ROBB Graham - Une histoire buissonnière de la France - GrandTerrier

ROBB Graham - Une histoire buissonnière de la France

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* 1840 : Vit non loin du bourg d'Ergué-Gabéric. Il reçoit le sabot d'un cheval en pleine tête. L'accident lui laisse une large cicatrice qui continuera de suppurer pendant des années. * 1840 : Vit non loin du bourg d'Ergué-Gabéric. Il reçoit le sabot d'un cheval en pleine tête. L'accident lui laisse une large cicatrice qui continuera de suppurer pendant des années.
* 1843-1844 : Une vieille couturière lui apprend à lire le breton et il s'initie à la « noble profession » de mendiant. * 1843-1844 : Une vieille couturière lui apprend à lire le breton et il s'initie à la « noble profession » de mendiant.
-*+* 1848-1854 : Travaille comme gardien de vaches, puis journalier dans une ferme moderne subventionnée par l'État, et est embauché comme domestique chez le maire de Kerfeunteun, faubourg de Quimper. Il apprend à lire le journal en français.
-* ...+* 1854-1868 : S'engage dans l'armée et va se battre en Crimée, en Algérie et au Mexique.
-* 1905 : Interné à l'hôpital psychiatrrique de Quimper. meurt à l'âge de soixante et onze ans.+* 1868-1879 : Rentre en Bretagne, épouse une jeune fille et loue des terres au propriétaire du château de Toulven. Malgré les résistances auxquelles se heurtent ses techniques de culture « modernes » (il assèche la cour de ferme et désinfecte la maison, s'abonne à un journal agricole et ignore les phases de la lune et les conseils de sa belle-mère), il crée une ferme modèle.
 +* 1879 : La maison de ferme brûle, et le propriétaire refuse de renouveler le bail. « Encore quinze années de ma vie perdues. Après avoir tant travaillé à améliorer cette ferme, il me fallait la quitter ».
 +*1880-1882 : Écrasé par une charrette et à demi handicapé, il trouve du travail comme agent d'assurances. Sa femme alcoolique est envoyée à l'hospice.
 +* 1883-1892 : Obtient une licence pour vendre du tabac à Pluguffan, près de Quimper. Loue un champ et commence à rebâtir sa fortune. Il gagne sa vie et nourrit ses trois enfants.
 +* 1892-1902 : Contraint de vendre son débit de tabac et dépossédé par ses enfants, il vit dans des taudis et des greniers, sombre peu à peu dans une misère noire et écrit ses mémoires « quand le temps le permet ».
 +* 1902 : Expulsé du « trou » qu'il loue, à la suite de plaintes des voisins sur la saleté. Souffre de délires paranoïaques et tente de se suicider.
 +* 1905 : Interné à l'hôpital psychiatrique de Quimper. meurt à l'âge de soixante et onze ans.
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ROBB (Graham), Une histoire buissonnière de la France, Flammarion, Nord Compo multimédia, 2011, ISBN 2-081237896
Titre : Une histoire buissonnière de la France
Auteur : ROBB Graham Type : Livre/Brochure
Edition : Flammarion Note : Traduction d'Isabelle Dominique Taudière. Titre original : « The Discovery of France ».
Impression : Nord Compo multimédia Année : 2011
Pages : 576 Référence : ISBN 2-081237896

Notice bibliographique

Depuis des années, Graham Robb, éminent historien britannique, sillonne la France à vélo, à raison de deux séjours par an. Combinée à une solide érudition universitaire, cette connaissance du terrain lui permet de retracer une histoire inédite et vraie des Français depuis le règne de Louis XIV.

A la fin de cette somme, dans l'index géographique, la commune d'Ergué-Gabéric a l'honneur d'y figurer. Ceci par le truchement de Jean-Marie Déguignet dont la destinée est citée abondamment sur plusieurs pages et sert d'exemple pour l'évolution rurale de la fin du 19e siècle (pages 118-120), pour sa description du métier de mendiant (page 136) et pour la place des femmes dans les campagnes (page 145).

Pages 118-119 :

Même pour les individus entreprenants et intelligents qui parvenaient à grappiller des bribes d'instruction et avaient vu le jour dans le climat plus dynamique du XIXe siècle, la vie restait un parcours périlleux et tortueux, pareil à la spirale d'un jeu de l'oie semée d'embûches. Le paysan breton Jean-Marie Déguignet (1834-1905) décida d'écrire ses mémoires car il n'avait jamais rien lu, ailleurs que dans des romans, sur un personnage qui lui ressemble. À la bibliothèque municipale de Quimper, il avait entrevu un fragment de la vie des Français brillamment éclairé par une poigné d'écrivains à l'égo démesuré, tandis que la grande masse de l'humanité était livrée aux ténèbres.

Page 120 :

Ce paysan breton instruit, férocement anticlérical et passionné par l'innovation agricole n'était certes pas tout à fait représentatif de sa classe, mais le monde qui eut raison de ses énergies était le lot de milliers de gens : un monde marqué par la précarité d'une fortune durement gagnée et la fragilité de liens familiaux dans l'adversité. L'édition moderne de ses mémoires fait vibrer la corde d'une vague nostalgie rustique et suggère que le livre aurait aussi bien s'intituler « Le Déclin de la France rurale ». L'auteur est ici présenté comme un témoin du « début de la désagrégation de la société bretonne traditionnelle ». Or ses mémoires racontent exactement le contraire.

Page 136 :

Comme l'apprit le paysan breton Déguignet aux dépens des âmes charitables, la mendicité était un métier à part entière. Les mendiantes vendaient leur silence aux gens respectables en les harcelant en pleine rue de commentaires obscènes et ragot compromettants. Elles empruntaient des enfants malades ou difformes, se confectionnaient des blessures d'un réalisme criard ... Les mendiants ne méritaient pas leur surnom de « rois fainéants » car, comme le souligne Déguignet dans ses mémoires, ce n'était pas une mince affaire que de se cacher derrière une haie pour se fabriquer un moignon ou « une jambe horriblement enflée et couverte de pourriture ».

Page 145 :

Jean-Marie Déguignet, le paysan bas-breton, avait été témoin aux quatre coins de la Bretagne patriarcale de scènes qui semblent bien indiquer que toutes les femmes n'étaient ni soumises ni maltraitées. À l'époque de l'année où les « meilleurs gars » travaillaient dans la lande, certaines se livraient à un jeu appeler « mettre le kaoc'h et la goaskerez aux grands gars ». À midi, quand les hommes dormaient, quatre ou cinq coquines en repéraient un isolé, l'immobilisaient à terre et lui emplissaient le pantalon de boue ou de bouse de vache :

Autre(s) lecture(s) : « Jean-Marie Déguignet et le sexe » ¤ 



Thème de l'article : Fiche bibliographique d'un livre ou article couvrant un aspect du passé d'Ergué-Gabéric

Date de création : Décembre 2011    Dernière modification : 23.01.2012    Avancement : Image:Bullgreen.gif [Fignolé]