LARTIGUE Jacques-Henri - L'Émerveillé, écrit à mesure (1923-1931)
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+ | |width=90%|Autres lectures : {{Tpg|René Bolloré (1885-1935), entrepreneur}}{{Tpg|Album-photo de 1926 de J.H. Lartigue en croisière sur le Dahu II et en villégiature à Odet}}{{Tpg|Jacques-Henri Lartigue et sa photo-mystère de René Bolloré en 1926}}{{Tpg|BOLLORÉ Gwenn-Aël - Mémoires parallèles}} | ||
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- | Jacques-Henri Lartigue est un peintre et photographe majeur du XXe siècle, né en 1894 d'un père qui pratiquait la photographie en amateur. Passionné par l’automobile, l’aviation et tous les sports il photographie de nombreuses manifestations sportives et, ensuite, menant une vie luxueuse et mondaine il met en scène toutes les célébrités, ce qui le rend célèbre aux Etats-Unis. | + | {{Lartigue}} |
- | Parallèlement, il entreprend la rédaction d’un journal qu’il poursuivra toute sa vie. Ce journal publié pour la période de 1923 à 1931 sous le titre de « <i>L'Émerveillé</i> » inclut de belles pages sur sa rencontre en juillet 1926 avec René Bolloré qu'il présentera plus tard comme « <i>son ami</i> ». | + | Parallèlement à la photo et la peinture, il entreprend la rédaction d’un journal qu’il poursuivra toute sa vie. Ce journal publié pour la période de 1923 à 1931 sous le titre de « <i>L'Émerveillé</i> » inclut de belles pages sur sa rencontre en juillet 1926 avec René Bolloré qu'il présentera plus tard comme « <i>son ami</i> ». |
Quelques extraits, qu'il est intéressant de pouvoir rapprocher des planches de son album-photo de l'été 1926 : | Quelques extraits, qu'il est intéressant de pouvoir rapprocher des planches de son album-photo de l'été 1926 : | ||
- | * jjj ... | + | * Ça commence le 15 juillet à Royan : une connaissance commune, la comédienne Denise Grey <ref name="DeniseGrey">{{PR-DeniseGrey}}</ref>, est sur le yatch de René Bolloré, lequel invite Lartigue et son épouse Bibi <ref name="BibiMessager">{{PR-BibiMessager}}</ref> à les rejoindre pour le déjeuner : « <i>Ce riche Breton est un homme d’apparence rustre, gaie et simple, qui ne se donne aucun mal pour qu’on le croie intelligent.</i> ». |
- | + | * Autre description de l'entrepreneur breton qui propose à Lartigue de partir ensemble sur le Dahu II en croisière vers la Bretagne : « <i>Propriétaire des fabriques de papier à cigarettes, Bolloré est le roi des Bretons avec ses îles, ses plages, ses histoires, ses légendes, ses fantômes et ses goûts de seigneur féodal.</i> » | |
- | Autres lectures : {{Tpg|René Bolloré (1885-1935), entrepreneur}}{{Tpg|Album-photo de 1926 de J.H. Lartigue en croisière sur le Dahu II et en villégiature à Odet}}{{Tpg|Jacques-Henri Lartigue et sa photo-mystère de René Bolloré en 1926}}{{Tpg|BOLLORÉ Gwenn-Aël - Mémoires parallèles}} | + | * La mer devient mauvaise : « <i>Les vagues se creusent. Le bateau se fait petit. Il monte, descend, se penche, se redresse.</i> ». |
+ | * Escale aux Sables d'Olonne : « <i>Bolloré arrive de la poste. La livre est à « cent vingt-six » ! Il parle de révolutions, de guerres.</i> ». Nous sommes le 17 juillet, jour de la chute du président du Conseil Aristide Briand et début de la crise des changes (le franc atteindre 243 livres sterling). | ||
+ | * Le 18 Bolloré décide de continuer le voyage vers la Bretagne par la route. Le 20 ils sont sur l'Ile de Tibidy <ref>L'île Tibidy au fond de la rade de Brest fut propriété de la famille Bolloré avant d'être acquise par l'évêché de Quimper en 1935, le château existant sur l'île étant transformé en école primaire catholique.</ref> : « <i>Réflexion faite, René ne l’a pas offert à Denise. Il l’a gardé pour lui. C’est sa garçonnière. </i> » | ||
+ | * Le 21 ils dorment au manoir d'Odet : « <i>Je me suis réveillé dans un grand parc. J’ai été faire ma prière dans une petite chapelle déserte. Je n’ai rien entendu que des conversations d’oiseaux.</i> » | ||
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- | ==Extraits== | + | ==Textes choisis== |
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- | En mer, Bolloré se réveille le fusil à la main. Voudrait-il se tuer un marsouin comme petit > déjeuner ? | + | En mer, Bolloré se réveille le fusil à la main. Voudrait-il se tuer un marsouin comme petit déjeuner ? |
Les machines se réveillent, les femmes aussi. Le petit déjeuner étincelle déjà dans la salle à manger. | Les machines se réveillent, les femmes aussi. Le petit déjeuner étincelle déjà dans la salle à manger. | ||
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Route. Le ciel est sombre, mais loin des humains. Rien n’est laid, rien n’est triste, ni angoissant... Dieu m’a dit d’aimer mon prochain autant que moi-même... Mais, au fond, est-ce que je ne me déteste pas moi qui fais fuir les oiseaux, les rats des champs, les belettes et qui ne suis capable d’avoir de relatives relations parmi les animaux qu’avec sa domesticité. Je suis un humain... Mais je suis en vacances d’ « humanité ». | Route. Le ciel est sombre, mais loin des humains. Rien n’est laid, rien n’est triste, ni angoissant... Dieu m’a dit d’aimer mon prochain autant que moi-même... Mais, au fond, est-ce que je ne me déteste pas moi qui fais fuir les oiseaux, les rats des champs, les belettes et qui ne suis capable d’avoir de relatives relations parmi les animaux qu’avec sa domesticité. Je suis un humain... Mais je suis en vacances d’ « humanité ». | ||
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| résumé=Fiche bibliographique d'un livre ou article couvrant un aspect du passé d'Ergué-Gabéric | | résumé=Fiche bibliographique d'un livre ou article couvrant un aspect du passé d'Ergué-Gabéric | ||
| initiépar=Jean Cognard | | initiépar=Jean Cognard | ||
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[modifier] Notice bibliographique
Jacques-Henri Lartigue est un peintre et photographe majeur du XXe siècle, né en 1894 d'un père qui pratiquait la photographie en amateur. Passionné par l’automobile, l’aviation et tous les sports, il photographie des manifestations sportives et, ensuite, menant une vie luxueuse et mondaine, il met en scène des célébrités, ce qui le rend célèbre aux Etats-Unis. On le présente comme « le génie du noir et blanc ». Parallèlement à la photo et la peinture, il entreprend la rédaction d’un journal qu’il poursuivra toute sa vie. Ce journal publié pour la période de 1923 à 1931 sous le titre de « L'Émerveillé » inclut de belles pages sur sa rencontre en juillet 1926 avec René Bolloré qu'il présentera plus tard comme « son ami ». Quelques extraits, qu'il est intéressant de pouvoir rapprocher des planches de son album-photo de l'été 1926 :
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[modifier] Textes choisis
15 juillet, Royan
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17 juillet
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[modifier] Annotations
- Denise Grey (1896-1996), née Édouardine Verthuy, comédienne et chanteuse française, pensionnaire de la Comédie-Française de 1944 à 1946, puis de 1957 à 1958, débute au cinéma en 1915 dans le film muet « En famille », adaptation du roman d'Hector Malot, avant de se consacrer au théâtre. Elle revient au cinéma, parlant cette fois, dans les années 1930. Elle connaît le succès dans les années 1940 avec des films comme « Monsieur Hector » (1940), « Boléro » (1942), « L'Honorable Catherine » (1943), « Les caves du Majestic » (1944) ou encore « Le Diable au corps » (1946). L'âge ne met pas fin à sa carrière. Ainsi, en 1972, elle apparaît dans la série télévisée « Les Rois maudits » et dans le film « La Boum ». Elle meurt en 1996, quelques mois avant ses cent ans. Elle repose auprès de son mari dans le cimetière d'Arradon (Morbihan). [Ref.↑]
- Madeleine Messager (1896-1988), dite « Bibi », fille du compositeur André Messager. Épouse Jacques-Henri Lartigue en 1919 avec qui elle a un fils, Dany, né en 1921, et divorce en 1931. [Ref.↑]
- L'île Tibidy au fond de la rade de Brest fut propriété de la famille Bolloré avant d'être acquise par l'évêché de Quimper en 1935, le château existant sur l'île étant transformé en école primaire catholique. [Ref.↑]
Thème de l'article : Fiche bibliographique d'un livre ou article couvrant un aspect du passé d'Ergué-Gabéric Date de création : Mai 2022 Dernière modification : 22.05.2022 Avancement : [Fignolé] |