Modèle:JMD-CLP15-Poème adressé au triste sire LB-2 - GrandTerrier

Modèle:JMD-CLP15-Poème adressé au triste sire LB-2

Un article de GrandTerrier.

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Sera-ce ici au moins la dernière infamie,
Aurai-je pu combler ces ignobles canailles
Desquels depuis longtemps sans ma philosophie
J'aurais dans les égouts rejeté les entrailles ?.

Est-ce donc possibke, oh ! dieu des criminels,
Qu'on te nomme Yavé, Moloc, Zeus ou Odin [1]
Que tu aies arrangé tes desseins éternels
De ne pas engendrer un seul être humain ?

Car je ne vois partout que d'ignobles fripons,
Des tigres et des loups, de voraces égorgeurs,
Puis de pauvres bipèdes semblables aux montons,
Qui se laissent tondre sans crier aux voleurs.

Et puis tu as donné à ces sauvages bêtes
Des organes exprès à forger des idées,
Mais tu as mis aussi dans leur vilaines têtes
Un organe qui sert à fausser leurs pensées.

Toi, ignoble escroc, qui te nommes Le Bras
Tu connais ces organe, qui te sert en tous lieux
À chanter, à piller et à voler hélas !
Les gens honnêtes et braves, les pauvres malheureux.

C'est pour ça que tu as mérité des honneurs
De la part de collègues de la Jésuiterie,
Où l'on n'aime que les fourbes, les menteurs et voleurs
Et tous ceux qui travaillent dans la friponnerie

Mais il te manque encore le grand honneur suprême
Qu'ils t'ont déjà promis, tonsurés et marquis
De ceindre ton front bas avec le diadème
Oublié par Grallon dans son grand palais d'Is [2]

Mais là tu ne pourrais régner que sur un bac
Aussi as-tu choisi une autre résidence :
Tu veux aller régner au désert de Carnac
Parce que tu adores les pierres ... et la prudence.

Mais voilà, le malheur, l'autre nuit, je rêvais :
Je me trouvais auprès d'un gros tas de fumier,
Dressé avec grand soin et beaucoup d'apprêts
Non loin d'un grand égout, au milieu d'un bourbier.

Sur un des coins du tas, il y avait une carotte,
Symbole immortel de la friponnerie.
Et sur un autre coin, je voyais la Marotte,
Le sceptre de ton règne, celui de la folie.

Tout à coup, j'aperçois Le Braz, l'hypocrite,
Montant sur le fumier, porté par deux bons gars.
À côté se tenait un vieux père jésuite.
Hourra ! disait le peuple au plus grand des Césars.

En effet, jamais Rome, en ses jours de délices,
Au temps du porc Tibère, de Claude et de Néron
Ne vit sacrer un roi sur un tas d'immondices
Ainsi que nous vîmes sacrer un roi breton.

Un de ces grands gaillards, véritable athlète,
Sur le tas de fumier, te fit mettre à genoux
Pour poser la couronne royale sur ta tête,
Faite de pissenlits et de trognons de choux.

Alors, comme cela arrive dans le rêve
Je me vis transporté et sans transition
Au loin vers l'occident, sur le bord d'une grève
D'une mer bourbeuse et rouge à l'horizon.

L'eau était si fangeuse qu'elle faisait honneur !
À droite et à gauche je voyais des havres
D'où je voyais sortir, effrayants de hideur,
Roulés par les eaux noires, de nombreux cadavres.

Ils avaient leurs habits, et même les plus beaux.
Ils s'en allaient pêle-mêle avec des saints de bois
Que je voyais tourner dans le remous des eaux
Mêlés avec Christs attachés à leur croix.

Ceux-ci semblaient venir de la terre d'Armor,
De ces paysans bretons où ils sont célèbres.
Comme de grands oiseaux cloués dans leur essor,
Ils mimaient dans l'eau noire des gestes funèbres.

Tout à coup, j'aperçois passer sur le rivage
Avec sa couronne Anatole Le Bras.
Allons, me disais-je, voici le nettoyage,
Il a été « complet », des écuries d'Augias.

Enfin, tous disparurent, tournoyant dans les flots,
Et les eaux reprirent leur teinte la plus claire.
J'entendais le ramage et le chant des oiseaux ;
Et puis à l'Orient une douce lumière

Parut à l'horizon, souriante et belle.
Je compris ce sourire de l'Aurore en gaieté
Venant nous annoncer une ère nouvelle
Pour les « faux » du ciel et pour l'humanité.

Alors en promenant mes regards sur l'abîme
Je me disais : Voici, le soleil aux doigts d'or
Va venir apporter dans sa beauté sublime
Le Printemps idéal dans la terre d'Armor.

Doue ac y vam gant mistri a laeronsi
A rayo dit ar c'hraç da jom betec crevi
A goude d'ho cas gato d'ar varados Jesus
E pe lec'h e yeont ol an n'eniou fleryus.