1836-1837 - Arrestations et interrogatoires d'Yves Pennec, voleur et auteur de vandalisme
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+ | Du 28 juin 1836. Procès-verbal de descente. | ||
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+ | L'an mil huit cent trente six, ce jour vingt huit juin, à deux heures de relevée. | ||
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+ | Nous Alain Marie Corentin Lozach, juge d'instruction, près le tribunal de première instance de l'arrondissement de Quimper, département du finistère, assisté de M. Charles Marie Ferec, commis greffier au dit tribunal, | ||
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+ | Vu le procès-verbal du 20 de ce mois, duquel il résulte que dans la nuit du 18 au 19 de ce mois, une somme de quatre cent et quelques francs a été volée au préjudice des époux Le Berre de Trolan, en Ergué-Gabéric. | ||
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+ | Vu le réquisitoire de M. le procureur du Roi, tendant à ce qu'il soit informé sur ce vol, | ||
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+ | Attendu que sont effectués le vol commis au préjudice des époux Le Berre, il a fallu prendre de la poche du tablier de la femme Le Berre, la clef de l'armoire où était enfermé l'argent volé. | ||
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+ | Attendu que l'armoire d'où l'on a soustrait l'argent n'est éloigné du lit de l'époux Le Berre que d'un mètre 80 millimètres du lit où ils étaient couchés et que l'armoire s'ouvre du coté du lit, | ||
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+ | Attendu que d'un autre tablier qui était sur le lit des époux Le Berre et qu'il couvrait leurs pieds, l'on a enlevé 85 centimes en billons <ref name="Billon">{{K-Billon}}</ref>, | ||
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+ | Attendu qu'un vol avec de pareilles circonstances n'a pu être exécuté que par une personne qui connaissait parfaitement l'intérieur et les habitudes de la maison Le Berre, | ||
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+ | Attendu que leurs soupçons portent sur Yves Pennec qu'ils ont eu quatre mois à leur service et qu'il en est parti le 20 mai dernier, en disant qu'il voulait s'engager, | ||
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+ | Attendu que Pennec ne veut point se livrer au travail, qu'il n'a aucune ressource et qu'il a la passion du jeu et qu'il pourrait bien être en effet l'auteur du vol qu'on lui impute, | ||
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+ | Attendu que Pennec, depuis sa sortie de chez les époux Le Berre, s'est retiré chez un nommé Le Jeune ou Yaouanc, son parrain, et qu'il serait possible de trouvé l'argent volé en sa possession, | ||
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+ | Rapportons que soit fait une réquisition de M. le procureur du Roi, en date de ce jour, nous nous sommes transportés au domicile de M. Le Jeune, en la commune d'Ergué-Gabéric, où étant arrivés, accompagnés de M. Le Feuvre, substitut du procureur du roi, et du sieur François Cren, âgé de 27 ans, demeurant à Quimper, | ||
+ | <spoiler id="991" text="suite pages 2 et 3 ..."> | ||
+ | interprète de la langue bretonne, auquel nous avons fait prêté serment de rendre et traduite fidèlement le discours à transmettre entre ceux qui parlait de langages différents, nous avons exposé à la femme Le Jeune que nous avons trouvée seule dans son domicile, l'objet de notre visite. | ||
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+ | Elle nous a répondu que son mari était allé charroyé des pierres, que Pennec s'était en effet retiré chez elle depuis sa sortie de chez les époux Le Berre, mais que Pennec était ... ce moment, qu'il était occupé à couper l'ajonc au lieu de Pennervan, à une assez grande distance de la demeure de Le Jeune. | ||
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+ | Nous avons demandé à la femme Le Jeune si Pennec avait passé chez elle la nuit du 8 au 19 de ce mois, ce à quoi elle a répondu affirmativement. | ||
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+ | Nous l'avons de nouveau interpellée de nous déclarer si elle pouvait affirmer que Pennec, bien qu'il se fit mis au lit, n'était point sorti pendant la nuit, elle nous a répondu qu'elle ne le suivait pas, parce que les nuits, dans cette saison, sont trop courtes pour faire des expéditions nocturnes. | ||
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+ | Nous avons demandé à quelle distance était l'habitation de Le Jeune de celle de Le Berre, l'un nous a dit que les habitations dépendant de la même commune n'étaient éloignées que d'une lieue, l'une de l'autre. | ||
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L'an mil huit cent trente sept, le dix du mois de septembre, à cinq heurs de relevée. | L'an mil huit cent trente sept, le dix du mois de septembre, à cinq heurs de relevée. | ||
- | Nous soussignés Oulié (Antoine), brigadier, Allard (Philippe), Petit (Théophile-Pascal), Guilloux (Corentin-Jean), et Brechonnet (Joseph-Michel), gendares, tous cinq des brigades de Quimper. | + | Nous soussignés Oulié (Antoine), brigadier, Allard (Philippe), Petit (Théophile-Pascal), Guilloux (Corentin-Jean), et Brechonnet (Joseph-Michel), gendarmes, tous cinq des brigades de Quimper. |
Rapportons qu'étant de service au pardon de Kerdévot, en la commune d'Ergué-Gabéric, pour le maintien de l'ordre et de la tranquillité publique, nous avons été invités par Mr le maire de la dite commune, de faire descendre un individu qui dégradait le clocher de la chapelle de Kerdévot ; après que cet individu fût descendu, Mr le maire nous a donné un réquisitoire, dont copie est ci-jointe, à l'effet de conduire devant Mr le procureur du Roi à Quimper cet individu qui a été reconnu pour être le nommé <u>Pennec</u> (Yves), aide cultivateur en la commune d'Ergué-Gabéric. Nous avons en conséquence obtempéré à la réquisition de ce magistrat, en arrêtant le dit <u>Pennec</u> (Yves) qui, le long de la route de Kerdévot à Quimper, n'a cessé de nous traiter de salauds, de cochons et de canailles. Nous avons ensuite déposé au violon de la mairie de Quimper vu l'heure indue, et l'avons le lendemain conduit devant Mr le procureur du Roi, pour qu'il soit statué à son égard ce qu'il appartiendera. De tout ce que dont nous avons rédigé le présent procès-verbal en double expédition pour être transmis à qui de droit, et nous avons signé. | Rapportons qu'étant de service au pardon de Kerdévot, en la commune d'Ergué-Gabéric, pour le maintien de l'ordre et de la tranquillité publique, nous avons été invités par Mr le maire de la dite commune, de faire descendre un individu qui dégradait le clocher de la chapelle de Kerdévot ; après que cet individu fût descendu, Mr le maire nous a donné un réquisitoire, dont copie est ci-jointe, à l'effet de conduire devant Mr le procureur du Roi à Quimper cet individu qui a été reconnu pour être le nommé <u>Pennec</u> (Yves), aide cultivateur en la commune d'Ergué-Gabéric. Nous avons en conséquence obtempéré à la réquisition de ce magistrat, en arrêtant le dit <u>Pennec</u> (Yves) qui, le long de la route de Kerdévot à Quimper, n'a cessé de nous traiter de salauds, de cochons et de canailles. Nous avons ensuite déposé au violon de la mairie de Quimper vu l'heure indue, et l'avons le lendemain conduit devant Mr le procureur du Roi, pour qu'il soit statué à son égard ce qu'il appartiendera. De tout ce que dont nous avons rédigé le présent procès-verbal en double expédition pour être transmis à qui de droit, et nous avons signé. | ||
- | AErgué-Gabéric les jour, mous et an que dessus, (signatures). | + | À Ergué-Gabéric les jour, mois et an que dessus, (signatures). |
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Version du 24 mai ~ mae 2019 à 09:06
| Ses procès a lieu en 1838, et Stendhal dans ses « Mémoires de touriste» en fait une recension : « Il y a beaucoup de sorciers en Bretagne ... Yves Pennec, enfant de l'Armorique, est venu s'assoir hier sur le banc de la cour d'assises. Il a dix-huit ans.».
Mais il en faudra de peu pour qu'il n'y ait point de procès, car à sa première arrestation il est disculpé, et ce n'est que sa deuxième arrestation pour acte de vandalisme à Kerdévot qui lui vaut d'être présenté à la justice. | |||||||
Autres lectures : « 1838 - Procès d'Yves Le Pennec, jeune domestique voleur, sorcier et dépensier » ¤ « STENDHAL - Mémoires d'un touriste » ¤ « Un sorcier - Moeurs bretonnes - Ce que vaut une fille, Gazette des Tribunaux 1838 » ¤ « BERNARD Norbert - Les voix d'Yves Pennec » ¤ « René Laurent, maire (1824-1846) » ¤ |
1 Présentation
2 Transcriptions
Arrestation du 20.06.1836
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Arrestation du 10.07.1837
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3 Originaux
Lieu de conservation :
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Usage, droit d'image :
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Arrestation de 1836 | |||||
Arrestation de 1837 | |||||
Suite de l'instruction | |||||
4 Annotations
Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric. Date de création : Mai 2019 Dernière modification : 24.05.2019 Avancement : [Développé] |