Sevel ar gwenan, l'apiculture bretonne ou la passion des abeilles de J-M. Déguignet - GrandTerrier

Sevel ar gwenan, l'apiculture bretonne ou la passion des abeilles de J-M. Déguignet

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Je n'ai pas pu oublier le projet que j'avais fait d'aller, en ermite, habiter ce désert sauvagement merveilleux <ref name=Stangodet>Le lieu d'ermitage breton évoqué par Jean-Marie Déguignet est la vallée du Stangala qu'il nomme Stang-Odet, situé près du village de son enfance, Quélennec en Ergué-Gabéric.</ref>, où j'aurais passé ma vie au milieu de mes amies les abeilles, paisible, loin du bruit, des fracas, des tracassements, des félonies, des canailleries et des horreurs du monde civilisé ... Je n'ai pas pu oublier le projet que j'avais fait d'aller, en ermite, habiter ce désert sauvagement merveilleux <ref name=Stangodet>Le lieu d'ermitage breton évoqué par Jean-Marie Déguignet est la vallée du Stangala qu'il nomme Stang-Odet, situé près du village de son enfance, Quélennec en Ergué-Gabéric.</ref>, où j'aurais passé ma vie au milieu de mes amies les abeilles, paisible, loin du bruit, des fracas, des tracassements, des félonies, des canailleries et des horreurs du monde civilisé ...
C'est en pensant à cet ermitage manqué <ref name=Stangodet>-</ref> que je me (suis) mis, aujourd'hui, à écrire un petit traité sur l'art d'élever des abeilles. Et cela ... C'est en pensant à cet ermitage manqué <ref name=Stangodet>-</ref> que je me (suis) mis, aujourd'hui, à écrire un petit traité sur l'art d'élever des abeilles. Et cela ...
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 +Intégrale, page 808-809.
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 +J'ai expédié aujourd'hui même, 6 juin 1903, ce petit traité d'apiculture à Saint-Brieuc, à un personnage nommé Vallée <ref>François Vallée : grammairien, directeur de la revue <i>Kroaz ar Vretoned</i> et auteur d'un des meilleurs dictionnaires de la langue bretonne.</ref>, auquel on a dit d'adresser tous les travaux faits en breton de Léon, de Tréguer et de Cornouaille. Il paraît que ce monsieur est un celtisant émérite, il faut qu'il le soit s'il arrive à se débrouiller dans tous ces jargons écrits ! Je les comprends aussi, ces trois idiomes, quand ils sont parlés, mais en écrits je suis obligé de me torturer l'intellect pour deviner ce que les auteurs ont voulu écrire. Car d"abord, les mots bretons qu'ils écrivent sont orthographiés d'une telle façon qu'il est impossible de les prononcer en vrai breton, et ensuite ils écrivent une foule de mots qui ressemblent plutôt au chinois et à l'arabe qu'au breton, et dont nous autres Bretons bretonnants n'en avons jamais entendu parler. Mais ces écrivains, qui se disent celtisants, prennent peut-être ces mots barbares dans les différents idiomes celtiques, qui sont très nombreux, puisqu'ils considèrent comme peuples celtiques non seulement les Bretons mais aussi les Basques, les Irlandais et Écossais, dont les dialectes cependant diffèrent autant entre eux que le russe et le français.
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Version du 19 mai ~ mae 2013 à 08:35

Image:Espacedeguignetter.jpg

Sommaire

Bien que piqué par des abeilles alors qu'il n'avait que 7 ans, notre paysan bas-breton a développé une passion pour les abeilles et les ruchers, jusqu'à en écrire un manuel didactique en breton.

Autres lectures : « ALLE Gérard & LE MOIGNE Jean-Louis - Abeille et miel en Bretagne » ¤ « Espace Déguignet » ¤ « 1635-1789 - Notes sur l’aspect extérieur d’une ferme cornouaillaise » ¤ 

1 Présentation

2 Citation

L'enfant à la piqure d'abeille

Intégrale, page 33-36.

Seuls les veines du cou et quelques petits mouvements des lèvres indiquaient que je n'étais pas encore tout à fait un cadavre. Cependant, dans la matinée du cinquième jour, mon esprit qui avait tant couru même après les essaims et les couriquets [1] (nain, petit nain, très petit nain) par francisation du mot korrigeg, pluriel de korrig.</ref> revin se reposer dans les lobes de ma cervelle qui avait cessé de fermenter. [...]

Cependant, si cette inconscient abeille me causa tant de maux et de désagréments, elle contribua à faire développer mes facultés mentales de façon extraordinaire que la science phrénologique explique fort bien du reste . [...]

À la Saint-Michel mon père vendit six des ruches les plus lourdes et j'eus mon habillement neuf comme on me l'avait promis, c'est à dire un pantalon en toile, un chupen [2], et un chapeau.

Éleveur d'abeilles en Provence

Intégrale, page 315-317.

Un jour, en nous promenant et philosophant dans les sentiers des environs d'Aix, nous nous trouvâmes en face d'un petit enclos, à la porte duquel il y avait une enseigne en grosses lettres ainsi libellée : « Marcellin, apiculteur praticien ».

« Quel métier que c'est ça ? demanda Orticoni.

- Ça, dis-je c'est le métier d'éleveur d'abeilles ».

Mais, pendant que nous causions, à la porte, M. l'apiculteur, qui se promenait sous les arbres de son établissement apicole, vient très poliment nous inviter à entrer dans son ermitage, car ...

 

L'art d'élever les abeilles

Intégrale, page 803-805.

Je n'ai pas pu oublier le projet que j'avais fait d'aller, en ermite, habiter ce désert sauvagement merveilleux [3], où j'aurais passé ma vie au milieu de mes amies les abeilles, paisible, loin du bruit, des fracas, des tracassements, des félonies, des canailleries et des horreurs du monde civilisé ...

C'est en pensant à cet ermitage manqué [3] que je me (suis) mis, aujourd'hui, à écrire un petit traité sur l'art d'élever des abeilles. Et cela ...

Un traité de bretonnant

Intégrale, page 808-809.

J'ai expédié aujourd'hui même, 6 juin 1903, ce petit traité d'apiculture à Saint-Brieuc, à un personnage nommé Vallée [4], auquel on a dit d'adresser tous les travaux faits en breton de Léon, de Tréguer et de Cornouaille. Il paraît que ce monsieur est un celtisant émérite, il faut qu'il le soit s'il arrive à se débrouiller dans tous ces jargons écrits ! Je les comprends aussi, ces trois idiomes, quand ils sont parlés, mais en écrits je suis obligé de me torturer l'intellect pour deviner ce que les auteurs ont voulu écrire. Car d"abord, les mots bretons qu'ils écrivent sont orthographiés d'une telle façon qu'il est impossible de les prononcer en vrai breton, et ensuite ils écrivent une foule de mots qui ressemblent plutôt au chinois et à l'arabe qu'au breton, et dont nous autres Bretons bretonnants n'en avons jamais entendu parler. Mais ces écrivains, qui se disent celtisants, prennent peut-être ces mots barbares dans les différents idiomes celtiques, qui sont très nombreux, puisqu'ils considèrent comme peuples celtiques non seulement les Bretons mais aussi les Basques, les Irlandais et Écossais, dont les dialectes cependant diffèrent autant entre eux que le russe et le français.

3 Annotations

  1. Couriquets : lutin, du breton korr, korrig, korrigan [Ref.↑]
  2. Chupenn, féminin (pluriel chupennoù) : veste courte pour homme, veston, pourpoint (Wiktionary). Emprunté du breton, le terme est devenu du genre masculin en parler quimpérois (C.A. Picquenard). [Ref.↑]
  3. Le lieu d'ermitage breton évoqué par Jean-Marie Déguignet est la vallée du Stangala qu'il nomme Stang-Odet, situé près du village de son enfance, Quélennec en Ergué-Gabéric. [Ref.↑ 3,0 3,1]
  4. François Vallée : grammairien, directeur de la revue Kroaz ar Vretoned et auteur d'un des meilleurs dictionnaires de la langue bretonne. [Ref.↑]




Thème de l'article : Ecrits de Jean-Marie Déguignet

Date de création : Mai 2013    Dernière modification : 19.05.2013    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]