1766 - Scellés et vente des biens de Jacquette Le Porchet, marchande du bourg
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La lecture des documents fait apparaître que la marchande s'appelait Le Porchet, et non Corchet, et son fonds de commerce était effectivement diversifié : | La lecture des documents fait apparaître que la marchande s'appelait Le Porchet, et non Corchet, et son fonds de commerce était effectivement diversifié : | ||
- | * le tabac en plusieurs types de conditionnement : en rouleau (« <i>Un rolle de tabac ou bougie</i> ») ou carotte, ou en poudre (tabac à priser). La carotte était un petit rouleau, que l'on devait raper aux extrémités un peu comme des carottes, et qui est aujourd'hui l'enseigne des bureaux de tabac. La livre de tabac en pouble est conservée dans un « <i>pot de terre de Locmaria</i> », et pour peser la marchande de servait de « <i>mesures de fer blanc pour le tabac</i> ». L'acquéreur du gros rouleau est invité à « <i>faire sa déclaration au bureau de tabac. </i> ». Par ailleurs on dénombre aussi « <i>seize pippes</i> ». | + | * le tabac en plusieurs types de conditionnement : en rouleau (« <i>Un rolle de tabac ou bougie</i> ») ou carotte, ou en poudre (tabac à priser). La carotte était un petit rouleau, que l'on devait raper aux extrémités un peu comme des carottes, et qui est aujourd'hui l'enseigne des bureaux de tabac. |
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+ | :La livre de tabac en poudre est conservée dans un « <i>pot de terre de Locmaria</i> », et pour peser la marchande de servait de « <i>mesures de fer blanc pour le tabac</i> ». L'acquéreur du gros rouleau est invité à « <i>faire sa déclaration au bureau de tabac. </i> ». Par ailleurs on dénombre aussi « <i>seize pippes</i> ». | ||
* l'habillement. Les vêtements les plus courants sont les chemises et coiffes de chanvre, et les « <i>jupes de berlinge</i> » <ref name=Berlinge>{{K-Berlinge}}</ref>, ce tissage de chanvre et de laine étant spécifique à la Cornouaille du 18e siècle. Le chanvre est vendu aussi sous forme d'écheveau. On trouve des tabliers en « <i>étoupe</i> » <ref name=Etoupe>{{K-Étoupe}}</ref>, lequel tissu n'était pas tissé, mais constitué de fibres grossières de chanvre. On dénombre également des tissus dépareillés dénommés « <i>pillots</i> », nom dérivé du mot breton « <i>pilhoù</i> » désignant les chiffons. Et aussi, pour garnir les lits clos ou « <i>à clisses</i> » <ref name=Clisse>{{K-Clisse}}</ref>, des couettes et traversins. | * l'habillement. Les vêtements les plus courants sont les chemises et coiffes de chanvre, et les « <i>jupes de berlinge</i> » <ref name=Berlinge>{{K-Berlinge}}</ref>, ce tissage de chanvre et de laine étant spécifique à la Cornouaille du 18e siècle. Le chanvre est vendu aussi sous forme d'écheveau. On trouve des tabliers en « <i>étoupe</i> » <ref name=Etoupe>{{K-Étoupe}}</ref>, lequel tissu n'était pas tissé, mais constitué de fibres grossières de chanvre. On dénombre également des tissus dépareillés dénommés « <i>pillots</i> », nom dérivé du mot breton « <i>pilhoù</i> » désignant les chiffons. Et aussi, pour garnir les lits clos ou « <i>à clisses</i> » <ref name=Clisse>{{K-Clisse}}</ref>, des couettes et traversins. | ||
* la nourriture. L'épicerie n'est constituée que de beurre, de noix et d'eau de vie. Le beurre est conservé en pots ou en « <i>écuellées</i>. Les noix stockés dans une « <i>pannerez</i> » sont au nombre de 200 environ. | * la nourriture. L'épicerie n'est constituée que de beurre, de noix et d'eau de vie. Le beurre est conservé en pots ou en « <i>écuellées</i>. Les noix stockés dans une « <i>pannerez</i> » sont au nombre de 200 environ. |
Version du 3 août ~ eost 2013 à 08:09
| Un document présentant le fonds de commerce d'une modeste débitante de textiles, beurre et tabac au bourg d'Ergué-Gabéric.
Cet inventaire unique faisant partie d'une liasse de 95 documents avait été résumé par l'archiviste René-François Le Men Autres lectures : « 1748 - Inventaires des biens et livres du recteur Jean Edy » ¤ « 1910-1935 Notes et coupures gabéricoises de Louis Le Guennec » ¤ « Inventaires Archives du Finistère » ¤ |
1 Présentation
Voici le résumé qu'en font les archivistes Le Men et Luzel : « Jacquette Corchet, au bourg d'Ergué-Gabéric (1 rouleau de tabac ou bougie, pesant 5 livres 6 onces 3/4, vendu 13 livres 5 sous, à Laurent Le Corre, à la charge à l'acquéreur de faire sa déclaration au bureau de tabac ; 16 pipes, 2 paniers et environ 200 noix, vendus 9 sous 9 deniers ; 6 aunes de toile d'étoupe et chanvre, 6 livres ; 1 livre 1/2 de beurre de pot, avec 1 gobelet et 1 tasse de faïence, 20 sous ; 1 carotte de tabac, 8 livres 9 sous 8 deniers, en 1766). ». Quant à Louis Le Guennec, il note : « Ergué-Gabéric. Il y a dans la liasse B.290 des Archives départementales un inventaire des marchandises du magasin d'une modeste marchande du bourg d'Ergué-Gabéric nommée Jacquette Corchet, fait en 1766 après son décès. Elle vendait du tabac, des pipes, des paniers, des noix, de la toiles d'étoupe, du beurre, etc. ». La lecture des documents fait apparaître que la marchande s'appelait Le Porchet, et non Corchet, et son fonds de commerce était effectivement diversifié :
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2 Transcriptions
Scellés :
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Vente :
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3 Originaux
Lieu de conservation :
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Usage, droit d'image :
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Les 7 pages | |||||
4 Annotations
- René-François Le Men était archiviste du département du Finistère. En 1867, il a donné une édition très abrégée du Catholicon de l'exemplaire de Quimper pour promouvoir la langue bretonne. Il a réduit au minimum la partie latine et française. Son travail comporte des erreurs. Son édition a eu le mérite d'entretenir l'intérêt des bretonnants pour l'ouvrage de Jehan Lagadeuc. [Ref.↑]
- François-Marie Luzel (1821-1895) est un folkloriste breton et poète en langue bretonne. En 1881 il devient Conservateur des Archives départementales du Finistère à Quimper où il rencontre Anatole Le Braz alors professeur. [Ref.↑]
- Louis Le Guennec (1878-1935) est un mémorialiste breton qui a laissé une abondante œuvre littéraire et artistique centrée sur le patrimoine et l'histoire du Finistère. [Ref.↑]
- Berlinge, s.f. : étoffe particulière courante en Cornouaille au 18e siècle, dont la chaîne est en fil de chanvre et la trame en laine (source : www.1789-1815.com). Dans beaucoup de fermes de la Cornouaille, on a l’habitude de faire quelques aunes de berlinge au bout des toiles de chanvre que les cultivateurs tissent eux-mêmes pour leur usage (Breiz-Izel, ou vie des Bretons de l’Armorique, par M. Alexandre Bouët, tome troisième, Paris 1844, p. 112) [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 4,0 4,1 4,2 4,3 4,4 4,5 4,6]
- Étoupe, s.f. : du latin "stupa,-ae", sous-produit fibreux non tissé issu essentiellement du travail du chanvre ou du lin. Source : Wikipedia. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 5,0 5,1 5,2 5,3]
- Clisse, clice, s.f. : bois de fente, morceau de bois allongé ; éclat de bois ; osier tressé. Source : TRLFi. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 6,0 6,1]
- Présidial, s.m. : tribunal de justice de l'Ancien Régime créé au XVIe siècle ; c'est en 1552 que le roi Henri II de France, désireux de renforcer son système judiciaire et de vendre de nouveaux offices, institue les présidiaux ; le présidial de Quimper-Corentin a été créé à cette date dans le ressort du parlement de Bretagne (Wikipedia). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 7,0 7,1 7,2]
- Baillot, bayeau, s.m. : Baillot à buée : baquet servant à faire la lessive (histoiresdeserieb sur free.fr.) La buée est l'ancien nom de la lessive traditionnelle jusqu'au début du XXe siècle qui voit la disparition de ce mode de lavage avec le développement de la lessiveuse en fer. La baille était généralement un baquet cerclé de fer de la taille d'un demi-fut ou d'un tonneau entier ouvert sur le dessus, et ce fut était placé sur une pierre ronde de granit creusé de rigoles d'évacuation. Un baillot peut aussi désigner un récipient pour conserver le lard ou d'autres aliments. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 8,0 8,1 8,2]
- Fayance, fayence, faïence, s.f. : adaptation de Faenza, nom d'une ville d'Italie renommée pour ses poteries émaillées. Source : Dictionnaire de l'Académie Française. Au 18e siècle, dans les inventaires de la région quimpéroise, en provenance des faïenceries de Locmaria, on note "des assiettes ou saladier de fayance", "des beurriers de terre de Locmaria" ... [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 9,0 9,1 9,2]
- Sénéchaussée, s.f. : juridiction d'un sénéchal ; étendue de sa juridiction. Sénéchal, s.m. : officier royal qui, dans certaines provinces, exerce des fonctions analogues à celles d'un bailli pour la justice, les finances, etc. Source : Dict. DMF. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
- Airain, s.m. : bronze, alliage de cuivre et d'étain. Matériau utilisé couramment pour les marmites. Source : histoiresdeserieb.free.fr. Alliage à base de cuivre et de différents métaux, en particulier d'étain, désigné aujourd'hui sous le nom de bronze. Source : TRLFi. [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 11,0 11,1]
Thème de l'article : Document d'archives sur le passé d'Ergué-Gabéric. Date de création : Juillet 2013 Dernière modification : 3.08.2013 Avancement : [Développé] |