L'enseignement d'un professeur d'agriculture vu par un "potr-saout"
Un article de GrandTerrier.
Version du 14 février ~ c'hwevrer 2015 à 16:25 (modifier) GdTerrier (Discuter | contributions) ← Différence précédente |
Version du 14 février ~ c'hwevrer 2015 à 16:26 (modifier) (undo) GdTerrier (Discuter | contributions) Différence suivante → |
||
Ligne 28: | Ligne 28: | ||
* « <i>De la science agricole, ils n’en avaient cure. Ce n’était pas avec des livres qu’on pouvait faire de l’agriculture.</i> » | * « <i>De la science agricole, ils n’en avaient cure. Ce n’était pas avec des livres qu’on pouvait faire de l’agriculture.</i> » | ||
- | Ce professeur,né en 1819 à Saint-Pierre-Canivet (Calvados), a étudié à de l’école d’agriculture de Rennes, puis l’institution royale de Grignon <ref>L'École nationale supérieure agronomique de Grignon est une école nationale supérieure agronomique située à Grignon (Yvelines), fondée en 1826 par Ambroise-Polycarpe de La Rochefoucauld, duc de Doudeauville. Le diplôme qu'elle délivre se voit accordé le titre d'ingénieur en 1908.</ref> (Yvelines). Il a 24 ans quand il arrive à Quimper en 1843 à l'école confessionnelle du Likès, où il prend la responsabilité de la Chaire d'agriculture départementale (créée sous l'impulsion du préfet de l'époque, le baron Boullé). En 1847 il épousera Anne-Marie Milin de Roscoff avec qui il aura 11 enfants. | + | Ce professeur,né en 1819 à Saint-Pierre-Canivet (Calvados), a étudié à l’école d’agriculture de Rennes, puis à l’institution royale de Grignon <ref>L'École nationale supérieure agronomique de Grignon est une école nationale supérieure agronomique située à Grignon (Yvelines), fondée en 1826 par Ambroise-Polycarpe de La Rochefoucauld, duc de Doudeauville. Le diplôme qu'elle délivre se voit accordé le titre d'ingénieur en 1908.</ref> (Yvelines). Il a 24 ans quand il arrive à Quimper en 1843 à l'école confessionnelle du Likès, où il prend la responsabilité de la Chaire d'agriculture départementale (créée sous l'impulsion du préfet de l'époque, le baron Boullé). En 1847 il épousera Anne-Marie Milin de Roscoff avec qui il aura 11 enfants. |
En 1874, il devient même maire de Kerfeunteun, une commune dans laquelle il exploite la ferme de Kermahonnet sur laquelle il donne les leçons pratiques de la Chaire d’agriculture. Une enquête faite en 1899 montre l'importance locale de la section agricole créée par le professeur Olive : « <i>Si l’on consulte aujourd’hui l’annuaire du département du Finistère pour l’année 1899, on relève les noms de 74 maires, 97 adjoints, 10 conseillers d’arrondissement et 2 conseillers généraux, anciens élèves de la section agricole du Likès</i> ». | En 1874, il devient même maire de Kerfeunteun, une commune dans laquelle il exploite la ferme de Kermahonnet sur laquelle il donne les leçons pratiques de la Chaire d’agriculture. Une enquête faite en 1899 montre l'importance locale de la section agricole créée par le professeur Olive : « <i>Si l’on consulte aujourd’hui l’annuaire du département du Finistère pour l’année 1899, on relève les noms de 74 maires, 97 adjoints, 10 conseillers d’arrondissement et 2 conseillers généraux, anciens élèves de la section agricole du Likès</i> ». |
Version du 14 février ~ c'hwevrer 2015 à 16:26
Dans l'extrait ci-dessous Jean-Marie Déguignet a 17 ans et est embauché par un professeur d'agriculture comme « potr saout » [1] (vacher) dans une ferme expérimentale à Kerfeunteun.
Sa description des antagonismes entre la vision progressiste du professeur Clément-François Olive et la méfiance des paysans bretons a fait l'objet d"une citation commentée dans le livre de l'historien Joël Cornette. Que était donc ce professeur Olive ? De qui Déguignet était-il le proche, des paysans bretons ou du professeur originaire du Calvados ? Autres lectures : « Espace Déguignet » ¤ « CORNETTE Joël - Histoire de la Bretagne et des Bretons » ¤ « La victoire du fils de Pod Saout, Le Télégramme 1983 » ¤ « Recueil des bretonnismes de Jean-Marie Déguignet » ¤ « DÉGUIGNET Jean-Marie - Mémoires d'un Paysan Bas-Breton » ¤ |
1 Présentation
Joël Cornette dans son livre-somme « Histoire de la Bretagne et des Bretons » aux Éditions du Seuil cite et commente ce passage dans les Mémoires d'un paysan bas-breton :
Néanmoins Déguignet défend les idées de modernité du professeur en se moquant gentiment des ses compatriotes paysans :
Ce professeur,né en 1819 à Saint-Pierre-Canivet (Calvados), a étudié à l’école d’agriculture de Rennes, puis à l’institution royale de Grignon En 1874, il devient même maire de Kerfeunteun, une commune dans laquelle il exploite la ferme de Kermahonnet sur laquelle il donne les leçons pratiques de la Chaire d’agriculture. Une enquête faite en 1899 montre l'importance locale de la section agricole créée par le professeur Olive : « Si l’on consulte aujourd’hui l’annuaire du département du Finistère pour l’année 1899, on relève les noms de 74 maires, 97 adjoints, 10 conseillers d’arrondissement et 2 conseillers généraux, anciens élèves de la section agricole du Likès ». |
2 Morceau choisi
Pages 126-127 de l'Intégrale des Mémoires d'un paysan bas-breton :
|
Page 127, suite
|
3 Annotations
- Le terme Potr-saout est considéré aujourd'hui comme un bretonnisme (cf. étude d'Hervé Lossec) car très utilisé en français en Bretagne. De « paotr » pour le garçon, et « saout » pour les vaches, soit donc le garçon vacher. À noter que lorsque le métier de surveillance des troupeaux de vaches fut assuré par des clôtures électriques, celles-ci étaient appelées « paotr-saout electrik ». [Ref.↑ 1,0 1,1]
- L'École nationale supérieure agronomique de Grignon est une école nationale supérieure agronomique située à Grignon (Yvelines), fondée en 1826 par Ambroise-Polycarpe de La Rochefoucauld, duc de Doudeauville. Le diplôme qu'elle délivre se voit accordé le titre d'ingénieur en 1908. [Ref.↑]
- Triptolème : prêtre original de la déesse Déméter, dans la mythologie grecque. Déméter donna à Triptolème une charrue en bois et des grains de blé pour aller enseigner l’agriculture aux mortels. [Ref.↑]
- An tudjentil): traduction bretonne de gentilhomme, terme qui s'applique aux nobles mais aussi aux notables. Le maître était aussi appelé an aotrou, le monsieur, et sa femme an itron, madame. [Ref.↑ 4,0 4,1 4,2]
Thème de l'article : Ecrits de Jean-Marie Déguignet Date de création : Février 2015 Dernière modification : 14.02.2015 Avancement : [Développé] |