Arrestation du 20.06.1836
5e Légion de gendarmerie. 20 juin 1836. Compagnie du Finistère. Lieutenance de Quimper. Brigade de Quimper.
Vol, procès-verbal constatant un vol d'argent chez les époux Le Ber, du lieu de Trou-Lann, en Ergué-Gabéric.
L'an mil huit cent trente six le vingt juin, à quatre heures du soir, nous soussignés Guilloux (Corentin-Jean) et Le Dantec (Olivier-Marie), gendarmes tous deux des brigades à cheval de Quimper.
Rapportant que faisant une tournée sur la commune d'Ergué-Gabéric, conformément aux dispositions de l'article 179 de l'ordonnance du 29 octobre 1820, d'après les ordres de nos chefs et revêtus de notre uniforme, nous avons été informés par différentes personnes de cette commune, qu'un vol d'argent avait été commis chez les époux Le Ber (Hervé) au lieu de Trou-Lann, même commune, nous nous sommes de suite rendus sur les lieux, où étant et parlant à la personne de Mr Le Ber et son épouse ; nous ont déclaré, que dans la nuit du 18 au 19 courant, le voleur y était entré dans la maison et avait pris de la poche du tablier de la maîtresse de la maison, la clef de l'armoire, qu'il avait fait ouverture de la dite armoire placée à un mètre 81 millimètres du lit de Mr Le Ber, et d'où il a enlevé quatre-cent-vingt et quelques francs, d'un autre tablier qui était sur le lit et couvrait les pieds de la femme Le Ber, il a volé quatre vingt cinq centimes en billons [1] et disparut aussitôt, laissant les battants de l'armoire ainsi que la porte située au nord de la maison sur laquelle il n'y a point de clef, porte par laquelle le malfaiteur était entré dans la maison. Les époux Le Ber soupçonnent le Mr Pennec (Yves) pour en être l'auteur de ce vol, le jeune homme ayant été quatre mois à leur service, les a quitté le vingt mai dernier en disant qu'il voulait s'engager ; c'est un jeune étourdi, sans aucune ressource, d'une fénéantise achevé, et se donnant beaucoup aux jeux. Il est âgé de 18 à 19 ans environ. N'ayant pas obtenu de plus amples renseignements, nous avons rapporté le présent en double expédition, dont une pour Mr le procureur du Roi et l'autre pour être transmis à Mr le capitaine de la compagnie. Fait et clos en Ergué-Gabéric, les jour, mois et an que dessus.
(signatures Le Dantec et Guilloux)
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Du 28 juin 1836. Procès-verbal de descente.
L'an mil huit cent trente six, ce jour vingt huit juin, à deux heures de relevée.
Nous Alain Marie Corentin Lozach, juge d'instruction, près le tribunal de première instance de l'arrondissement de Quimper, département du finistère, assisté de M. Charles Marie Ferec, commis greffier au dit tribunal,
Vu le procès-verbal du 20 de ce mois, duquel il résulte que dans la nuit du 18 au 19 de ce mois, une somme de quatre cent et quelques francs a été volée au préjudice des époux Le Berre de Trolan, en Ergué-Gabéric.
Vu le réquisitoire de M. le procureur du Roi, tendant à ce qu'il soit informé sur ce vol,
Attendu que sont effectués le vol commis au préjudice des époux Le Berre, il a fallu prendre de la poche du tablier de la femme Le Berre, la clef de l'armoire où était enfermé l'argent volé.
Attendu que l'armoire d'où l'on a soustrait l'argent n'est éloigné du lit de l'époux Le Berre que d'un mètre 80 millimètres du lit où ils étaient couchés et que l'armoire s'ouvre du coté du lit,
Attendu que d'un autre tablier qui était sur le lit des époux Le Berre et qu'il couvrait leurs pieds, l'on a enlevé 85 centimes en billons [1] ,
Attendu qu'un vol avec de pareilles circonstances n'a pu être exécuté que par une personne qui connaissait parfaitement l'intérieur et les habitudes de la maison Le Berre,
Attendu que leurs soupçons portent sur Yves Pennec qu'ils ont eu quatre mois à leur service et qu'il en est parti le 20 mai dernier, en disant qu'il voulait s'engager,
Attendu que Pennec ne veut point se livrer au travail, qu'il n'a aucune ressource et qu'il a la passion du jeu et qu'il pourrait bien être en effet l'auteur du vol qu'on lui impute,
Attendu que Pennec, depuis sa sortie de chez les époux Le Berre, s'est retiré chez un nommé Le Jeune ou Yaouanc, son parrain, et qu'il serait possible de trouvé l'argent volé en sa possession,
Rapportons que soit fait une réquisition de M. le procureur du Roi, en date de ce jour, nous nous sommes transportés au domicile de M. Le Jeune, en la commune d'Ergué-Gabéric, où étant arrivés, accompagnés de M. Le Feuvre, substitut du procureur du roi, et du sieur François Cren, âgé de 27 ans, demeurant à Quimper,
§ suite pages 2 et 3 ...
interprète de la langue bretonne, auquel nous avons fait prêté serment de rendre et traduite fidèlement le discours à transmettre entre ceux qui parlait de langages différents, nous avons exposé à la femme Le Jeune que nous avons trouvée seule dans son domicile, l'objet de notre visite.
Elle nous a répondu que son mari était allé charroyé des pierres, que Pennec s'était en effet retiré chez elle depuis sa sortie de chez les époux Le Berre, mais que Pennec était ... ce moment, qu'il était occupé à couper l'ajonc au lieu de Pennervan, à une assez grande distance de la demeure de Le Jeune.
Nous avons demandé à la femme Le Jeune si Pennec avait passé chez elle la nuit du 8 au 19 de ce mois, ce à quoi elle a répondu affirmativement.
Nous l'avons de nouveau interpellée de nous déclarer si elle pouvait affirmer que Pennec, bien qu'il se fit mis au lit, n'était point sorti pendant la nuit, elle nous a répondu qu'elle ne le suivait pas, parce que les nuits, dans cette saison, sont trop courtes pour faire des expéditions nocturnes.
Nous avons demandé à quelle distance était l'habitation de Le Jeune de celle de Le Berre, l'un nous a dit que les habitations dépendant de la même commune n'étaient éloignées que d'une lieue, l'une de l'autre.
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25 juillet 1836
Vu la procédure instruite entre Yves Pennec, inculpé de vol.
Vu le réquisitoire de Monsieur le procureur du Roi, de Monsieur Lozach, juge d'instruction, dans son rapport,
Attendu qu'il n'y a pas de charges suffisantes contre Yves Pennec, pour le faire considéré prévenu du vol qui lui est imputé,
Par ce motif,
Le tribunal, après en avoir délibéré, faisant droit aux conclusions de Monsieur le procureur du roi, déclare Yves Pennec déchargé du délit qui lui est imputé, et dit qu'il n'y a lieu à poursuivre.
Arrêté en la chambre du conseil, section civile, où étaient réunis, conformément à l'article 157 du code d'instruction criminelle, MM Delalure, président, Le Tensard, Le Guisquer, Canone, juges et ..., juge d'instruction, le vingt cinq juillet mil huit cent trente six, (signatures).
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9 mars 1837. 5e légion de gendarmerie. Compagnie du finistère. Lieutenance de Quimper. Brigade de Quimper. Déclarations.
Procès-verbal constatant les déclarations des nommés, 1° Le Berre (Hervé), 2° Marzin (Guillaume), 3° Kergourlay (Corentin), tous trois de la comune d'Ergué-Gabéric, concernant les dépenses du nommé Le Pennec Yves, soupçonné de vol.
§ suite des déclarations...
L'an mil huit cent trente sept le neuf du mois de mars, à cinq heures et demi du soir, nous soussignés Moak (Philippe),
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Arrestation du 10.07.1837
10 septembre 1837
Au nom du Roi
Nous Maire d'Ergué-Gabéric requérons le brigadier de la gendarmerie de Quimper, présent au pardon de Kerdévot, d'amener devant Mr le procureur du Roi le nommé Pennec Yves, prévenu d'avoir monté sur le clocher de Kerdévot et l'avoir dégradé.
à Kerdévot le 10 septembre 1837
signature Laurent, maire
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10 septembre 1837. 5e légion de gendarmerie. Compagnie du finistère. Lieutenance de Quimper. Brigades de Quimper.
Arrestation du nommé Pennec Yves, aide cultivateur, prévenu de dégradation de monuments publics, et d'outrages envers la gendarmerie dans l'exercice de ses fonctions.
L'an mil huit cent trente sept, le dix du mois de septembre, à cinq heurs de relevée.
Nous soussignés Oulié (Antoine), brigadier, Allard (Philippe), Petit (Théophile-Pascal), Guilloux (Corentin-Jean), et Brechonnet (Joseph-Michel), gendarmes, tous cinq des brigades de Quimper.
Rapportons qu'étant de service au pardon de Kerdévot, en la commune d'Ergué-Gabéric, pour le maintien de l'ordre et de la tranquillité publique, nous avons été invités par Mr le maire de la dite commune, de faire descendre un individu qui dégradait le clocher de la chapelle de Kerdévot ; après que cet individu fût descendu, Mr le maire nous a donné un réquisitoire, dont copie est ci-jointe, à l'effet de conduire devant Mr le procureur du Roi à Quimper cet individu qui a été reconnu pour être le nommé Pennec (Yves), aide cultivateur en la commune d'Ergué-Gabéric. Nous avons en conséquence obtempéré à la réquisition de ce magistrat, en arrêtant le dit Pennec (Yves) qui, le long de la route de Kerdévot à Quimper, n'a cessé de nous traiter de salauds, de cochons et de canailles. Nous avons ensuite déposé au violon de la mairie de Quimper vu l'heure indue, et l'avons le lendemain conduit devant Mr le procureur du Roi, pour qu'il soit statué à son égard ce qu'il appartiendera. De tout ce que dont nous avons rédigé le présent procès-verbal en double expédition pour être transmis à qui de droit, et nous avons signé.
À Ergué-Gabéric les jour, mois et an que dessus, (signatures).
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11 septembre 1837
L'an mil huit cent trente sept, le onze septembre, vers les onze heures du matin se sont présents au parquet les sieurs Philippe Moal et Monnegras (Pierre-Louis-Thédore-Marion), gendarmes à la résidence de Quimper, lesquels nous ont amené un individu Mr. Yves Pennec, qu'ils ont arrêté hier, au pardon de Kerdévotte, sur la réquisition de Mr le maire d'Ergué-Gabéric, au moment où il se livrait à des dégradations sur le sommet du clocher de la chapelle de Kerdévotte.
Comme cet individu a déjà été soupçonné d'un vol de quatre cent et quelques francs au préjudice d'un sieur Le Berre, nous avons été surpris de le voir aussi richement habillé qu'il l'était pour un domestique de ferme ; en conséquence nous avons cru devoir lui adressser les interpellations suivantes.
D. Comment vous appelez-vous, quelles sont vos profession et demeure ?
R. Je m'appelle Yves Pennec, âgé de 19 ans, aide-cultivateur, domicilié au village de Kerêlou, en Ergué-Gabéric, chez les époux Lejeune, cultivateurs.
D. Combien vous coûtent tous les beaux habits sont vous êtes, en ce moment, vêtu ?
R. Le chupen [2] me coûte vingt francs, le gilet ... au-dessus huit francs, le second gilet trois francs, la culotte douze francs, les guêtres trois francs, les bas deux francs, les soulier et les boucles cinq francs 90 centimes, le chapeau cinq francs, la ceinture six francs cinquante centimes. (- peu de temps avant d'acheter tous ces effets, il avait encore acheté dit-il pour trente trois francs de toile neuve dans la rue Kéréon, dans le mois de mai, quant aux autres effets il en avait fait l'acquisition dans le mois de juillet. Il déclare en outre qu'il possède encore en son domicile plusieurs vêtements et effets neufs, enfin il nous montre un mouchoir neuf qui lui coûte dit-il dix huit sous.)
D. À quelle somme s'élevaient les gages que l'on vous donnait chez les époux Le Jeune ?
R. Ils montaient à trente six francs par an ; j'étais chez eux depuis le carême dernier, mais ils ne m'ont pas encore donné d'argent.
D. D'où veniez-vous avant d'être entrés chez les époux Le Jeune ?
R. Au village de Rue-Bernard chez Corentin Kergourlay où je suis resté pendant quatre mois.
D. Combien y avez-vous gagné ?
R. Huit francs, mais je ne les ai pas encore reçus.
D. Où serviez-vous avant d'être chez Kergourlay ?
§ suite pages 2 à 5 ...
R. Je servais chez les époux Lejeune et je suis resté cette fois pendant quatre mois.
D. Combien avez-vous gagné dans cette circonstance ?
R. Je n'avais pas de gages ; on ne me donnait que des ... de toile et des sabots.
D. Avant cette époque chez qui serviez-vous ?
R. J'étais domestique chez Hervé Leberre, au village de Traoulann, en Ergué-Gabéric, où j'ai servi pendant quatre moi. J'y ai eu neuf francs pour mes gages.
D. N'est-ce pas vous qui, dans la nuit du 18 au 19 juin 1836, avez soustrais frauduleusement une somme de quatre cents et quelques francs au préjudice de cet Hervé Leberre ?
R. Non.
D. D'où vous êtes-vous donc procuré la somme de quatre vingt dix neuf francs trente centimes dont vous venez de nous faire état pour l'achat de vos habillements, ainsi que l'argent qui vous a servi à acheter les divers autres effets que vous prétendez avoir encore chez les époux Le Jeune ?
R. Ces dépenses ont été faites au moyen d'une somme de trois cent francs que j'ai trouvée, il y a trois ans, au villlage de Boars en Ergué-Gabéric.
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