Blog 20.07.2012
Un article de GrandTerrier.
Version du 18 juillet ~ gouere 2012 à 21:28 (modifier) GdTerrier (Discuter | contributions) ← Différence précédente |
Version du 19 juillet ~ gouere 2012 à 05:53 (modifier) (undo) GdTerrier (Discuter | contributions) Différence suivante → |
||
Ligne 8: | Ligne 8: | ||
Cette chronique humoristique datée du 7 mars 1908 dans le Progrès de Finistère est signée « <i>Yan Goaper</i> ». Il s'agit sans doute d'un pseudonyme, car le terme « <i>Goaper</i> » désigne en région quimpéroise quelqu'un de moqueur. Jean-Marie Déguignet en fait même une transposition avec une orthographe à la française : « <i>Les bretons, étant menteurs, blagueurs, trompeurs, gouapeurs ... </i> ». Derrière Yan Goaper se cache peut-être l'abbé François Cornou, fondateur et directeur du journal. | Cette chronique humoristique datée du 7 mars 1908 dans le Progrès de Finistère est signée « <i>Yan Goaper</i> ». Il s'agit sans doute d'un pseudonyme, car le terme « <i>Goaper</i> » désigne en région quimpéroise quelqu'un de moqueur. Jean-Marie Déguignet en fait même une transposition avec une orthographe à la française : « <i>Les bretons, étant menteurs, blagueurs, trompeurs, gouapeurs ... </i> ». Derrière Yan Goaper se cache peut-être l'abbé François Cornou, fondateur et directeur du journal. | ||
- | Le journaliste se penche sur un accident somme toute banal : deux chasseurs gabéricois se promenant le long d'un ruisseau affluent du Jet tombent à l'eau dans un trou profond de deux mètres et sont secourus par un brave cultivateur qui passait par là. | + | Le journaliste se penche sur un accident somme toute banal : deux chasseurs gabéricois se promenant le long d'un ruisseau affluent du Jet tombent à l'eau dans un trou profond de deux mètres et sont secourus par un brave cultivateur qui les avait vus « <i>disparaître inopinément</i> ». |
Mais le style est là : les personnages sont bien campés, les dialogues fournis, les lieux situés dans la commune (« <i>Toul-ar-Gurun</i> entre les moulins de Pen-ar-Marc'hat et du Faou), les interjections françaises et bretonnes bien placées (« <i>mil seiz batimanted ..... logod</i> »), et même une allusion biblique aux « <i>deux nemrods</i> », en quelque sorte l'archétype du chasseur et le bâtisseur de la tour de Babel. | Mais le style est là : les personnages sont bien campés, les dialogues fournis, les lieux situés dans la commune (« <i>Toul-ar-Gurun</i> entre les moulins de Pen-ar-Marc'hat et du Faou), les interjections françaises et bretonnes bien placées (« <i>mil seiz batimanted ..... logod</i> »), et même une allusion biblique aux « <i>deux nemrods</i> », en quelque sorte l'archétype du chasseur et le bâtisseur de la tour de Babel. |
Version du 19 juillet ~ gouere 2012 à 05:53
Les billets récents du Blog de l'actualité du GrandTerrier |
Le bain forcé de deux nemrods
« Il fut un vaillant chasseur devant l’Éternel ; c’est pourquoi l’on dit : comme Nimrod, vaillant chasseur devant l’Éternel. Il régna d’abord sur Babel Érec, Accad et Calné, au pays de Schinear », Genèse 10
Cette chronique humoristique datée du 7 mars 1908 dans le Progrès de Finistère est signée « Yan Goaper ». Il s'agit sans doute d'un pseudonyme, car le terme « Goaper » désigne en région quimpéroise quelqu'un de moqueur. Jean-Marie Déguignet en fait même une transposition avec une orthographe à la française : « Les bretons, étant menteurs, blagueurs, trompeurs, gouapeurs ... ». Derrière Yan Goaper se cache peut-être l'abbé François Cornou, fondateur et directeur du journal.
Le journaliste se penche sur un accident somme toute banal : deux chasseurs gabéricois se promenant le long d'un ruisseau affluent du Jet tombent à l'eau dans un trou profond de deux mètres et sont secourus par un brave cultivateur qui les avait vus « disparaître inopinément ».
Mais le style est là : les personnages sont bien campés, les dialogues fournis, les lieux situés dans la commune (« Toul-ar-Gurun entre les moulins de Pen-ar-Marc'hat et du Faou), les interjections françaises et bretonnes bien placées (« mil seiz batimanted ..... logod »), et même une allusion biblique aux « deux nemrods », en quelque sorte l'archétype du chasseur et le bâtisseur de la tour de Babel.
Une autre mention biblique « Mais que de pêches miraculeuses ne fait-on pas au Grand-Ergué ! » fait référence à un entrefilet dans le journal 3 jours plus tôt : le bedeau avait pêché dans le Jet un « énorme saumon blanc » !
Conclusion : « Quel pays extraordinaire tout de même ! ».
En savoir plus « Chroniques nautiques gabéricoises de Yan Goaper, Le Progrès du Finistère 1908 »
Billet du 20.07.2012