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Un article de GrandTerrier.

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J'avois donc dit qu'à Trohanet
J'eus du plaisir tout pur et net
[1] Ce qui est vray, poussons l'histoire
Pendant que nous avons mémoire,
Je rentrez à Quimper mercredy
Où je fus jusqu'au samedy,
J'y disnay à mon arrivée
Avec la compagnie trouvée
Chez Lancelin le Cavalier
Le séneschal fut le premier
Auquel je fis la révérance,
Puis heureux dans ma connoissance
J'y vy, ah ! l'illustre que c'est
Jan de La Marche, arrest, arrest,
Quoique j'en parle dans la suitte
Il ne faud pas que je le quitte
À ce moment sans l'embrasser,
Je t'embrasse sans me lasser
Mille et mille fois mon La Marche
Tu auras bien part en ma parche,
Mes vers rendront ton nom connu
Lorsque le temps sera venu,
Mais pour à présent je te quitte
Je m'envas faire une cisite
À la Cordiale Belair.
Vit-on jamais de jour plus clair
Que cet angelique visage
Qu'entoure un ténébreux veûvage ?
Son éclat est presque pareil
Aux nuées que perce un bau soleil,
Et ce n'est rien que ce visage
Au prix de son noble courage,
De son cœur fort et généreux,
De son esprit tout lumineux,
Et de l'admirable innocence
Qui brille de sa conscience,
Je passe chez elle trois jours
Trois jours que je trouvay très cours
À raison de la grande chère
Qui procédoit d'un cœur de mère ;
Elle fait pour m'entretenir
Son cousin des marests venir
Homme aussi civil et honneste
Que soit aucun qui porte en teste,
Bonnet, carapouse, ou chapeau,
En deux mots, il est bon, et beau ;
Le samedy venu je fille
Du jeu de paume dans ville,
Je prie le sieur de Lancelin
De me prester un guiledrin
Pour me porter chez un noble homme,
J'eus ce cheval, tout ainsi comme