1793 - Le permis d'inhumer de Marguerite Glémarec-Le Corre de Kerelan
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- | Très souvent les actes de registres B.M.S. (Baptêmes, Mariages, Sépultures) se contentent de simplement noter les lieux, dates et relations de parenté, et sont donc pauvres en détails et évènements rapportés. Ce n'est pas le cas du présent acte de décès rédigé le 17 avril 1793 par Jean Le Jour de Boden. | + | Très souvent les actes de registres B.M.S. (Baptêmes, Mariages, Sépultures) se contentent de simplement noter les lieux, dates et relations de parenté, et sont donc pauvres en détails et évènements rapportés. Ce n'est pas le cas du présent acte de décès transcrit le 17 avril 1793 par Jean Le Jour de Boden, officier public d'Ergué-Gabéric. |
Le dimanche 14 avril, Marguerite Glémarec <ref>Margueritte Glémarec est née le 11/05/1746 à Saint-Yvi le 11/05/1746 ; elle se marie avec Etienne Le Corre de Kerelan le 20/02/1770, avec qui elle a 7 enfants nés entre 1773 et 1786.</ref>, veuve d'Etienne Le Corre <ref>Etienne Le Corre est décédé le 29/10/1789 à Kerélan.</ref> et agèe de 47 ans, se rend au pardon de Saint-Yvi, à 10 km de son domicile de Kerelan en Ergué-Gabéric. | Le dimanche 14 avril, Marguerite Glémarec <ref>Margueritte Glémarec est née le 11/05/1746 à Saint-Yvi le 11/05/1746 ; elle se marie avec Etienne Le Corre de Kerelan le 20/02/1770, avec qui elle a 7 enfants nés entre 1773 et 1786.</ref>, veuve d'Etienne Le Corre <ref>Etienne Le Corre est décédé le 29/10/1789 à Kerélan.</ref> et agèe de 47 ans, se rend au pardon de Saint-Yvi, à 10 km de son domicile de Kerelan en Ergué-Gabéric. | ||
- | Là, vers trois heures de l'après-midi, dans un état d'ébriété avancé, à savoir « <i>yvre</i> » et « <i>assez proprement vêtue</i> », elle doit être déposée dans un lit de « <i>la maison de Charles Le Tirant aubergiste</i> ». « <i>Y étant depuis cette heure jusqu'au quinze à cinq heures et demie moment où l'on a reconnue quelle était défunte</i> », on a fait rechercher le juge de paix qui malheureusement était « <i>retenu au lit par une fièvre putride</i> ». | + | Là, vers trois heures de l'après-midi, dans un état d'ébriété avancé, à savoir « <i>yvre</i> » et « <i>assez proprement vêtue</i> », elle doit être déposée dans un lit de « <i>la maison de Charles Le Tirant aubergiste</i> ». « <i>Y étant depuis cette heure jusqu'au quinze à cinq heures et demie moment où l'on a reconnue quelle était défunte</i> », on a fait rechercher le juge de paix Jean Le Duigou qui malheureusement est « <i>retenu au lit par une fièvre putride</i> ». |
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+ | Ce poste de juge de paix a été créée par la loi des 16 et 24 août 1790 pour assurer la justice et police de proximité dans chaque canton nouvellement constitué par les institutions révolutionnaires. Les communes d'Ergué-Gabéric et de Saint-Yvi sont toutes les deux rattachées au canton de Rosporden. | ||
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+ | Du fait de la maladie du juge de paix officiel, c'est « <i>l'officier publique</i> » de Saint-Yvi en charge de la rédaction des actes d'état civil, qui prend la mission d'officier de police. Et donc dans l'acte, son intervention sur les lieux du décès est décrite sous forme d'un rapport : « <i>avons reconnue par les vomissements faits dont le dit lit porte les marques que sa mort est occasionnée par une indigestion et qu'elle s'est trouvée étouffée par le peu d'air qu'elle recevoit dans le dit lit ...</i> » | ||
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Aujourd'hui dix septième du mois d'avril mil sept cent quatre vingt treize l'an second de la république française à neuf heures du matin s'est présenté devant moi Jean Lejour officier publique de la commune d'Ergué Gabéric district de Quimper département du finistère René Le Mahé lequel m'a présenté un extrait du registre des sépultures de la succursale de Saint Yvi district de Quimper département du finistère en date du seize avril présent mois et an où il est écrit ce qui suit : | Aujourd'hui dix septième du mois d'avril mil sept cent quatre vingt treize l'an second de la république française à neuf heures du matin s'est présenté devant moi Jean Lejour officier publique de la commune d'Ergué Gabéric district de Quimper département du finistère René Le Mahé lequel m'a présenté un extrait du registre des sépultures de la succursale de Saint Yvi district de Quimper département du finistère en date du seize avril présent mois et an où il est écrit ce qui suit : | ||
- | Aujourd'hui seizième jour du mois d'avril mil sept cent quatre vingt treize l'an second de la république française à six heures du matin par devant moi François Le Carrer membre du conseil général de la commune de Saint Yvi département du finistère élu pour recevoir les actes destinés à constater la naissance, les mariages et décès des citoyens sont comparus en la maison commune Jérome Lahuec assesseur faisant les fonctions d'officier de police en l'absence du dit citoyen Jean Le Duigou juge de paix et officier de police du canton de Rosporden demeurant au lieu de Gorréquer en la commune du dit Saint Yvi en la maison de Charles Le Tirant aubergiste à la nommée Margueritte Glémarec veuve Etienne Le Corre agé(e) de quarante sept ans aux environs domiciliée du dit lieu de Kerélan en cette municipalité d'Ergué Gabéric et s'étant transporté sur les lieux et y avoir rédigé le procès verbal dont la teneur suit l'an second de la république française mil sept cent quatre vingt treize le quinze avril après midy avons Jérome Lahuec en l'absence du citoyen juge de paix su canton de Rosporden (d)retenu au lit par une fièvre putride et en qualité d'assesseur sur l'impossibilité d'avoir le juge de paux, assisté de Charles Le Tirant et de Jean Chiquet notables adjoints de la commune de Saint Yvi sur la réquisition à moi faite, je me suis transporté de mon domicile jusqu'au bourg de Saint Yvi où étant arrivé j'ai en la compagnie des susdits notables, ayant aussi pour adjoint le secrétaire greffier de la dite justice de paix, entré en la maison du dit Le Tirant, et nous étant rendu dans [une ligne non reproduite] | + | Aujourd'hui seizième jour du mois d'avril mil sept cent quatre vingt treize l'an second de la république française à six heures du matin par devant moi François Le Carrer membre du conseil général de la commune de Saint Yvi département du finistère élu pour recevoir les actes destinés à constater la naissance, les mariages et décès des citoyens sont comparus en la maison commune Jérome Lahuec assesseur faisant les fonctions d'officier de police en l'absence du dit citoyen Jean Le Duigou juge de paix et officier de police du canton de Rosporden demeurant au lieu de Gorréquer en la commune du dit Saint Yvi, en la maison de Charles Le Tirant aubergiste à la nommée Margueritte Glémarec veuve Etienne Le Corre agé(e) de quarante sept ans aux environs domiciliée du dit lieu de Kerélan en cette municipalité d'Ergué Gabéric et s'étant transporté sur les lieux et y avoir rédigé le procès verbal dont la teneur suit l'an second de la république française mil sept cent quatre vingt treize le quinze avril après midy avons Jérome Lahuec en l'absence du citoyen juge de paix su canton de Rosporden (d)retenu au lit par une fièvre putride et en qualité d'assesseur sur l'impossibilité d'avoir le juge de paux, assisté de Charles Le Tirant et de Jean Chiquet notables adjoints de la commune de Saint Yvi sur la réquisition à moi faite, je me suis transporté de mon domicile jusqu'au bourg de Saint Yvi où étant arrivé j'ai en la compagnie des susdits notables, ayant aussi pour adjoint le secrétaire greffier de la dite justice de paix, entré en la maison du dit Le Tirant, et nous étant rendu dans [une ligne non reproduite] |
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Version du 20 février ~ c'hwevrer 2021 à 14:03
| Un acte transcrit par l'officier public dans le registre d'Ergué-Gabéric pour un décès dans des circonstances particulières et qui aurait pu ne pas être une mort naturelle.
Registre des sépultures de 1752 à 1793 conservé aux Archives Départementales du Finistère, disponible en microfilm sous la cote 3 E 66/4. Autres lectures : « Jean Le Jour, maire (1800-1806) » ¤ « 1793-1794 - Le premier registre d'état civil des naissances de la commune » ¤ « 1791 - Rattachement à Ergué-Gabéric de Kerampensal, Cleuyou et Kerelan » ¤ |
1 Présentation
Très souvent les actes de registres B.M.S. (Baptêmes, Mariages, Sépultures) se contentent de simplement noter les lieux, dates et relations de parenté, et sont donc pauvres en détails et évènements rapportés. Ce n'est pas le cas du présent acte de décès transcrit le 17 avril 1793 par Jean Le Jour de Boden, officier public d'Ergué-Gabéric. Le dimanche 14 avril, Marguerite Glémarec Là, vers trois heures de l'après-midi, dans un état d'ébriété avancé, à savoir « yvre » et « assez proprement vêtue », elle doit être déposée dans un lit de « la maison de Charles Le Tirant aubergiste ». « Y étant depuis cette heure jusqu'au quinze à cinq heures et demie moment où l'on a reconnue quelle était défunte », on a fait rechercher le juge de paix Jean Le Duigou qui malheureusement est « retenu au lit par une fièvre putride ». Ce poste de juge de paix a été créée par la loi des 16 et 24 août 1790 pour assurer la justice et police de proximité dans chaque canton nouvellement constitué par les institutions révolutionnaires. Les communes d'Ergué-Gabéric et de Saint-Yvi sont toutes les deux rattachées au canton de Rosporden. Du fait de la maladie du juge de paix officiel, c'est « l'officier publique » de Saint-Yvi en charge de la rédaction des actes d'état civil, qui prend la mission d'officier de police. Et donc dans l'acte, son intervention sur les lieux du décès est décrite sous forme d'un rapport : « avons reconnue par les vomissements faits dont le dit lit porte les marques que sa mort est occasionnée par une indigestion et qu'elle s'est trouvée étouffée par le peu d'air qu'elle recevoit dans le dit lit ... » Et |
2 Transcription
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3 Document
ADF 3 E 66/4 | |||||
4 Annotations
Thème de l'article : Etude et transcriptions d'actes anciens Date de création : Février 2021 Dernière modification : 20.02.2021 Avancement : [Développé] |