Petite Fantaisie sur l'enfer / Ha Doue bardono nanaon / J-M. Deguignet - GrandTerrier

Petite Fantaisie sur l'enfer / Ha Doue bardono nanaon / J-M. Deguignet

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-|« Maintenant, je vais terminer ce cahier par une petite fantaisie sur l'enfer ... J'ai écrit le texte en breton, c'est-à-dire dans une vieille langue qui se meut, langue inconnue dans l'univers, excepté dans cette vieille terre armoricaine, où elle est venue on ne sait d'où puisqu'elle ne ressemble à aucune autre langue humaine. Je vais d'abord donner le texte en vers bretons, après je donnerai la traduction en français. Ces vers sont faits sur le modèle de tous les vers qui se font en cette langue pauvre et mourante, ils peuvent être scandés et chantés sur un vieil air d'un cantique, fait aussi sur l'enfer mais d'une autre façon, c'est-à-dire un cantique fabriqué exprès par les tonsurés pour épouvanter les niais et les imbéciles. »+<i>Maintenant, je vais terminer ce cahier par une petite fantaisie sur l'enfer ... J'ai écrit le texte en breton, c'est-à-dire dans une vieille langue qui se meut, langue inconnue dans l'univers, excepté dans cette vieille terre armoricaine, où elle est venue on ne sait d'où puisqu'elle ne ressemble à aucune autre langue humaine. Je vais d'abord donner le texte en vers bretons, après je donnerai la traduction en français. Ces vers sont faits sur le modèle de tous les vers qui se font en cette langue pauvre et mourante, ils peuvent être scandés et chantés sur un vieil air d'un cantique, fait aussi sur l'enfer mais d'une autre façon, c'est-à-dire un cantique fabriqué exprès par les tonsurés pour épouvanter les niais et les imbéciles</i> ».
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'''Couvertures des documents sources''' '''Couvertures des documents sources'''
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Version du 28 janvier ~ genver 2012 à 19:38

Ce poème "Petite fantaisie sur l'enfer", publié par Laurent Quevilly dans la compilation Rimes et Révoltes aux éditions Blanc Silex, et également page 573 de l'Intégrale des Mémoires d'un paysan bas-breton, est introduit par le texte ci-dessous de l'auteur lui-même.


« Maintenant, je vais terminer ce cahier par une petite fantaisie sur l'enfer ... J'ai écrit le texte en breton, c'est-à-dire dans une vieille langue qui se meut, langue inconnue dans l'univers, excepté dans cette vieille terre armoricaine, où elle est venue on ne sait d'où puisqu'elle ne ressemble à aucune autre langue humaine. Je vais d'abord donner le texte en vers bretons, après je donnerai la traduction en français. Ces vers sont faits sur le modèle de tous les vers qui se font en cette langue pauvre et mourante, ils peuvent être scandés et chantés sur un vieil air d'un cantique, fait aussi sur l'enfer mais d'une autre façon, c'est-à-dire un cantique fabriqué exprès par les tonsurés pour épouvanter les niais et les imbéciles ».

Nous avons préféré donner ici un extrait et la traduction en français plus académique et littérale de Francis Favereau dans son Anthologie de la Littérature bretonne.

Couvertures des documents sources

L'enfer dans l' Hortus Deliciarum de Herrade de Landsberg (autour de 1180).
L'enfer dans l' Hortus Deliciarum de Herrade de Landsberg (autour de 1180).



Disken{n}it ol{l} d'an ifern canaillez da uelet
Penos e maint regalet eno ho consortet ;
Ar ganaillez penvidik ac ar veleyen gouez,
Laerien an dud malerus, mac'herien an dud kez.

Descendez tous en enfer, canailles, un peu voir
Comment vos complices s'y sont faits bien traiter ;
Les riches canailles et ces sauvages de curés,
Voleurs de malheureux, oppresseurs des gueux.

Car eno ne gomener nemet ar friponet
Cardenaled, eskibien, rouigen[1] et [&] papet,
Jesuitet [et > &] ha manac'het jujet et [&] noterien,
Ar mistri bras didruez ac an ol{l} archerien.

Car on n'y reçoit seulement que les voyous
Cardinaux, évêques, rois et autres papes,
Jésuites et moines, les juges et les notaires,
Proprios sans pitié, toute la maréchaussée.

. . .

. . .

Ar c'henta veler eno e creis ar ganaillez
Eo pot Mari, Joachim roue ar nouanez
Hanved gand ar veleyen Mesi, Christ pe Jésus
Eur juif carg[u]et a grimou, a {d}torfejou mezus.

Le premier que l'on remarque parmi la racaille
C'est le fils à Marie, dit Joachim le roi des rois
Appelé par les curés Messie, Christ ou Jésus
Un juif chargé de crimes et de honteux méfaits.

En i g[u]ichen e veler Doue ar bob{l} israel
Tad dezan hanvet ivez ar guir dad éternel
Ar mab e zo curunet gand eur vouden spern glas
Ac e gorf discro {c}'henet zo stribil eus ar groas.

Près de lui on aperçoit le Dieu du peuple d'Israel
Son père également appelé le vrai père éternel
Le fils est couronné d'une touffe d'épines vertes
Et son corps dépiauté pend accroché à la croix.

. . .

. . .


Notes :

  1. rouichen (rouizien) = rouznez. [Ref.↑]



Thème de l'article : Ecrits en breton de Jean-Marie Déguignet

Date de création : mai 2009    Dernière modification : 28.01.2012    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]