Modèle:Rosmorduc-2
Un article de GrandTerrier.
MONSIEVR, Jé receu celle que vous avés pris la paine de m'escrire, vous aurés à presant ma derniere, la quelle je vous envoyé incontinent apres mon retour chés moy, affin de donner comencement à nostre comerce. Je n'ay receu auceune gazette & ne crois pas en recevoir, si vous mesme ne les prenés du burreau d'adresse |
Pour moy, je veux croere pour ma satisfaction, que nostre prosperité ne fait que dormir & qu'elle se reveillera au bruit du canon de nos ennemis. La paix, que vous themoignés souhetter par la vostre, est à mon advis hors de saison, les bons joueurs ne se retirent jaais sur leur perte & Il y auroit à present à creindre que l'on ne fit ue paix semblable à cette de Chateaucambresis Jé veu monsieur le marquis de Mollac, qui ne fait pas dessein de vous aller voir plus tos qu'au caresme, s'il n'i est pressé par ses parties ; madame sa femme est prette d'acoucher & n'est pas en état de faire un si long voiage J'auré soign de vous esclercir de la genealogie des Gentils, ceux qui ont les actes de la maison de Baruedel ne refuseront pas de me les comuniquer. Je vous demande la continuation de vostre amittié & de vos faveurs, vous ne les departirés jamais à personne qui les aye plus cheres, ni qui soit plus que moy, Monsieur,
Je vous prie aux rencontres d'assurer messieurs de Ste Marthe |
Notes (Rosmorduc) :
- On appelle Bureau d'adresse, dit le Dictionnaire de Trévoux, " un lieu où l'on s'adresse pour diverses choses qui regardent la société et le commerce. Il est principalement en usage en parlant du lieu où l'on reçoit les nouvelles pour la Gazette, et où on la débite. C'est à Théophraste Renaudot, fameux médecin, qu'on doit celui qui est à Paris. " Ajoutons que c'est en grande partie aux nombreuses correspondances de Pierre d'Hozier que l'on est redevable de la Gazette de France. Charles-René d'Hozier, l'un de ses fils, s'exprime ainsi à ce sujet : " Comme feu mon père, le célèbre Pierre d'Hozier, avoit beaucoup de relations par lettres au-dedans et au-dehors du Royaume, et par ses grandes correspondances étoit informé de tout ce qui se faisoit, se disoit et s'écrivoit, Théophraste Renaudot étant son ami, mon pere lui communiquoit toutes ses nouvelles ; et ce fut par là que le plan des Gazettes fut formé et suivi avec le succès qu'il a eu par les secours que mon pere fournissoit pour ce grand ouvrage. " (Armorial Général de France, registre III.) [Ref.↑]
- Blecheries : fourberies. [Ref.↑]
- Affronterie : tromperie(s). [Ref.↑]
- Allusion à la prise par les Espagnols, le 10 juillet 1636, de la Capelle en Thiérache, qui leur fut enlevée l'année suivante, le 20 septembre 1637, par le cardinal de la Valette. [Ref.↑]
- La nouvelle de la mort de messieurs de Rambures et du Bec était inexacte ; le premier, en effet, prit part l'année suivante à la reprise de la Capelle sur les Espagnols et mourut, en octobre 1637, des suites des blessures qu'il y reçut le 9 septembre ; quant à René, baron du Bec, marquis de Vardes, gouverneur de la Capelle, il rendit cette place aux Espagnols le 10 juillet 1636 et se retira ensuite à Sedan, où il entra dans le parti du comte de Soissons. Condamné à mort par contumace, en même temps que le sieur de Saint-Léger, qui avait rendu à l'ennemi la place du Catelet, ils furent l'un et l'autre exécutés en effigie, le lundi 18 août 1636. Leurs têtes avaient mises à prix, et le Conseil de Guerre du Roi avait décidé, lit-on dans la Gazette, qu'ils seraient " tirez à quatre chevaux en la place de Grève, & demembréz en quatre pieces. Ce fait, les quatre membres pendus & attachez à quatre potences qui seront plantées sur le chemin de Picardie hors les portes de cette ville : leurs testes fichées au bout d'vne pique au dessus de la porte S. Denys : si pris & apréhendez peuvent estre en leurs personnes. " Plus tard, dit le Père Anselme (Hist. des Grands Officiers de la Couronne), le Roi permit au baron du Bec d'aller servir en Allemagne, sous les ordres du maréchal de Guébriant, son beau-frère, avec assurance d'une déclaration pour sa justification, tant pour la reddition de la Capelle, que pour avoir pris le parti du comte de Soissons ; mais il ne l'eut que du roi Louis XIV, par lettres patentes du 14 juillet 1643, enregistrées au Parlement de Paris, les Chambres assemblées, le 7 août suivant. [Ref.↑]
- Henri de la Trémoille, duc de Thouars, pair de France, prince de Tarente et de Talmond, comte de Laval, chevalier des Ordres du Roi et mestre de camp de la cavalerie légère française. [Ref.↑]
- François de Cossé, duc de Brissac, pair et grand pannetier de France, lieutenant général au gouvernement de Bretagne et gouverneur du Port-Louis, de Hennebont et de Quimperlé chevalier des Ordres du Roi. [Ref.↑]
- Traité de Cateau-Cambrésis conclu le 3 avril 1559 entre Henri II et Philippe II d'Espagne. {{note|2h}
- Madame de Molac eut, en effet, à Quimper, au mois de novembre suivant, un fils Louis-Corentin. Elle avait déjà deux fils, Sébastien et Barthélemy-René de Rosmadec. [Ref.↑]
- Gaucher, dit Scévole II, et Louis de Sainte-Marthe, érudits, frères jumeaux, fils de Scévole Ier, nés à Loudun, le 20 décembre 1571, morts à Paris, Scévole, le 7 septembre 1650, Louis, le 29 avril 1656. Ils furent tous deux avocats et s'occupèrent tous deux d'histoire, et reçurent tous deux, en 1620, les titres de conseillers et d'historographes de Louis XIII. Ils ont composé : Histoire généalogique de la Maison de France, 1619, in-4° ; 1628, 1647, 2 vol. in-fol. ; Histoire généalogique de la maison de Beauvrau, 1626, in-fol? ; Gallia Christiana, 1656, 4 vol. in-fol., et donné une édition des Epitres de Rabelais, 1651, in-8°. (Ludovic Lalanne, Dictionnaire historique de la France) [Ref.↑]
- André du Chesne, célèbre généalogiste, géographe et historiographe du Roi, né en 1584 à l'Isle-Bouchard, en Touraine, débuta comme simple correcteur d'imprimerie et devint un des plus grands érudits du XVIIe siècle. Outre divers ouvrages d'histoire et de géographie, il a laissé une quantité de généalogies, notamment celles des maisons de Luxembourg, Châtillon, Montmorency, Vergy, Albon, Béthune, Ardres, Gand, Coucy, etc. Il mourut accidentellement, le 30 mai 1640, en revenant en charette, de sa maison de Verrières, et fut inhumé le surlendemain, en l'église de Saint-André des Arcs. [Ref.↑]
- Jacques d'Auzolles, s. de la Peyre, secrétaire du duc de Montpensier et son homme de confiance, était un gentilhomme Auvergnat, fils de Pierre d'Auzolles et de Marie de Fabry. Il aima les sciences, s'y appliqua avec un certain succès et sa réputation, comme chronologiste, fut même assez grande pour qu'on frappât, en son honneur, une médaille avec son portrait et qu'on lui décernât le titre de prince des chronologistes. On voit cependant par ses écrits, que les savants de son temps l'attaquèrent avec violence et qu'il eut de vives polémiques avec eux, notamment avec les jésuites Petau et Salian. M. de la Peyre, frappé d'une attaque d'apoplexie, mourut à Paris, le 19 mai 1642. La liste des nombreux ouvrages qu'il a laissés se trouve dans le Dictionnaire historique de Moréri. [Ref.↑]
- Jean de Saint-Bonnet, s. de Thoiras, maréchal de France, tué le 14 juin 1636 devant le château de Fontanette, en Milanais. Il pointa lui-même un canon contre ce fort et alla ensuite jusqu'au pied de la muraille, pour voir l'effet du boulet ; en revenant, il eut le corps traversé d'un coup de mousquetade qui le fit tomber mort. Son corps fut porté à Turin et enterré dans l'église des Capucins de Notre-Dame du Mont. (J.F. d'Hozier, l'Impôt du sang, tome III, 2e partie, page 333). [Ref.↑]
- Jacques de Carbonnel, baron du Hommet, tué au siège de Valence, en Italie, le 6 juin 1636, frère de René de Carbonnel, marquis de Canisy, maréchal des camps et armées du Roi. (D'Hozier, Armorial Général. Supplément). [Ref.↑]