ROBB Graham - Une histoire buissonnière de la France
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Jean-Marie Déguignet, le paysan bas-breton, avait été témoin aux quatre coins de la Bretagne patriarcale de scènes qui semblent bien indiquer que toutes les femmes n'étaient ni soumises ni maltraitées. À l'époque de l'année où les « meilleurs gars » travaillaient dans la lande, certaines se livraient à un jeu appeler « mettre le <i>kaoc'h</i> et la <i>goaskerez</i> aux grands gars ». À midi, quand les hommes dormaient, quatre ou cinq coquines en repéraient un isolé, l'immobilisaient à terre et lui emplissaient le pantalon de boue ou de bouse de vache : | Jean-Marie Déguignet, le paysan bas-breton, avait été témoin aux quatre coins de la Bretagne patriarcale de scènes qui semblent bien indiquer que toutes les femmes n'étaient ni soumises ni maltraitées. À l'époque de l'année où les « meilleurs gars » travaillaient dans la lande, certaines se livraient à un jeu appeler « mettre le <i>kaoc'h</i> et la <i>goaskerez</i> aux grands gars ». À midi, quand les hommes dormaient, quatre ou cinq coquines en repéraient un isolé, l'immobilisaient à terre et lui emplissaient le pantalon de boue ou de bouse de vache : | ||
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« Cela s'appelait <i>lakad ar kaoc'h</i> et ne faisait pas grand-mal au patient, mais l'autre jeu était pire ; ici, la femme restée libre préparait un gros bâton fendu, puis dans cette fente, elle introduisait les « <i>organis generationis ex pace per hominis</i> ». Cela s'appelait <i>lakad ar woaskerez</i>. Et cela se pratiquait en plein jour et en plein champ devant tout le monde, devant des bandes d'enfants qui applaudissaient et riaient aux éclats ». | « Cela s'appelait <i>lakad ar kaoc'h</i> et ne faisait pas grand-mal au patient, mais l'autre jeu était pire ; ici, la femme restée libre préparait un gros bâton fendu, puis dans cette fente, elle introduisait les « <i>organis generationis ex pace per hominis</i> ». Cela s'appelait <i>lakad ar woaskerez</i>. Et cela se pratiquait en plein jour et en plein champ devant tout le monde, devant des bandes d'enfants qui applaudissaient et riaient aux éclats ». | ||
- | Sil les conventions avaient permis aux peintres de représenter une volée de femmes s'abattant sur leur victime pour lui « mettre la pression », les musées de la vie quotidienne seraient peut-être moins mornes. | + | Si les conventions avaient permis aux peintres de représenter une volée de femmes s'abattant sur leur victime pour lui « mettre la pression », les musées de la vie quotidienne seraient peut-être moins mornes. |
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[modifier] Notice bibliographique
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Depuis des années, Graham Robb, éminent historien britannique, sillonne la France à vélo, à raison de deux séjours par an. Combinée à une solide érudition universitaire, cette connaissance du terrain lui permet de retracer une histoire inédite et vraie de la « France profonde » depuis la Révolution jusque la première guerre mondiale. A la fin de cette somme, dans l'index géographique, la commune d'Ergué-Gabéric a l'honneur d'y figurer. Ceci par le truchement de Jean-Marie Déguignet dont la destinée est citée abondamment sur plusieurs pages et sert d'exemple pour l'évolution rurale de la fin du 19e siècle (pages 118-120), pour sa description du métier de mendiant (page 136) et pour la place des femmes dans les campagnes (page 145). Pages 118-119 :
Page 120 :
Page 136 :
Page 145 :
Autre(s) lecture(s) : « Jean-Marie Déguignet et le sexe » ¤ |
Thème de l'article : Fiche bibliographique d'un livre ou article couvrant un aspect du passé d'Ergué-Gabéric Date de création : Décembre 2011 Dernière modification : 24.03.2012 Avancement : [Fignolé] |
Catégories: Biblio | JMD