Modèle:CrimeGourmelen992 - GrandTerrier

Modèle:CrimeGourmelen992

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À vrai dire, les deux hommes que, successivement, les chasseurs avaient cru reconnaître dans le promeneur solitaire et qu'ils se désignèrent par leur nom propre pouvaient justifier, jusqu'à un certain point, une certaine méfiance. L'un, un nommé Le C..., put justifier d'un alibi en déclarant qu'il avait effectué des achats à Elliant, vers 15 heures 30, ce qui a été reconnu exact. L'autre, le jeune Lizen, domestique chez M. Bourbigot, à Niverrot, déclara s'être rendu, dans l'après-midi, à la carrière de Niverrot pour y prendre un chargement de pierres. Il était accompagné notamment du petit domestique André Tanguy. Mais, au retour, vers 15 heures, il quitta, dit-il, ce dernier non loin du champ fatal. Il prétend que, de là, il se rendit à la ferme et qu'il s'enferma dans un grenier pour y écrire une lettre ; puis, que vers 16 heures 30, laissant sa lettre inachevée, il alla collationner chez ses patrons à Niverrot. Ces déclarations parurent d'autant plus suspectes que l'heure coïncidait bien avec celle du crime, que divers témoins, visiblement inspirés, semblaient abonder trop nettement dans son sens et qu'au surplus son passé comme ses préoccupations d'avenir immédiats pouvaient laisser supposer une besoin d'argent assez pressant. À vrai dire, les deux hommes que, successivement, les chasseurs avaient cru reconnaître dans le promeneur solitaire et qu'ils se désignèrent par leur nom propre pouvaient justifier, jusqu'à un certain point, une certaine méfiance. L'un, un nommé Le C..., put justifier d'un alibi en déclarant qu'il avait effectué des achats à Elliant, vers 15 heures 30, ce qui a été reconnu exact. L'autre, le jeune Lizen, domestique chez M. Bourbigot, à Niverrot, déclara s'être rendu, dans l'après-midi, à la carrière de Niverrot pour y prendre un chargement de pierres. Il était accompagné notamment du petit domestique André Tanguy. Mais, au retour, vers 15 heures, il quitta, dit-il, ce dernier non loin du champ fatal. Il prétend que, de là, il se rendit à la ferme et qu'il s'enferma dans un grenier pour y écrire une lettre ; puis, que vers 16 heures 30, laissant sa lettre inachevée, il alla collationner chez ses patrons à Niverrot. Ces déclarations parurent d'autant plus suspectes que l'heure coïncidait bien avec celle du crime, que divers témoins, visiblement inspirés, semblaient abonder trop nettement dans son sens et qu'au surplus son passé comme ses préoccupations d'avenir immédiats pouvaient laisser supposer une besoin d'argent assez pressant.
-Bref, les enquêteurs le gardèrent à vue pendant un bon moment à Quimper. Ils l'interrogèrent longuement sur son emploi du temps et le relachèrent ensuite. Les deux pistes étaient donc abandonnées pour l'instant.+Bref, les enquêteurs le gardèrent à vue pendant un bon moment à Quimper. Ils l'interrogèrent longuement sur son emploi du temps et le relâchèrent ensuite. Les deux pistes étaient donc abandonnées pour l'instant. N'empêche que le témoignage des quatre chasseurs gardait une valeur indéniable.
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 +<center><b>L'assassin se fait prendre</b></center>
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 +L'on ne sera peut-être pas étonné en sachant que si MM. Richard, commissaire, Le Gall et Le Poullennec, inspecteurs de la police mobile, avaient cru devoir relâcher le jeune Lizen, sur lequel pesaient les plus graves présomptions, ce n'était pas là un geste définitif et que les policiers devaient avoir leur idée de derrière la tête.
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 +Ils savaient, en effet, et les gendarmes le savaient également que Lizen, comme on le sait, avait un besoin pressant d'argent. N'avait-il pas déclaré à un certain moment qu'il était prêt ) tout pour se procurer la somme nécessaire pour se payer un voyage à Falancourt (Seine-Inférieure), où il avait laissé sa maîtresse, une nommée Paulette Galaut, et, pour se procurer un revolver destiné à abattre celle-ci.
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 +Les policiers se postèrent donc à la ferme de Niverrot, située près du moulin e Quénéhaye, où était employé Lien ; et un peu avant midi, ils aperçurent celui-ci se dirigeant vers la grange où, près des tas de paille, se trouvait sa chambre.
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 +Le jeune homme fouilla dans un réduit au-dessus des poutres et en extirpa une liasse de billets de banque qu'il alla ensuite déposer dans une meule de paille située derrière la ferme.
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 +C'est là que les habiles enquêteurs lui mirent la main au collet, mais il se garda de faire tout de suite des aveux.
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 +Vers 16 heures, confronté avec M. Le Roux et les trois jeunes gens dont nous parlons plus haut, il ne put cependant plus nier. Il s'écria enfin : « Ah oui ! c'est moi qui ai fait le coup ! »
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 +Il accusa alors le jeune André Tanguy, âge de 14 ans, domestique comme lui chez M. Bourbigot, à Niverrot, d'avoir comploté, en sa compagnie, la mort du vieux Gourmelen.
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 +<center><b>Le crime avait été prémédité</b></center>
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 +Le jeune criminel Jean Lizen, 19 ans, domestique à Niverrot, fit des aveux complets :
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 +« Je savais, dit-il, que Gourmelen avait toujours de l'argent sur lui. D'ailleurs, il y a environ deux mois, me trouvant avec lui sur la route neuve, qu'on est en train de construire ç Niverrot, il me montra 500 francs qu'il avait sur lui en billets de banque et qu'il me dit avoir gagné en cassant des cailloux.

Version du 31 octobre ~ here 2020 à 14:15

Deux pistes abandonnées pour un instant

À vrai dire, les deux hommes que, successivement, les chasseurs avaient cru reconnaître dans le promeneur solitaire et qu'ils se désignèrent par leur nom propre pouvaient justifier, jusqu'à un certain point, une certaine méfiance. L'un, un nommé Le C..., put justifier d'un alibi en déclarant qu'il avait effectué des achats à Elliant, vers 15 heures 30, ce qui a été reconnu exact. L'autre, le jeune Lizen, domestique chez M. Bourbigot, à Niverrot, déclara s'être rendu, dans l'après-midi, à la carrière de Niverrot pour y prendre un chargement de pierres. Il était accompagné notamment du petit domestique André Tanguy. Mais, au retour, vers 15 heures, il quitta, dit-il, ce dernier non loin du champ fatal. Il prétend que, de là, il se rendit à la ferme et qu'il s'enferma dans un grenier pour y écrire une lettre ; puis, que vers 16 heures 30, laissant sa lettre inachevée, il alla collationner chez ses patrons à Niverrot. Ces déclarations parurent d'autant plus suspectes que l'heure coïncidait bien avec celle du crime, que divers témoins, visiblement inspirés, semblaient abonder trop nettement dans son sens et qu'au surplus son passé comme ses préoccupations d'avenir immédiats pouvaient laisser supposer une besoin d'argent assez pressant.

Bref, les enquêteurs le gardèrent à vue pendant un bon moment à Quimper. Ils l'interrogèrent longuement sur son emploi du temps et le relâchèrent ensuite. Les deux pistes étaient donc abandonnées pour l'instant. N'empêche que le témoignage des quatre chasseurs gardait une valeur indéniable.

L'assassin se fait prendre

L'on ne sera peut-être pas étonné en sachant que si MM. Richard, commissaire, Le Gall et Le Poullennec, inspecteurs de la police mobile, avaient cru devoir relâcher le jeune Lizen, sur lequel pesaient les plus graves présomptions, ce n'était pas là un geste définitif et que les policiers devaient avoir leur idée de derrière la tête.

Ils savaient, en effet, et les gendarmes le savaient également que Lizen, comme on le sait, avait un besoin pressant d'argent. N'avait-il pas déclaré à un certain moment qu'il était prêt ) tout pour se procurer la somme nécessaire pour se payer un voyage à Falancourt (Seine-Inférieure), où il avait laissé sa maîtresse, une nommée Paulette Galaut, et, pour se procurer un revolver destiné à abattre celle-ci.

Les policiers se postèrent donc à la ferme de Niverrot, située près du moulin e Quénéhaye, où était employé Lien ; et un peu avant midi, ils aperçurent celui-ci se dirigeant vers la grange où, près des tas de paille, se trouvait sa chambre.

Le jeune homme fouilla dans un réduit au-dessus des poutres et en extirpa une liasse de billets de banque qu'il alla ensuite déposer dans une meule de paille située derrière la ferme.

C'est là que les habiles enquêteurs lui mirent la main au collet, mais il se garda de faire tout de suite des aveux.

Vers 16 heures, confronté avec M. Le Roux et les trois jeunes gens dont nous parlons plus haut, il ne put cependant plus nier. Il s'écria enfin : « Ah oui ! c'est moi qui ai fait le coup ! »

Il accusa alors le jeune André Tanguy, âge de 14 ans, domestique comme lui chez M. Bourbigot, à Niverrot, d'avoir comploté, en sa compagnie, la mort du vieux Gourmelen.

Le crime avait été prémédité

Le jeune criminel Jean Lizen, 19 ans, domestique à Niverrot, fit des aveux complets :

« Je savais, dit-il, que Gourmelen avait toujours de l'argent sur lui. D'ailleurs, il y a environ deux mois, me trouvant avec lui sur la route neuve, qu'on est en train de construire ç Niverrot, il me montra 500 francs qu'il avait sur lui en billets de banque et qu'il me dit avoir gagné en cassant des cailloux.