Les blessures de Jean-Marie Déguignet et de Clément VI
Un article de GrandTerrier.
| Dans ses mémoires, Jean-Marie Déguignet évoque les suites d'une piqure d'abeille à l'âge de 5 ans qu'il compare à une blessure à la tête de Clément VI au 13e siècle qui aurait eu les mêmes effets.
Nous avons enquêté pour savoir s'il dit vrai ! |
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Autres lectures : « F. Enigmes à élucider - archive Norbert Bernard 2005 » ¤ « Les séjours de Jean-Marie Déguignet à l'hospice de Quimper » ¤ « DÉGUIGNET Jean-Marie - Histoire de ma vie, l'Intégrale » ¤ « DÉGUIGNET Jean-Marie - Mémoires d'un Paysan Bas-Breton » ¤ « DÉGUIGNET Jean-Marie - Mémoires d'un paysan bas-breton (Revue de Paris) » ¤ « ISTIN Jean - Le moulin de Meil Poul » ¤ |
[modifier] 1 Présentation
Jean-Marie Déguignet, qui n'avait que cinq ans et qui habitait avec ses parents dans un penn-ty à Quélennec en Ergué-Gabéric, se fit une plaie profonde à la tempe gauche, alors qu'il était pourchassé par un essaim d'abeilles près du Moulin du Poul. Il attribue sa capacité de mémoire à cette blessure, et se compare au 4e pape d'Avignon, Clément VI (1291-1352) Ce fait divers n'est pas relaté dans les biographies de Clément VI L'histoire peut se résumer par un dialogue en latin lors d'une visite du pape à Paris recevant une liste d'universitaires parisiens « proposés pour des bénéfices ». Le pape interrogea son entourage :
Ses conseillers lui dirent :
Et il leur répondit :
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Quand Jean Buridan
Le philosophe répondit par cette formule :
Buridan prétend en fait l'avoir frappé avant qu'il ne soit pape, il s'appelait encore Pierre Roger, et il était un de ses jeunes condisciples à l'Université de Paris. Les deux hommes se seraient disputés les faveurs d'une jeune femme, et Buridan aurait frappé violemment le futur pape à la tête. Celui-ci, « perdant tout son sang, en aurait eu le cerveau purgé, et aurait de ce fait acquis une fabuleuse mémoire ». Cette anecdote montre que la vie des jeunes étudiants, même appelés à être archevêque et pape, pouvait être un peu frivole en ce début du 14e siècle. L'histoire est relatée dans une lettre rédigée en latin (cf texte ci-après) par Henri de Kalkar en 1406 à l'attention d'un moine chartreux de Mayence. La revue de la Société d'Histoire de Paris précise que l'histoire de la blessure de jeunesse de Clément VI était connue du temps de son vivant, via une lettre du poète italien François Pétrarque, lequel était proche du pape. Il s'agit en l’occurrence de « Rerum memorandarum Libri I » qui relate le fait que Sa Sainteté reçut cette mémoire si extraordinaire qui lui vint d'une blessure qu'il avait reçue à la tête et dont il garda la cicatrice, ceci pour lui, la ville de Paris et l'univers entier : « Clemens VI nunc Romulei gregis pastor tam potentis, & invictae memorioe traditur, ut quidquid vel semel legerit oblivisci etiamsi cupiat non possit. Hoc sibi, & studiorum nutrìx Parisius, & orbis universus tribuit ». |
[modifier] 2 Textes des mémoires
Mémoires éditées en 1998-2001 :
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Mémoires éditées par la Revue de Paris en 1905 :
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[modifier] 3 Sources documentaires
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Lettre d'Henro de Krakkar 1406.
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« Singularités historiques et littéraires contenant plusieurs recherches, découvertes & éclaircissement sur un grand nombre de difficultés de l'Histoire ancienne & moderne : Ouvrage historique et critique - volume 3 - Jean Liron, 1739 »
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[modifier] 4 Annotations
- Pierre Roger (1291-1352), né en Corrèze et mort à Avignon, est le 198e pape sous le nom de Clément VI. Il est aussi le 4e pape d'Avignon. Il était à l’opposé de son précesseur l’ascétique Benoît XII et son règne fastueux allait le faire surnommer Clément VI le Magnifique. Il le démontra dès le 19 mai 1342, jour de son couronnement qui fut plus que somptueux. Excellent diplomate, Clément VI était de plus doublé d’un galant homme. Protecteur des juifs durant la Peste Noire, il rendit publique, deux bulles papales dont celle du 6 juillet 1348 et celle de septembre dans laquelle il annonçait qu’il prenait sous sa protection les juifs, menaçant d’excommunication ceux qui les maltraiteraient. [Ref.↑ 1,0 1,1 1,2]
- Jean Buridan, en latin Joannes Buridanus (1292 - 1363), philosophe français, docteur scolastique, fut l'instigateur du scepticisme religieux en Europe. Il fut, en Occident, le redécouvreur de la théorie de l'impetus, vers 1340. Son nom est plus fréquemment connu pour l'expérience de pensée dite de l'âne de Buridan. Une légende, propagée jusqu'au XXIe siècle par la Ballade des dames du temps jadis de François Villon, l'associe à tort à l'affaire de la tour de Nesle. [Ref.↑ 2,0 2,1 2,2]
Thème de l'article : Ecrits de Jean-Marie Déguignet Date de création : Décembre 2013 Dernière modification : 31.01.2015 Avancement : [Développé] |