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Le jeune criminel Jean Lizen, 19 ans, domestique à Niverrot, fit des aveux complets : Le jeune criminel Jean Lizen, 19 ans, domestique à Niverrot, fit des aveux complets :
-« Je savais, dit-il, que Gourmelen avait toujours de l'argent sur lui. D'ailleurs, il y a environ deux mois, me trouvant avec lui sur la route neuve, qu'on est en train de construire ç Niverrot, il me montra 500 francs qu'il avait sur lui en billets de banque et qu'il me dit avoir gagné en cassant des cailloux.+« Je savais, dit-il, que Gourmelen avait toujours de l'argent sur lui. D'ailleurs, il y a environ deux mois, me trouvant avec lui sur la route neuve, qu'on est en train de construire à Niverrot, il me montra 500 francs qu'il avait sur lui en billets de banque et qu'il me dit avoir gagné en cassant des cailloux.
 + 
 +« C'est ainsi qu'il y a quelque temps je dis au jeune Tanguy, moitié riant, moitié sérieux, que le vieux Gourmelen seront bon à faire.
 + 
 +« Samedi dernier, dans l'après-midi, me trouvant avec Tanguy, à ramasser des pommes de terre dans le champ situé derrière la ferme, il me dit : "Va-t-on faire le coup à Fanch demain ?"
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 +« Fanch, c'est le nom qu'on donnait familièrement au père Gourmelen.
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 +« Je ne répondis pas. Toutefois, le lendemain dimanche 12 octobre dernier, aussitôt après avoir déchargé le tombereau de Jean-Marie Rioua, à la carrière de la Placide, vers 15 h 20 ou 15 h 30, je dis à Tanguy : "Tiens, on va aller voir travailler Fanch aux pommes de terre."
 + 
 +« Mon intention, à ce moment, était de faire le coup au vieux. Tanguy alla reporter la fourche à la ferme et remonta aussitôt vers l'endroit où travaillait Gourmelezn, pendant que je montais sur le plateau. Je regagnai ensuite le vieux qui arrachait les pommes de terre et je me mis à causer avec lui.
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 +<center><b>La tragédie</b></center>
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 +« Tout an causant, je voyais Tanguy derrière le talus bordant le chemin creux voisin qui va à Niverrot, et à un certain moment je le vis me regarder et me faire avec les mains, à plusieurs reprises, le geste de frapper.
 + 
 +« Je venais de prendre la tranche de Gourmelen pour lui arracher quelques pieds de pommes de terre et j'eus alors l'idée de suivre le conseil donné par mon jeune camarde. J'hésitai quelque peu, puis pensant à l'argent que Gourmelen avait sur lui, le voyant d'autre part baissé, à genoux, pour mieux ramasser ses pommes de terre, c'est-à-dire en bonne posture pour être frappé, je lui assénai un coup de la tranche sur la tête, dans la région frontale. »
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 +Comme on le voit, c'est bien avec sa propre houe que fut frappée la malheureuse victime.
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 +« À ce coup, Gourmelen s'écroula sur le sol, la fureur de frapper s'empara de moi et je cognai sur la tête à plusieurs reprises. J'ignore combien de coups j'ai donné ainsi. Quand je vis qu'il était bien touché et qu'il n'en reviendrait pas, je me suis penché sur lui et lui ai pris dans trois des poches de son gilet, l'argent qui s'y trouvait en billets de 100, 50, 10 et francs. Tout l'argent était en vrac et non fermé dans un portefeuille. Les billets de 100 francs que je découvris en premier lieu se trouvaient ensemble ans une des poches du petit gilet et contenus dans un petit mouchoir. Les petits billets se trouvaient dans les autres poches.
 + 
 +- Je me suis relevé aussitôt, et me suis dirigé en toute hâte du côté u chemin creux où se trouvait Tanguy, mais il était déjà reparti.
 + 
 +« Je courus ensuite vers la ferme où je montai dans ma chambre, et ayant compté l'argent je vis que j'avais pris d1.660 francs.
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 +« Je mis cet argent dans un portefeuille et le dissimulais sur une poutre de la grange qui me sert de chambre, et ce matin même, en revenant de Quimper, j'ai changé de place les billets et les ai cachés dans une meule de paille située derrière la ferme. Si j'ai agi ainsi, continua-t-il, c'est que je voyais que j'étais pris par vous et que je désirais que l'argent disparût avec la paille dans le fumier des bestiaux.
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 +<center><b>Les motifs du crime</b></center>
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 +Le jeune assassin soutien n'avoir pas trouvé d'autre argent sur Gourmelen :
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 +« Si j'ai tué et volé, c'est uniquement ans le but d'avoir les moyens matériels de rejoindre ma maîtresse, Paulette Galaut, bonne dans une ferme appartenant à M. Rousselet, à Falancourt (Seine-Inférieure).
 + 
 +« Tanguy

Version du 31 octobre ~ here 2020 à 15:55

Deux pistes abandonnées pour un instant

À vrai dire, les deux hommes que, successivement, les chasseurs avaient cru reconnaître dans le promeneur solitaire et qu'ils se désignèrent par leur nom propre pouvaient justifier, jusqu'à un certain point, une certaine méfiance. L'un, un nommé Le C..., put justifier d'un alibi en déclarant qu'il avait effectué des achats à Elliant, vers 15 heures 30, ce qui a été reconnu exact. L'autre, le jeune Lizen, domestique chez M. Bourbigot, à Niverrot, déclara s'être rendu, dans l'après-midi, à la carrière de Niverrot pour y prendre un chargement de pierres. Il était accompagné notamment du petit domestique André Tanguy. Mais, au retour, vers 15 heures, il quitta, dit-il, ce dernier non loin du champ fatal. Il prétend que, de là, il se rendit à la ferme et qu'il s'enferma dans un grenier pour y écrire une lettre ; puis, que vers 16 heures 30, laissant sa lettre inachevée, il alla collationner chez ses patrons à Niverrot. Ces déclarations parurent d'autant plus suspectes que l'heure coïncidait bien avec celle du crime, que divers témoins, visiblement inspirés, semblaient abonder trop nettement dans son sens et qu'au surplus son passé comme ses préoccupations d'avenir immédiats pouvaient laisser supposer une besoin d'argent assez pressant.

Bref, les enquêteurs le gardèrent à vue pendant un bon moment à Quimper. Ils l'interrogèrent longuement sur son emploi du temps et le relâchèrent ensuite. Les deux pistes étaient donc abandonnées pour l'instant. N'empêche que le témoignage des quatre chasseurs gardait une valeur indéniable.

L'assassin se fait prendre

L'on ne sera peut-être pas étonné en sachant que si MM. Richard, commissaire, Le Gall et Le Poullennec, inspecteurs de la police mobile, avaient cru devoir relâcher le jeune Lizen, sur lequel pesaient les plus graves présomptions, ce n'était pas là un geste définitif et que les policiers devaient avoir leur idée de derrière la tête.

Ils savaient, en effet, et les gendarmes le savaient également que Lizen, comme on le sait, avait un besoin pressant d'argent. N'avait-il pas déclaré à un certain moment qu'il était prêt ) tout pour se procurer la somme nécessaire pour se payer un voyage à Falancourt (Seine-Inférieure), où il avait laissé sa maîtresse, une nommée Paulette Galaut, et, pour se procurer un revolver destiné à abattre celle-ci.

Les policiers se postèrent donc à la ferme de Niverrot, située près du moulin e Quénéhaye, où était employé Lien ; et un peu avant midi, ils aperçurent celui-ci se dirigeant vers la grange où, près des tas de paille, se trouvait sa chambre.

Le jeune homme fouilla dans un réduit au-dessus des poutres et en extirpa une liasse de billets de banque qu'il alla ensuite déposer dans une meule de paille située derrière la ferme.

C'est là que les habiles enquêteurs lui mirent la main au collet, mais il se garda de faire tout de suite des aveux.

Vers 16 heures, confronté avec M. Le Roux et les trois jeunes gens dont nous parlons plus haut, il ne put cependant plus nier. Il s'écria enfin : « Ah oui ! c'est moi qui ai fait le coup ! »

Il accusa alors le jeune André Tanguy, âge de 14 ans, domestique comme lui chez M. Bourbigot, à Niverrot, d'avoir comploté, en sa compagnie, la mort du vieux Gourmelen.

Le crime avait été prémédité

Le jeune criminel Jean Lizen, 19 ans, domestique à Niverrot, fit des aveux complets :

« Je savais, dit-il, que Gourmelen avait toujours de l'argent sur lui. D'ailleurs, il y a environ deux mois, me trouvant avec lui sur la route neuve, qu'on est en train de construire à Niverrot, il me montra 500 francs qu'il avait sur lui en billets de banque et qu'il me dit avoir gagné en cassant des cailloux.

« C'est ainsi qu'il y a quelque temps je dis au jeune Tanguy, moitié riant, moitié sérieux, que le vieux Gourmelen seront bon à faire.

« Samedi dernier, dans l'après-midi, me trouvant avec Tanguy, à ramasser des pommes de terre dans le champ situé derrière la ferme, il me dit : "Va-t-on faire le coup à Fanch demain ?"

« Fanch, c'est le nom qu'on donnait familièrement au père Gourmelen.

« Je ne répondis pas. Toutefois, le lendemain dimanche 12 octobre dernier, aussitôt après avoir déchargé le tombereau de Jean-Marie Rioua, à la carrière de la Placide, vers 15 h 20 ou 15 h 30, je dis à Tanguy : "Tiens, on va aller voir travailler Fanch aux pommes de terre."

« Mon intention, à ce moment, était de faire le coup au vieux. Tanguy alla reporter la fourche à la ferme et remonta aussitôt vers l'endroit où travaillait Gourmelezn, pendant que je montais sur le plateau. Je regagnai ensuite le vieux qui arrachait les pommes de terre et je me mis à causer avec lui.

La tragédie

« Tout an causant, je voyais Tanguy derrière le talus bordant le chemin creux voisin qui va à Niverrot, et à un certain moment je le vis me regarder et me faire avec les mains, à plusieurs reprises, le geste de frapper.

« Je venais de prendre la tranche de Gourmelen pour lui arracher quelques pieds de pommes de terre et j'eus alors l'idée de suivre le conseil donné par mon jeune camarde. J'hésitai quelque peu, puis pensant à l'argent que Gourmelen avait sur lui, le voyant d'autre part baissé, à genoux, pour mieux ramasser ses pommes de terre, c'est-à-dire en bonne posture pour être frappé, je lui assénai un coup de la tranche sur la tête, dans la région frontale. »

Comme on le voit, c'est bien avec sa propre houe que fut frappée la malheureuse victime.

« À ce coup, Gourmelen s'écroula sur le sol, la fureur de frapper s'empara de moi et je cognai sur la tête à plusieurs reprises. J'ignore combien de coups j'ai donné ainsi. Quand je vis qu'il était bien touché et qu'il n'en reviendrait pas, je me suis penché sur lui et lui ai pris dans trois des poches de son gilet, l'argent qui s'y trouvait en billets de 100, 50, 10 et francs. Tout l'argent était en vrac et non fermé dans un portefeuille. Les billets de 100 francs que je découvris en premier lieu se trouvaient ensemble ans une des poches du petit gilet et contenus dans un petit mouchoir. Les petits billets se trouvaient dans les autres poches.

- Je me suis relevé aussitôt, et me suis dirigé en toute hâte du côté u chemin creux où se trouvait Tanguy, mais il était déjà reparti.

« Je courus ensuite vers la ferme où je montai dans ma chambre, et ayant compté l'argent je vis que j'avais pris d1.660 francs.

« Je mis cet argent dans un portefeuille et le dissimulais sur une poutre de la grange qui me sert de chambre, et ce matin même, en revenant de Quimper, j'ai changé de place les billets et les ai cachés dans une meule de paille située derrière la ferme. Si j'ai agi ainsi, continua-t-il, c'est que je voyais que j'étais pris par vous et que je désirais que l'argent disparût avec la paille dans le fumier des bestiaux.

Les motifs du crime

Le jeune assassin soutien n'avoir pas trouvé d'autre argent sur Gourmelen :

« Si j'ai tué et volé, c'est uniquement ans le but d'avoir les moyens matériels de rejoindre ma maîtresse, Paulette Galaut, bonne dans une ferme appartenant à M. Rousselet, à Falancourt (Seine-Inférieure).

« Tanguy