conclu entre on pourrait aussi exiger l'exécution du traité conclu entre
Louis XVI et le grand-père du roi actuel. Louis XVI et le grand-père du roi actuel.
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d'après le rapport du préfet, des provinces de Quang-Nam et d'après le rapport du préfet, des provinces de Quang-Nam et
Quang-Nghai, a rendu compte au Roi que, dernièrement, il est Quang-Nghai, a rendu compte au Roi que, dernièrement, il est
-arrivé dans le port de Tourane un navire de guerre français,+arrivé dans le port de Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref> un navire de guerre français,
commandé par M. Duplan. Ce commandant a remis respectueusement commandé par M. Duplan. Ce commandant a remis respectueusement
une lettre de son royaume, exposant que l'une des années une lettre de son royaume, exposant que l'une des années
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l'ordre qui va suivre : l'ordre qui va suivre :
-L'évêque coadjuteur Dominique sera conduit à Tourane, par+L'évêque coadjuteur Dominique sera conduit à Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref>, par
une personne nommée à cet effet, et remis au mandarin du une personne nommée à cet effet, et remis au mandarin du
lieu. Celui-ci le mettra en liberté, pour qu'il revoie sa patrie. lieu. Celui-ci le mettra en liberté, pour qu'il revoie sa patrie.
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Dernièrement, il y a un navire de guerre (La Constitution) Dernièrement, il y a un navire de guerre (La Constitution)
-du royaume des États-Unis, commandé par le capitaine Perce'val, +du royaume des États-Unis, commandé par le capitaine Perceval,
-qui est venu au port de Tourane, demander humblement du+qui est venu au port de Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref>, demander humblement du
bois et de l'eau. De plus, il a demandé qu'on délivrât le prêtre bois et de l'eau. De plus, il a demandé qu'on délivrât le prêtre
français Lefèvre. Mais ce prêtre est sujet du royaume de France, français Lefèvre. Mais ce prêtre est sujet du royaume de France,
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connaître la justice de nos procédés. Il faut aussi dire aux habitants connaître la justice de nos procédés. Il faut aussi dire aux habitants
de ce royaume, s'il y en avait qui voulussent venir faire de ce royaume, s'il y en avait qui voulussent venir faire
-ici le commerce, de ne mouiller que dans le port de Tourane.+ici le commerce, de ne mouiller que dans le port de Tourane <ref name=Tourane>{{Tourane}}</ref>.
D'après la loi, faire le commerce, vendre, voilà ce qui est permis ; D'après la loi, faire le commerce, vendre, voilà ce qui est permis ;
mais on ne peut venir de Macao pour se rendre dans toutes les mais on ne peut venir de Macao pour se rendre dans toutes les
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==Publications== ==Publications==
-<gallery caption="Journal J.R. Bolloré, p. 155 à 165">+<gallery caption="Journal J.R. Bolloré, éditions S.F.H.A., 1979, p. 155 à 165">
Image:VoyageBolloreChine-155.jpg Image:VoyageBolloreChine-155.jpg
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</gallery> </gallery>
-<gallery caption="Journal Fornier-Duplan, p. 103 à 111">+<gallery caption="Journal Fornier-Duplan, Soc. Géo. Rochefort, tome 30, 1908, p. 103 à 111">
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Version du 24 juin ~ mezheven 2016 à 19:58

Modèle:Coupure

Un fait historique observé par deux marins, le chirurgien breton Jean-René Bolloré et le commandant Fornier-Duplan, tous deux sur la corvette à voiles l'Alcmène, en campagne militaire dans un royaume qui allait ensuite devenir un protectorat français après une période de guerre.

Le breton note avec émerveillement tout ce qu'il voit, les protagonistes de la libération, et également les lieux sacrés environnants : « la plus belle de toutes les pagodes ... une petite chapelle consacrée à une déesse, ... on ne pouvait mieux la comparer qu'à la Ste Vierge qu'on voit dans nos campagnes bretonnes, parée et habillée dans une belle niche, les jours de pardons ».

Autres lectures : « BOLLORÉ Jean-René - Voyages en Chine et autres lieux‎ » ¤ « Jean-René Bolloré (1818-1881), chirurgien et entrepreneur » ¤ 

1 Présentation

Le journal de bord du commandant de l'Alcmène a été publié en 1907-1908 dans les tomes 29 et 30 du Bulletin de la Société de Géographie de Rochefort. Celui du chirurgien Bolloré a été publié par son arrière petit-fils Gwenn-Aël aux éditions de la Société Finistérienne d'Histoire et d'Archéologie.

Complémentaire. Bolloré : notes ajoutées, mission de paix, leçon d'histoire, touriste observateur et curieux. Fornier-Duplan : lettres originelles, roles de navigation.

p. 294 du tome 29, 1907
p. 294 du tome 29, 1907


 


2 Transcriptions

Les textes transcrits ci-dessous contiennent des paragraphes ( § ) non déployés. Vous pouvez les afficher en un seul clic : § Tout montrer/cacher

Journal du chirurgien J.R. Bolloré

VOYAGES EN CHINE ET AUTRES LIEUX

Le vendredi 16, nous appareillons à 5 h 1/4 du matin, avec des paquets à ne décacheter qu'à une certaine distance en mer. Mais nous savions déjà à Tourane [1], en Cochinchine. Monseigneur Le Fèvre, évêque coadjuteur, était dans les prisons de Hue-Fo, depuis octobre 44, et avait demandé à l'Amiral et à l'Ambassadeur français secours et assistance. M. Cécille donna à notre commandant une lettre cachetée pour l'Empereur de la Cochinchine, avec l'ordre de ne séjourner à Tourane [1] que 10 jours au plus.

§ La frégate ne devait quitter Singapour que le 14 mai ...

§ Le 2 juin, un Cochinois chrétien remet ... deux lettres ...

§ Tourane est un misérable petit village situé sur une langue ...

§ Tout le monde sait qu'un missionnaire ... en 1787 ...

§ Migues-Man est mort en février 1841, et c'est son fils Thien-Tri ...

§ La pagode était triste et pauvre : quelques tables ...

§ À 5 h du matin, ... débarquions au pied des rochers de marbre ...

§ En effet, le 12, à 6 h du matin ... l'arrivée du prisonnier français ...

 

Journal du commandant Fornier-Duplan

V. Mission de l'Alcmène en Annam - De Singapore à Tourane [1] - Remise d'une lettre adressée au Roi de Cochinchine ; pourparlers avec les mandarins - Mgr Lefèvre remis au commandant Fornier-Duplan - Lettres de missionnaires français - Départ de Tourane [1] ...

Le 16 mai 1845, nous avons appareillé à cinq heures et demie du matin, laissant la Cléopâtre et la Victorieuse au mouillage. Pour cette campagne, que nous fîmes en Annam, je transcrirai le rapport que que j'en ai remis à l'amiral à mon arrivée à Manille ; j'y joindrai deux lettres assez curieuses, que j'ai reçues en Cochinchine :

« À M. l'amiral Cécille, commandant la station des mers d'Indo-Chine. Amiral. J'ai l'honneur de vous transmettre le rapport suivant, de la campagne de l'Alcmène en Cochinchine.

§ Vous nous avez vus appareiller de Singapour, le 16 mai ...

§ Le 2 juin, j'ai reçu, par le canot des provisions ... les 2 lettres ...

§ Le 12 juin, ... me prévenir que Mgr Lefère était arrivé ...

§ N° 1. Lettre de M. Chamoison au commandant ...

§ N° 2. Lettre de Mgr Lefèvre, évêque d'Isauropolis ...

§ N° 3. Traduction de la lettre adressée par le mandarin ...


3 Publications

4 Annotations

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  1. Anciennement appelée Tourane par les Français lors de la colonisation française, Da Nang est une ville de la région de la Côte centrale du Sud du Viêt Nam, située sur l'estuaire du fleuve Han et au pied de la montagne Sơn Trà, et à proximité de Huế (ancienne capitale impériale jusqu'à Bao Dai, dernier empereur de 1955 à 1997). [Ref.↑ 1,00 1,01 1,02 1,03 1,04 1,05 1,06 1,07 1,08 1,09 1,10 1,11 1,12 1,13 1,14 1,15 1,16 1,17 1,18 1,19 1,20 1,21 1,22 1,23 1,24 1,25 1,26 1,27 1,28 1,29 1,30 1,31 1,32 1,33 1,34]
  2. Pavillon jaune, g.s.m. : terme de marine, on hisse le pavillon jaunede demande de libre pratique pour signifier son arrivée en attendant d'avoir effectué les formalités réglementaires. Les formalités d'entrée dans le pays ("clearance in" comme disent les anglo-saxons) n'ayant pas encore été faites, le bâteau est supposé recevoir la visite de la Douane, de la police maritime, du capitaine de port, de l'immigration, des services sanitaires etc... [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 2,0 2,1]
  3. Jules Dumont d’Urville, (1790-1842), est un officier de marine et explorateur français qui mena de nombreuses expéditions, notamment à bord de l'Astrolabe. Il eut notamment pour mission d’explorer l’Océanie et l’Antarctique. [Ref.↑]
  4. Gia Long, né à Hué en 1762, connu dans sa jeunesse sous le nom de Nguyen Phúc Ánh, mort à Hué en 1820, est le fondateur de la dynastie impériale des Nguyen, qui régna sur le Viêt Nam jusqu'en 1945. À 16 ans, sa famille est renversée par les Tây Sơn, et tous ses parents sont tués. En 1802, il prend le pouvoir et réunifie le Nam Viêt, séparé par la guerre civile depuis le XVIIe siècle. [Ref.↑ 4,0 4,1 4,2 4,3 4,4]
  5. Minh Mạng (1791-1841) est le deuxième empereur de la dynastie des Nguyen du Viêt Nam. Il est le plus jeune fils de l'empereur Gia Long, dont le fils aîné, le prince héritier Canh, est mort en 1801. Il est connu pour son opposition à l'implication de la France dans les affaires vietnamiennes et son orthodoxie confucéenne rigide. [Ref.↑ 5,0 5,1]
  6. L'empereur Thiệu Trị du Viêtnam, né Nguyễn Phúc Miên Tông, est le 3e souverain de la dynastie des Nguyen. Il est le fils aîné de l'empereur Minh Mang et le père de l'empereur Tự Đức. Il règne du 14 février 1841 à sa mort le 4 novembre 1847. [Ref.↑]


Thème de l'article : Coupures de presse relatant l'histoire et la mémoire d'Ergué-Gabéric

Date de création : Juin 2016    Dernière modification : 24.06.2016    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]