Modèle:CrimeGourmelen993 - GrandTerrier

Modèle:CrimeGourmelen993

Un article de GrandTerrier.

(Différences entre les versions)
Jump to: navigation, search
Version du 31 octobre ~ here 2020 à 10:50 (modifier)
GdTerrier (Discuter | contributions)
(New page: Le même jour, Lizen, projetant de voler cet argent, dit à Tanguy : « Gourmelen et bon à faire ... », ce à quoi Tanguy répondit : « Si tu veux ». Dans la suite, Lizen tenta de dév...)
← Différence précédente
Version du 31 octobre ~ here 2020 à 17:55 (modifier) (undo)
GdTerrier (Discuter | contributions)

Différence suivante →
Ligne 19: Ligne 19:
<center><b>Les débats</b></center> <center><b>Les débats</b></center>
-Une nombreuse assistance,+Une nombreuse assistance, qui occupe déjà l'enceinte réservée au public, aurait, comme hier, déferlé aux abords des portes latérales si la gendarmerie ne faisait bonne garde.
 + 
 +Au banc des accusés, Lizen, la figure dégagée, a bonne mine et sourit. Il est élégamment vêtu : chemise et col couleur chair d'une fraîcheur impeccable ; cravate à la mode dans le même ton ; pull-over gris ; trench-coat mastic. Sous le beau jeune homme endimanché, on devine la gouape du faubourg. On sent le « dessalé » qui est sorti de son village.
 + 
 +Tout petit, à ses côtés, un enfant de 14 ans, Tanguy, ratatiné sur lui-même. Le gamin donne l'impression d'un petit écolier qui craint d'être interrogé parce qu'il ne sait pas sa leçon.
 + 
 +Le président demande à Lizen de faire le récit des faits, mais l'accusé dit qu'il ne s'en souvient plus. On lui rappelle son crime par le détail et la préméditation ressort à chaqye pas. Il reconnait volontiers avoir entrainé le petit Tanguy dans cette équipée.
 + 
 +<i>Le président</i> : Et vous Tanguy, pourquoi avez-vous docilement suivi Lizen ?
 + 
 +<i>Tanguy</i> : Je le craignais. Il me menaçait. Il m'avait dit qu'il voulait acheter une revolver. J'avais peur.
 + 
 +<i>Le président<i> : Vous lui serviez de secrétaire. Vous aviez plus d'instruction que lui et c'est vous qui écriviez ses lettres, sous sa dictée ?
 + 
 +- Oui.
 + 
 +Lizen est originaire de Fouesnant, mais il a eu une existence assez nomade et on le trouve employé dans des verreries de la région parisienne et en Normandie. Il a déjà été condamné à 9 jours de prison pour port d'arme prohibée, rixe et vol.
 + 
 +André Tanguy est un jeune pupille de l'assistance publique, originaire e Ploudalmézeau. Il n'a pas fait parler de lui, à part quelques gamineries de jeune âge.
 + 
 +<center><b>Les témoins</b></center>
 + 
 +M. le docteur Renault, médecin-légistes à Quimper, expose que, le 12 octobre, il fut appelé à procéder à l'examen médico-légal du cadavre de François Gourmelen. Le lendemain, à l'hospice, il pratiqua l'autopsie et releva de nombreuses blessures dont six à la tête, avec éclatement du rocher, huit fragments en étoile. La branche montante droite du maxillaire inférieur était fracturée. Lésion des vaisseaux du cou par les fragments du maxillaire inférieur. Gros épanchement sanguin au cou. Plaie ronde de la région frontale droite. Ecchymoses sur le côté de la tête.

Version du 31 octobre ~ here 2020 à 17:55

Le même jour, Lizen, projetant de voler cet argent, dit à Tanguy : « Gourmelen et bon à faire ... », ce à quoi Tanguy répondit : « Si tu veux ». Dans la suite, Lizen tenta de dévaliser Gourmelen, qui passait pour porter toujours sur lui ses économies ; mais celui-ci ne quittant pas son veston pour travailler, il ne put y arriver. Il décida alors de le tuer. Le samedi 11 octobre dernier, Lizen dit à Tanguy qu'il ferait « le coup » le lendemain pendant que Gourmelen travaillerait à l'arrachage des pommes de terre. Tanguy acquiesca.

Le dimanche 12 octobre, dans la matinée, Lizen vérifia si Gourmelen travaillait bien dans le champ. L'après-midi, après avoir aidé avec Tanguy à charger un tombereau de pierres, il l'envoya reporter sa fourche chez son patron et lui recommanda de revenir vite le rejoindre, en se tenant, pour faire le guet, ans le chemin qui longe le champ.

Lizen s'approcha de Gourmelen qui travaillait et lia conversation avec lui. Il prit la houe qui était posée à terre et arracha lui-même quelques pieds de pommes de terre pour mettre Gourmelen en confiance.

Au bout de quelques minutes, apercevant Tanguy qui, monté sur le talus, lui indiquait par signe que personne ne venait, Lizen porta à Gourmelen, alors que celui-ci était baissé, un violent coup de houe qui l'atteignit au front. Gourmelen tomba sans pousser un cri. Comme il remuait encore, Lizen lui porta sauvagement d'autres coups de houe. Ayant constaté que Gourmelen était enfin mort, Lizen fouilla ses poches et s'empara de son argent.

Il rentra ensuite chez son patron et, dans le hangar qui lui servait de demeure, il compta la somme volée : 1.660 francs, a-t-il déclaré, et commença une lettre pour sa maîtresse. Quant à Tanguy, après avoir sur le talus fait signe à Lizen que personne ne venait, il s'était aussitôt enfuit pour ne pas assister au crime et était revenu chez son patron, où il s'était mis à jouer avec les enfants et avait pris une collation.

Lizen et Tanguy ont reconnu les faits.

L'autopsie a établi que Gourmelen, frappé de plusieurs coups avec violence, avait succombé à une fracture du crâne.

Lizen a été condamné pour vol le 2 juillet 1929 à 15 jours de prison avec sursis. Il se représente comme peu travailleur, dépensier et vantard.

Tanguy n'a pas d'antécédents judiciaires. Orphelin de père et sa mère malade, étant hospitalisée depuis cinq ans, il est pupille de l'assistance publique. De bons renseignements sont fournis sur son caractère et ses habitudes au travail.

Les débats

Une nombreuse assistance, qui occupe déjà l'enceinte réservée au public, aurait, comme hier, déferlé aux abords des portes latérales si la gendarmerie ne faisait bonne garde.

Au banc des accusés, Lizen, la figure dégagée, a bonne mine et sourit. Il est élégamment vêtu : chemise et col couleur chair d'une fraîcheur impeccable ; cravate à la mode dans le même ton ; pull-over gris ; trench-coat mastic. Sous le beau jeune homme endimanché, on devine la gouape du faubourg. On sent le « dessalé » qui est sorti de son village.

Tout petit, à ses côtés, un enfant de 14 ans, Tanguy, ratatiné sur lui-même. Le gamin donne l'impression d'un petit écolier qui craint d'être interrogé parce qu'il ne sait pas sa leçon.

Le président demande à Lizen de faire le récit des faits, mais l'accusé dit qu'il ne s'en souvient plus. On lui rappelle son crime par le détail et la préméditation ressort à chaqye pas. Il reconnait volontiers avoir entrainé le petit Tanguy dans cette équipée.

Le président : Et vous Tanguy, pourquoi avez-vous docilement suivi Lizen ?

Tanguy : Je le craignais. Il me menaçait. Il m'avait dit qu'il voulait acheter une revolver. J'avais peur.

Le président<i> : Vous lui serviez de secrétaire. Vous aviez plus d'instruction que lui et c'est vous qui écriviez ses lettres, sous sa dictée ?

- Oui.

Lizen est originaire de Fouesnant, mais il a eu une existence assez nomade et on le trouve employé dans des verreries de la région parisienne et en Normandie. Il a déjà été condamné à 9 jours de prison pour port d'arme prohibée, rixe et vol.

André Tanguy est un jeune pupille de l'assistance publique, originaire e Ploudalmézeau. Il n'a pas fait parler de lui, à part quelques gamineries de jeune âge.

Les témoins

M. le docteur Renault, médecin-légistes à Quimper, expose que, le 12 octobre, il fut appelé à procéder à l'examen médico-légal du cadavre de François Gourmelen. Le lendemain, à l'hospice, il pratiqua l'autopsie et releva de nombreuses blessures dont six à la tête, avec éclatement du rocher, huit fragments en étoile. La branche montante droite du maxillaire inférieur était fracturée. Lésion des vaisseaux du cou par les fragments du maxillaire inférieur. Gros épanchement sanguin au cou. Plaie ronde de la région frontale droite. Ecchymoses sur le côté de la tête.