Une procession pour le retour des crucifix, Le Progrès du Finistère 1907 - GrandTerrier

Une procession pour le retour des crucifix, Le Progrès du Finistère 1907

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Les temps ont changé, certes, mais le cœur des Erguéens est resté le même, on les trouvera constamment sur la brèche, pour la défense de leur foi et de leurs intérêts religieux. Les temps ont changé, certes, mais le cœur des Erguéens est resté le même, on les trouvera constamment sur la brèche, pour la défense de leur foi et de leurs intérêts religieux.
-En y assistant, je crois avoir rempli mon devoir de catholique, et quand les Jouy et autres sycophantes viendront, par un organe immonde, nous répéter que la Foi est morte, de cent poitrine sortira ce cri, celui de tout breton catholique : Plutôt mourir que de faillir.+En y assistant, je crois avoir rempli mon devoir de catholique, et quand les Jouy <ref name=Jouy>Jules Jouy (1855-1897) est un goguettier, poète et chansonnier montmartrois, enterré au cimetière du Père-Lachaise. En septembre 1878, il collabore au journal Le Sans-culotte, fondé par le dessinateur Alfred Le Petit, organe de presse républicain virulent, militant pour l'amnistie des communards et combattant le cléricalisme. Source : Wikipedia.</ref> et autres sycophantes <ref>Sycophante, subst. masc. : Hist. [Dans la Grèce antique, à Athènes] Dénonciateur professionnel qui assignait en justice des citoyens riches afin d'obtenir une part de leurs biens s'ils étaient condamnés.</ref> viendront, par un organe immonde, nous répéter que la Foi est morte, de cent poitrine sortira ce cri, celui de tout breton catholique : Plutôt mourir que de faillir.
Un Erguéen. Un Erguéen.

Version du 31 juillet ~ gouere 2012 à 11:05

Catégorie : Journaux
Site : GrandTerrier

Statut de l'article :
  Image:Bullorange.gif [Développé]
§ E.D.F.

Autres lectures : « 1906 - Gwerz de l'Inventaire des biens de l'Eglise à Ergué-Gabéric * » ¤ « Reportage sur l'expulsion des soeurs blanches, L'Ouest-Eclair 1902 » ¤ « 1906 - Inventaire au Bourg et à Kerdévot par la gendarmerie » ¤ « 1902 - Documents sur la fermeture de l'école Notre-Dame de Kerdévot » ¤ « 1902 - Témoignage de JM Déguignet sur la fermeture de l'école ND de Kerdévot » ¤ « 1911 - Pétition des électeurs pour le maintien d'une religieuse du St-Esprit  » ¤ 

1 Présentation

Article dans le Progrès de Finistère [1] daté du 29 mai 1905, sous la forme d'un témoignage de paroissien d'Ergué-Gabéric qui signe « Un Erguéen ».

Nous avions déjà publié une carte postale d'un gendarme qui intervient pour forcer les portes de l'église, des coupures de presse à propos de la fermeture de l'école des religieuses du St-Esprit, les mémoires anti-cléricales de Jean-Marie Déguignet, une complainte ou gwerz écrite par les pro-catholiques, mais nous n'avions pas jusqu'à présent noté cette anecdote relative à la ferveur religieuses autour du retour des crucifix dans l'église paroissiale.

 
Croix et 6 chandeliers d'Ergué-Gabéric, classés Monuments Historiques en 1954
Croix et 6 chandeliers d'Ergué-Gabéric, classés Monuments Historiques en 1954


2 Transcription

Nouvelles départementales.

Ergue-Gabéric. Manifestation religieuse.

- Nous recevons la communication suivante :

« Personne n'ignore que, par suite des mesures prises par notre gouvernement sectaire et maçonnique, les crucifix ont été enlevés des écoles, des mairies et des tribunaux.

Les emblèmes religieux de la commune d'Ergué-Gabéric ont eu le même sort que ceux d'ailleurs ; depuis longtemps déjà, ils reposaient à la mairie attendant leur transfert à l'église.

Ce retard n'a été causé que par suite de la maladie de notre vénéré recteur [2] ; - maintenant, complètement guéri, il a trouvé le moment opportun de faire la procession de réparation.

C'était dimanche dernier, à l'issue des vêpres.

Comme tous les autres habitants de la paroisse, je ne pouvais manquer à cette belle manifestation de foi et de piété.

Dès mon arrivée au bourg, une foule compacte circulait déjà autour de l'église.

Le son de la cloche annonce que les vêpres vont commencer ; on se presse d'entrer dans l'enceinte, car l'église quoique vaste, ne pourra contenir toutes les personnes présentes ; bon nombre, en effet, ont dû écouter les vêpres aux abords du lieu saint.

Le grand orgue a été tenu avec maîtrise par M. Charuel, notre très sympathique conseiller municipal, à qui il me sera permis d'adresser ici tous mes compliments.

 

Les vêpres finies, M. le Recteur [2] nous rappelle que la procession va sortir. L'église se vide peu à peu. En tête de la procession, défilent les filles de l'école libre ; quatre d'entre elles portent un brancard, sur lequel repose un coussin recouvert de drap rouge, avec franges d'or, où doivent être déposés les emblèmes religieux ; viennent ensuite les enfants des écoles communales, puis le clergé, le Conseil municipal et la foule.

L'assistance est recueillie, silencieuse et émue, bon nombre de femmes sèchent leurs larmes et l'on peut voir sur toutes les figures, d'habitude si radieuses, une grande tristesse et un sentiment de profond respect.

La bénédiction du Saint-Sacrement clôt cette splendide manifestation.

À la sortie de l'église, j'ai pu entendre ces paroles qui ont retenti tristement à mes oreilles : " La vraie place de ces emblèmes n'est point dans ce lieu saint, mais bien dans les classes sous les yeux des enfants, là où ils étaient au moment où je fréquentais l'école ".

Oui, leur vraie place est là, sous les yeux des enfants, et je me rappelle aussi, il y a de ça quelque 15 ans, nous nous prosternions humblement, mes camarades et moi, à chaque entrée en classe, devant ce Crucifix, symbole de notre foi et de notre amour pour Dieu.

Les temps ont changé, certes, mais le cœur des Erguéens est resté le même, on les trouvera constamment sur la brèche, pour la défense de leur foi et de leurs intérêts religieux.

En y assistant, je crois avoir rempli mon devoir de catholique, et quand les Jouy [3] et autres sycophantes [4] viendront, par un organe immonde, nous répéter que la Foi est morte, de cent poitrine sortira ce cri, celui de tout breton catholique : Plutôt mourir que de faillir.

Un Erguéen.

3 Coupures de presse


4 Annotations

  1. L'hebdomadaire « Le Progrès du Finistère », journal catholique de combat, est fondé en 1907 à Quimper par l'abbé François Cornou qui en assurera la direction jusqu'à sa mort en 1930. Ce dernier, qui signe tantôt de son nom F. Cornou, tantôt de son pseudonyme F. Goyen, ardent et habile polémiste, doté d'une vaste culture littéraire et scientifique, se verra aussi confier par l'évêque la « Semaine Religieuse de Quimper ». [Ref.↑]
  2. Jean Hascoët fut recteur d'Ergué-Gabéric de 1897 à 1909. [Ref.↑ 2,0 2,1]
  3. Jules Jouy (1855-1897) est un goguettier, poète et chansonnier montmartrois, enterré au cimetière du Père-Lachaise. En septembre 1878, il collabore au journal Le Sans-culotte, fondé par le dessinateur Alfred Le Petit, organe de presse républicain virulent, militant pour l'amnistie des communards et combattant le cléricalisme. Source : Wikipedia. [Ref.↑]
  4. Sycophante, subst. masc. : Hist. [Dans la Grèce antique, à Athènes] Dénonciateur professionnel qui assignait en justice des citoyens riches afin d'obtenir une part de leurs biens s'ils étaient condamnés. [Ref.↑]


Thème de l'article : Coupures de presse relatant l'histoire et la mémoire d'Ergué-Gabéric

Date de création : Juillet 2012    Dernière modification : 31.07.2012    Avancement : Image:Bullgreen.gif [Fignolé]